Dossier de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali : Le ministre Ahmadou Touré sur des braises ardentes

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Normalement, le mandat de l’équipe de Jeamille Bittar à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) prend fin le 28 de ce mois. Mais la situation du pays ne permet pas d’organiser des élections consulaires pour pourvoir à son remplacement dans les délais requis. Un casse-tête pour le ministre de tutelle,

Ahmadou Touré, ministre du Commerce, des Mines et de l’Industrie

En effet, très proche du secteur privé en tant que notaire de profession, il doit tout faire pour trouver la bonne formule tout en évitant de heurter l’un des deux groupes antagoniques qui se bagarrent pour le contrôle de la Ccim depuis les élections consulaires tapageuses d’octobre 2006 suivies d’un feuilleton judiciaire de deux ans.

En rencontrant le bureau actuel de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali présidé par Jeamille Bittar, pour discuter des dispositions éventuelles à prendre par rapport à la fin du mandat légal de l’Assemblée consulaire fixée au 28 juillet 2012, le ministre du Commerce des mines et de l’industrie, Me Ahmadou Touré, faisait part de sa préoccupation « à comprendre et à stabiliser la situation pour que la Ccim se retrouve. Ceux qui sont dehors vous regardent et vous empêchent de travailler. Eviter à l’Etat d’intervenir et empêchez-moi de décider quelque chose qui ne vous arrange pas ».
A travers l’expression« ceux qui sont dehors » il faut comprendre ceux qui, depuis 2006, s’opposent au groupe de Bittar au point de boycotter toutes les activités de la Ccim, s’ils ne peuvent pas tout simplement les faire capoter pour couler le bureau présidé par Jeamille Bittar. Pendant un certain temps, cette opposition portait le nom d’Ousmane Guittèye parce qu’il était présenté comme la tête de la liste qui s’opposait à Bittar lors des élections consulaires d’octobre 2006. Scrutin qui a débouché sur un feuilleton judiciaire à Bamako et dans certaines régions, suite à de multiples contestations.
Le Groupement malien des commerçants, l’une des organisations professionnelles les plus représentatives du secteur privé de notre pays et la plus ancienne, a toujours parrainé le président élu à la Ccim. Mais en 2006, son candidat, Ousmane Guittèye, a été officiellement évincé par Jeamille Bittar. S’y ajoute que pour la première fois dans l’histoire de la ccim, avec une élection à partir de deux listes distinctes, de grosses pointures des affaires se voyaient ainsi mises sur la touche, pendant que les détaillants (principaux alliés de bittar) renforçaient leur assisse à la ccim, à travers la Coordination dirigée par Hama Aba Cissé.
Après avoir dénoncé des fraudes massives, notamment par l’usage abusif de procurations à travers le vote par correspondances, les opposants à Bittar continuent de ruminer leur colère et ne ratent jamais d’occasion pour manifester qu’ils ne se reconnaissent pas dans la ccim actuelle.
Le ministre balloté entre deux camps
Dès lors, le secteur privé du Mali se retrouve avec deux camps qui se regardent en chiens de faïence. Le Ministre Touré, qui vivait cette situation à distance, en tant que notaire, sait donc prendre toutes les précautions dans la gestion de ce dossier pour lequel une partie le soupçonne déjà de vouloir prendre fait et cause pour l’autre. L’un des groupes évoque qu’il est très proche du Groupement malien des commerçants où il a beaucoup de clients en tant que notaire et aussi pour avoir été mis à contribution dans le montage de certains dossiers gérés par le prédécesseur de Bittar, Mamadou Lamine Tounkara, qui se trouve être  un des membres influents dudit Groupement des commerçants. Au sein du Groupement aussi, on sait que le ministre a des clients et amis qui sont de l’autre côté. Le Ministre se trouve ainsi balloté entre deux camps.
C’est peut-être une des raisons qui le poussent à user du maximum de prudence et dextérité dans la gestion de cette affaire, sachant qu’il marche sur des braises ardentes. Il en est conscient car « je ne suis pas venu pour créer la zizanie, mais de préconiser l’ouverture avec les autres et d’apaiser la situation. Il faut qu’on s’asseye pour faire des concessions », a-t-il tenu à préciser lors de cette rencontre du 14 juin dernier.
Justement, la difficulté réside dans la possibilité de pouvoir réussir une greffe à travers l’entrée des membres du Groupement malien des commerçants dans le bureau actuel qui sera élargi, tout en restant dans la légalité. En effet, le bureau actuel a proposé la prolongation de son mandat pour échapper à une délégation spéciale que le  ministre peut choisir comme solution. Cela permettrait certainement à ce dernier de ne pas avoir à trop s’impliquer dans le processus pour arriver à son objectif de rapprochement. Effectivement, comme l’a dit Jeamille Bittar lors de cette réunion du 14 juin au Ministère du commerce des mines et de l’industrie: « Le bureau actuel comprend 13 membres dont 4 de la section industrie émanant du Groupement. En intégrant 5 autres du Groupement dans le cadre de l’ouverture, le nombre atteindra 18 avec une parité de 9 pour chacune des tendances».
Rattrapé par sa profession de notaire et d’affairiste
Facile à dire. Mais la réalisation exige trois conditions. D’abord est-ce que les 4 membres dont on parle dans le bureau actuel sont réellement membres du groupement. Cela reste à vérifier. Ensuite, il faut que le Groupement accepte d’adhérer à cette idée, ce qui ne semble pas être totalement le cas car de ce côté, il y en a qui disent qu’ils veulent jouer les premiers rôles dans cette institution consulaire au lieu de servir tout simplement de faire-valoir. Enfin, il faut que cette mesure soit légale. C’est pourquoi, le président de la Ccim demande que des dispositions soient prises, au plan juridique car « cela nous protègera tous », a-t-il laissé entendre.
Mais il apparaît que Jeamille Bittar lui-même a déjà rendu sa démission pour, dit-on, faciliter la gestion de la situation au niveau du Ministre. Mais cela laisse le problème entier car non seulement il faut pourvoir à son remplacement au poste de président, mais le Groupement des commerçants, n’a pas encore dit son dernier mot. Rappelons qu’il avait même voulu mettre fin au mandat de l’équipe actuelle depuis longtemps, arguant qu’il devait prendre fin depuis 2010. Là, on est tombé dans le cas de jurisprudence du Conseil malien des chargeurs pour lequel la Cour suprême a précisé que le mandat court à partir du début, disons de l’installation de l’Assemblée consulaire et non à partir de la tenue du scrutin.
De toutes les façons, pour certains opérateurs économiques des deux camps, le ministre Ahmadou Touré, au sujet duquel ils se plaisent à rappeler son affaire scandaleuse avec les multiplicateurs de billets de banque à hauteur de 500 millions Fcfa, aura du pain sur la planche pour convaincre l’un des deux camps du bien-fondé de la décision qu’il aura à prendre. Il aura beau fuir ses responsabilités, elles lui reviendront en pleine figure. Reste à voir maintenant si sa profession de notaire et aussi d’affairiste ne va le rattraper dans la gestion de pareils dossiers au niveau de ce Département où il aura à faire avec des gens qui sont où ont été des clients de son étude. En d’autres termes, pourra-t-il toujours prendre une décision qui mettrait en péril son portefeuille clientèle ?  Affaire à suivre.
Birama FALL

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1 commentaire

  1. Ha bon je ne savais pas que nos argentiers et argentieres avaient une machine secrete cachee quelque part!!! Ca c’est tres, tres fort. Donc apres avoir defoncer les chambres fortes du tresor public et se servir a volonte, apres ils repartent remettre ces sommes dans cette machine secrete qui les mutipliera par X (X= 100 jusqu’AAAAAA…..). Chapeau bien bas pour vous. 😆 😆 😆 .

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