Le ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements, Moulaye Ahmed Boubacar a échangé hier avec des représentants et membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). C’était à la faveur d’une visite de courtoisie à l’allure d’une rencontre d’échange et d’information, qui a enregistré la présence du président de la CCIM, Youssouf Bathily et de nombreux commerçants et opérateurs économiques de notre pays. Intervenant le premier pour souhaiter la bienvenue à ses hôtes, M. Bathily a déploré le faible niveau d’industrialisation de notre pays. Selon lui, l’apport de ce secteur au PIB a été évalué à 5,9 % en 2017 (source INSTAT), contre 11 à 15 % dans l’espace UEMOA, dont 9 pour la Côte d’Ivoire. La tendance pourrait être intervertie si l’on arrivait, à l’en croire, à résoudre certains « problèmes structurels ». Au nombre de ces problèmes, le patron de la CCIM a, entre autres, cité : l’accès au financement, le coût élevé des emprunts aux durées inadaptées aux projets d’investissements qui nécessitent des délais longs. « La non disponibilité des zones industrielles aménagées, le coût élevé des facteurs de production (eau, électricité, matériels, équipements etc.), la concurrence déloyale,…», ont aussi été pointés du doigt par Youssouf Bathily.
Emboîtant le pas, le ministre du Développement industriel a dit avoir pris bonne note des préoccupations soulevées. Il a ensuite proposé « la tenue régulière de rencontres techniques utiles » autour de sujets ou de problématiques du secteur pour faire avancer les choses. Car la volonté politique y est déjà avec la création d’un ministère du Développement industriel et de la Promotion des investissements, a rappelé Moulaye Ahmed Boubacar. Parlant de la faible industrialisation de notre pays, qui compte moins d’un millier d’unités industrielles, le chef du département en charge de la Promotion des investissements a dit : « Il n’est pas tolérable que nous soyons à moins d’un millier pendant que des voisins et autres pays sont à des milliers d’unités industrielles ». M. Moulaye a, pour faire basculer la balance à notre faveur, invité les opérateurs économiques à investir dans l’industrie. « L’espace existe, la matière première est abondante. Il n’y a pas de raisons que nous ne réussissions pas. Il faut que nous ayons désormais le réflexe industriel », a recommandé l’ancien ministre des transports. Concernant l’accès difficile au financement, Moulaye Ahmed Boubacar a indiqué : « Un banquier ne peut pas ne pas financer un projet bancable, acceptable ». La mission du département est, selon lui, de les aider, en les formant et en les encadrant, afin de renforcer leur capacité. Toutefois, il a attiré leur attention sur l’utilité du suivi dans la gestion des entreprises. Car, « c’est seulement dans une bonne gestion qu’on peut créer de la richesse » et faire prospérer une entreprise, a-t-il prévenu. Rassurant que des dispositions seront prises pour combattre la concurrence déloyale et la fraude.
Plusieurs personnes ont, à sa suite, pris la parole pour attirer son attention sur des préoccupations qui minent le commerce et le secteur industriel malien. L’intervention du président de l’Association pour la promotion des cuirs et peaux au Mali a semblé particulièrement retenir l’attention de l’assistance. Comment comprendre que le Mali peine à implanter une chaîne industrielle de fabrication de produits à base de peaux et cuirs, comme les chaussures et autres ?, s’est interrogé Mamadou Lamine Sylla. Avant d’inviter à la création d’une vraie usine pour améliorer la qualité des peaux et cuirs produits. Car, « nous sommes obligés d’exporter ces matières sur le Nigeria où elles entrent dans la consommation alimentaire », a-t-il déploré.
En réponse, le ministre Moulaye Ahmed Boubacar a rassuré ses interlocuteurs : « Nous ferons tout ce qui est possible. Nous serons vos avocats ». Il a profité de la rencontre pour inviter les opérateurs à venir en nombre à la JIA 2018 qui se tiendra du 29 novembre au 2 décembre au Parc des expositions de Bamako.
Cheick M. TRAORÉ