Le suspens a été à son paroxysme, mais le résultat a été des plus plausibles. A l’issue des élections au niveau de la délégation régionale de la Ccim de Kayes, Diaby Doucouré a été proclamé vainqueur. Mais que de chemin parcouru.
De toutes les élections régionales de la Ccim, c’est celle de Kayes qui a suscité la plus grande émotion tant les protagonistes se sont affrontés à fleurets mouchetés. Au finish, c’est dans le prétoire que les débats se sont invités dans la cité des rails pour voir un dénouement au profit de Diaby Doucouré. Un résultat porté devant la Cour suprême qui y réservera un avis irrévocable. Le nouveau promu, lui, n’est nullement en territoire inconnu. Longtemps, il fut aux affaires, aidant les commerçants dans leurs multiples déboires, comme cette tentative d’expropriation dont ils ont échappé grâce à l’entregent de l’irréductible Diaby Doucouré. Au nombre des hauts faits d’armes de cet ancien professeur de Physique-chimie, sorti de l’Ensup des années 80, son intervention remarquable pour la libération de la route de Badiara à la frontière gambienne. Véritable aubaine pour les opérateurs économiques de la région en proie à toutes sortes de désagréments sur le corridor de Kaolack. On le crédite aussi de la fière allure qu’arbore aujourd’hui le siège de la délégation régionale de la Ccim à Kayes ; avec du nouveau mobilier, un dallage soigné et une clôture imposante. Face aux nouveaux défis, le Président Diaby clame plus d’autonomie pour les régions et espère faire revivre la Fekayes, une foire qui a fait des émules. Il s’accommodera d’un parc d’attraction et d’un statut de chambre de commerce contre l’actuelle délégation qui ne répond nullement aux grands enjeux économiques. Mais il reste convaincu que les régions n’ayant pas les mêmes niveaux de développement, la bataille ne sera que davantage corsée. Pour autant, le Président Diaby entend relever le défi.
Amadou SANGHO
CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MALI
Les grands chantiers qui attendent Bathily
Il faut croire que le mandat de 5 ans confié à Youssouf Bathily ne serait pas de repos, tellement la tâche qui l’attend est énorme et complexe. Il y a urgence dans tous les secteurs. Tout d’abord, il doit procéder à la relecture des textes régissant la Ccim, notamment le décret d’organisation et de fonctionnement de l’institution. Cette relecture devra permettre de nettoyer le décret de certaines lacunes et insuffisances et d’inclure certaines nouvelles dispositions qui tiennent à cœur le nouveau Président, à savoir, permettre à la Ccim d’entrer dans le capital de certaines institutions financières. Mais aussi, de transférer aux délégations régionales l’autonomie financière et de gestion. Ensuite, comme il l’a promis lors des campagnes, de poursuivre la construction des sièges des délégations régionales de Tombouctou, Gao et Mopti et l’école de maintenance de la Ccim. Pour cela, il affirmait que le financement est déjà acquis. Il devra également ramener la Ccim dans son contexte réel qui est la formation des membres consulaires et des opérateurs économiques et d’institution de proposition au gouvernement. Bathily devra s’atteler à créer un climat favorable à l’investissement et provoquer des rencontres fructueuses entre le secteur privé malien et des investisseurs étrangers.
Enfin, l’un des chantiers les plus tenaces auquels l’homme doit faire face, c’est l’union des opérateurs économiques pour un secteur privé unifié et plus solidaire pour permettre de relancer l’économie malienne très éprouvée par une très longue crise.
H.M