C’est sous la présidence du ministre du commerce et de l’industrie, Abdoul Karim Konaté, que s’est ouvert l’atelier, organisé conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM)et le Bureau des Nations-Unies au Mali, pour l’inscription des fournisseurs qui seront agréés dans le cadre du déploiement de la MINUSMA dans notre pays. Ladite session est animée par Mme Doudou Liliane Nyazoke venue spécialement d’Entebbe, Ouganda, pour cette formation-inscription des opérateurs économiques maliens.
Plus de 200 opérateurs économiques maliens se sont fait inscrire auprès de la CCIM dès l’annonce dans les médias de l’organisation du présent atelier. Et le jour J, c’est-à-dire le lundi dernier, ils étaient près de 300 à venir écouter l’experte dépêchée à Bamako, Mme Doudou Liliane, pour animer le présent atelier. C’est donc devant un parterre d’opérateurs économiques maliens et étrangers vivant au Mali (à l’instar des Chinois qui ont suivi la session avec une assiduité toute asiatique) que le ministre en charge du commerce, Abdel Karim Konaté a livré son message. Pour le ministre, le ” déploiement de la MINUSMA dans notre pays crée de facto un important marché, relatif notamment à l’approvisionnement régulier des troupes onusiennes en produits alimentaires ” par exemple. Les opérateurs économiques doivent obligatoirement être compétitifs et se conformer aux règles et procédures de passation des marchés du Système des Nations-Unies, a insisté le ministre dans son intervention. Il a également soutenu “qu’il s’agit là d’un grand défi qui se pose aux opérateurs économiques du Mali et qui doit être relevé”.
Quant au Président du Collège Transitoire de la CCIM, Mamadou Tiény Konaté, il a dit qu’il “revient aux opérateurs économiques de relever ce grand défi de la disponibilité constante, régulière et de qualité des produits dont aura besoin la MINUSMA “. Aussi, ajoutera-t-il “nul ne sera éligible tant qu’il n’aura pas fait la preuve qu’il est un fournisseur capable de remplir tous les cahiers de charge, et surtout de respecter l’éthique de probité et de droiture’’.
Les différents niveaux d’enregistrement
Il y a trois niveaux que le niveau de base, le niveau 1 et le niveau 2. Le niveau de base correspond à un marché dont le montant est inférieur ou égal à 40,000 US dollars. Pour ce niveau, les documents à fournir sont: les informations de base (nom, prénom, contact, téléphone, e-mail, etc…). En ce qui concerne le niveau 1, il faut, en plus des documents pour le niveau de base, fournir l’extrait du registre de commerce ou la patente les lettres de référence ou une liste émanant d’au moins trois clients autres que l’ONU auxquels votre société a fourni des biens ou services pendant les 12 derniers mois, aussi il faudrait que l’entreprise soit établie depuis plus de trois ans. Ici, le montant du marché varie de 40,000 US dollars à US dollars 500,000. Quant au niveau 2, il concerne les marchés de plus de US dollars 500,000. Pour se faire enregistrer à ce niveau, il faudra présenter les documents requis pour le niveau de base et le niveau 1, et en plus fournir les trois derniers bilans financiers de votre entreprise et le rapport du cabinet d’expertise comptable/commissaire au compte.
L’unique difficulté est que l’enregistrement se fait en anglais qui n’est pas maîtrisé par tous. Pour pallier cette difficulté, la formation pour aider les uns et les autres à être dans la liste des fournisseurs agréés des Nations-Unies continue à la CCIM, jusqu’au vendredi prochain. Après ce délai, le relais sera pris par des agents de la CCIM qui ont déjà reçu la formation.
Il est utile de porter à la connaissance des opérateurs économiques les biens et services généralement achetés par le système d’achat des Nations Unies, à savoir les biens : produits alimentaires, fournitures pharmaceutiques, véhicules, ordinateurs et logiciels, abris et logements, équipements de télécommunications, équipements de laboratoire, produits chimiques, matériaux de construction, fournitures de bureaux ; et les services : service de sécurité, personnel externe, d’ingénierie, de fret, construction, services d’impression et équipement de location, de consultation, services de télécommunication. Les informations générales et spécifiques sont détaillées sur le site : www.un.org/depts/ptd/contact.htm
Voilà de potentielles opportunités qu’il va falloir que nos opérateurs économiques saisissent pour ne pas rater le coche. Cela dans la mesure où les marchés sont publics, pour cette raison, les opérateurs économiques de partout dans le monde peuvent postuler aux marchés des Nations Unies. L’inscription étant le préalable pour prétendre postuler à un marché, il faudra alors franchir d’abord ce pas décisif. Ce qui peut se faire aujourd’hui, avec bien évidemment l’appui-conseil de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.
Mamadou FOFANA