Dans le feuilleton brûlant et délicat de la Chambre de commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Karim Konaté a mis fin à tout décaissement d’argent n’ayant pas trait aux dépenses classiques.
Cette mesure conservatoire a été prise en toute responsabilité par le Ministre du Commerce et d’Industrie en attendant la mise en place d’un bureau digne de nom au niveau de la CCIM. En prenant de telles mesures, le Ministre Abdel Karim Konaté « Empé » veut que les choses soient conformes aux règles en vigueur au niveau de la chambre de commerce et d’industrie du Mali.
Parlant de la gestion de ce dossier (délicat), il faudra noter que la CCIM n’étant pas une institution de la république contrairement à ce qu’ignorent certains, le Ministre de tutelle demeure le seul homme à détenir le dernier mot, pourvu que cela se fasse dans les normes en vigueur.
Cependant, il est à noter, que la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, ne fait pas partie des Institutions de la république. Donc sa vie, sa gestion, son bon fonctionnement ne relèvent que du seul département du Commerce et d’Industrie, en un mot, seul le détenteur du porte feuille du Département du Commerce et d’Industrie a le dernier mot concernant la gestion à tenir au sein de cette boîte.
De même, Au regard de la complexité du secteur, il y a lieu de jouer à l’intello. Car, les acteurs de ce secteur sont bien difficiles à gérer. Qu’à cela ne tienne, il y a lieu de souligner quelques éclaircis en rapport avec la situation qui prévaut actuellement au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) dont le mandant est expiré depuis le 31 juillet dernier.
Sachant que le mandat des élus ne dure que quatre (04) ans, il est à noter que la crise actuelle au sein de cette boîte serait née d’une manipulation et d’une machination orchestrée par un clan, qui ne veut pas quitter les affaires en dépit de la fin officielle de leur mandat de quatre (04) ans depuis le 31 juillet 2012.
Jeamille Bittar, qui avait battu en 2002 le sortant feu Malamine Tounkara, était parvenu à se maintenir en 2006, pour un deuxième mandat de quatre (04) ans, cette fois-ci, son adversaire avait pour nom, M. Ousmane Guittèye, un opérateur économique de Mopti et président du Groupement des Commerçants et Opérateurs Economiques du Mali. Lequel, n’a jusqu’ici, pas accepté les résultats de ces élections consulaires. Selon certaines indiscrétions, les résultats de ces élections auraient été truqués à un autre niveau, afin de permettre à Jeamille Bittar (faisant le jeu du président de la république de l’époque qui visait un second mandat à la tête du pays) de conserver son fauteuil à la tête de la CCIM, pour un nouveau mandat de quatre (04) ans.
Mais que toutes les grandes difficultés qui minent aujourd’hui la CCIM, seraient parties de ces élections consulaires de 2006. Dès lors, des combats juridiques furent engagés et des contentieux ont eu lieu dans plusieurs capitales régionales, notamment à : Bamako ; Koulikoro, Sikasso ; Ségou ; Mopti et Gao. Seules à Kayes, Tombouctou et Kidal, il n’y a pas eu de contestations. Car dans ces régions, des listes consensuelles avaient été établies par les différentes parties. « A Ségou, il y a même eu mort d’homme ».
Mais le hic dans tout cela est que, ces contentieux ont beaucoup traîné devant les tribunaux. Finalement, c’est l’ex président de la république (ATT) qui aurait imposé Jeamille Bittar. Et que pour mener à bien la danse, c’est le sieur Djibril Tangara alors ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, qui aurait été chargé de notifier à Ousmane Guittèye, que sur la demande de l’ancien président ATT, la préférence fut donnée à Jeamille Bittar pour un second mandat à la tête de la CCIM. Quelques jours, plus tard, Ousmane Guittèye qui n’avait pas dit mot à Djibril Tangara le jour de leur rencontre, a finalement pris la décision de ne pas renoncer à sa conquête de la présidence de la CCIM. Ce qui créa un différent fâcheux entre Ousmane Guittèye et son grand frère ATT (tous deux enfants de Mopti).
En dépit de tous ces contentieux sur les bureaux des magistrats, le clan Bittar a mis un bureau en place en 2008, avec comme président, Jeamille Bittar. Ce bureau dont il s’agit a vu le jour, le 31 juillet 2008. Donc officiellement le mandat de l’actuel bureau de la CCIM est terminé depuis le 31 juillet 2012.
Nul n’ignore qu’à cause de la difficile passe que traverse notre pays, il est bien difficile de parler d’élection, même s’il s’agit d’une frange de la population, parlant des acteurs du secteur économique d’une façon générale. Et chose incroyable dans ce jeu de la CCIM, chacun des deux clans en conflit (interminable depuis 2006) a tenté de prendre le dessus l’un sur l’autre en sa manière. D’où cette double saisine de la Cour Suprême. Et le ministre sortant du Commerce et d’Industrie, bien qu’étant un homme de Droit a semble-t-il été roulé dans la farine par les membres du bureau de Bittar. Un scénario identique en gestation avec l’arrivée de M. Abdel Karim Konaté qui aura finalement été déjoué.
Pour sa part, la Cour Suprême qui a été saisie par les deux parties n’aurait fait que constater la fin du mandat du bureau de Jeamille Bittar. Elle n’a pris à propos aucune décision. Donc dans ce contexte, il revient de droit au Ministre en Charge du Commerce et d’Industrie de prendre ses responsabilités afin de faire respecter la légalité au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali.
Vu la délicatesse de ce dossier, il revenait au Ministre de prendre une décision (Arrêtée) soit pour installer une délégation spéciale ou mettre en place un collège pour diriger la période transitoire. La CCIM n’étant pas une institution de la république, le mandat des membres du bureau de la CCIM ne peut être prorogé, comme c’est le cas au niveau de l’Assemblée nationale (députés) et du Haut Conseil des Collectivités.
C’est pourquoi la décision prise par le Conseil des Ministres du 1er Août 2012 de nommer un Collège transitoire de 13 membres jusqu’à l’organisation des élections consulaires a été saluée par une majorité écrasante du secteur des commerçants, opérateurs économiques et autres acteurs du monde des affaires.
Aussi, il ressort des coulisses que seul le Groupement des Commerçants du Mali a fait parvenir la liste de ses six représentants devant siéger dans le bureau du Collège transitoire. Par contre, pour sa part, le clan Bittar se serait en train de se cantonner sans coup férir derrière l’avis de la Cour Suprême, qui au vrai sens des mots n’a pris fait aucun jugement en rapport avec ce dossier.
Le Ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Abdel Karim Konaté dit privilégier le dialogue et la poursuite des négociations pour la mise en place d’un bureau consensuel. Mais en attendant, dans sa correspondance adressée au président de la CCIM, le Ministre de tutelle demande au bureau de Jeamille Bittar de surseoir à toutes dépenses au niveau de la CCIM, excepter les dépenses de fonctionnement (dites courantes) : salaires ; eau ; électricité ; fournitures de bureau ; loyers ; carburants et frais de missions. Ces dépenses, faut-il le rappeler devraient être effectuées par le Secrétaire général de la CCIM, ce jusqu’à la mise en place du nouveau bureau. Toujours en vue de trouver une solution définitive à ce feuilleton de la CCIM, le Ministre Abdel Karim Konaté « Empé » épris d’un sens de dialogue franc, veut organiser dans les tous prochains jours une rencontre avec l’ensemble des opérateurs économiques.
Par Zhao Ahmed Amadou Bamba