Dans sa nouvelle vision du grand espace ségovien, le journal Ségou- tignè a initié une série de rencontres avec certaines personnalités de la cité des balanzans. Suite à cette nouvelle orientation , nous livrons l’interview que nous avons eue avec El hadj Yaya Elimane Hanne , grand opérateur économique et candidat pour la présidence de la chambre de commerce et d’industries de Ségou, prévue pour le mois de Juin prochain.
Ségou-Tignè : Monsieur Hanne, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Yaya hanne : Je suis Yaya Elimane Hanne, je suis ségovien à 100%. Mon père feu Mamadou Séli Hanne est natif de Ségou, mon grand père aussi, tous deux commerçants. Moi, j’ai grandi à Ségou mais je suis né à Kona dans le cercle de Mopti. Feue ma mère s’appelait Kola Bah. J’aime Ségou et je tiens à sa promotion, c’est ma vision.
S.T : Quelle est votre profession ?
Y.H : AH là, c’est toute une histoire. Je suis aujourd’hui commerçant de profession, un métier que j’ai dignement hérité de mon père. Mais je m’en vais vous dire tout de suite que j’ai d’abord commencé par l’enseignement, un métier très noble que j’ai aimé, un métier qui m’a donné beaucoup d’expériences dans la vie. Très jeune, enseignant à 18 ans, j’ai commencé par le grand Nord. Je me crois être toujours redevable de l’enseignement et c’est pourquoi j’ai un grand respect pour tout ce qui s’appelle enseignant et enseigner. C’est donc compte tenu de certaines circonstances que je suis devenu commerçant
S.T : Avez-vous des ambitions pour la présidence de la chambre de commerce et d’industries de Ségou ?
Y.H : Voilà une question que l’on ne cesse de me poser déjà depuis des années. Oui, je suis partant parce que je pense que c’est bien par là que je pourrais au mieux servir Ségou qui m’a tout donné et à la quelle je dois tout aussi. Je me dois de servir fièrement Ségou parce que si je suis cet homme aujourd’hui, c’est ségou. J’estime toujours avoir une dette à payer envers cette ville et la meilleure façon de le faire, ce serait à travers la présidence de la chambre de commerce et d’industries de Ségou. En effet, j’estime aujourd’hui avoir acquis une grande expérience pour assurer cette fonction étant entendu que j’ai côtoyé beaucoup d’operateurs économiques et que depuis 41 ans aussi, j’exerce le commerce. Je voudrais que vos chers lecteurs et tout Ségou le sachent aussi. J’ai effectué mon premier voyage de commerce le 03 Janvier 1970 et en 1974, j’avais ma première patente de commerçant. Déjà en1980 j’étais commerçant import-import et j’étais dans le monde des affaires. J’ai acquis la spécialité dans le domaine des matériaux de construction, la quincaillerie. De nos jours, j’ai opté pour le carburant. Je remercie Dieu parce que tout me réussit et cette réussite, c’est Ségou. Aujourd’hui, je me sens capable, je suis sûr que je suis à la hauteur pour être le président de la chambre de commerce et d’industries de Ségou. Que les bénédictions de Dieu, de mes parents et de tout Ségou m’accompagnent.
S.T : Quelles sont vos motivations ?
Y.H : Mes motivations d’abord, ce sont les 41 années d’expériences et de gestion. C’est aussi et surtout le grand bénéfice inestimable que j’ai tiré auprès de certains grands opérateurs économiques de Ségou. Je citerai : feu Karamoko Simaga, le père de l’actuel Maire de Ségou feu Sory Ibrahima Konandji, Karamoko Kané qui réside aujourd’hui à Bamako, Salia Daou, l’actuel Président de la chambre de commerce et d’industries de Ségou. Je n’oublierais pas non plus feu Amary DAOU qui doit être une référence pour beaucoup de nos operateurs économiques. Mes motivations sont qu’aujourd’hui, on assiste à une dégradation du commerce à Ségou. A peine, on ne citera pas plus de trois importateurs .IL semblerait même que chez nous ici, il n’ya que des commerçants détaillants. Peut-on imaginer que se rendre à Bamako tous les jeudis et samedis pour payer des bricoles et venir les revendre à Ségou peut –il faire de quelqu’un un commerçant. C’est se leurrer et ce n’est pas ainsi qu’on devient commerçant import-export. Pour tout dire, j’ai évolué dans le commerce, j’ai eu la chance de travailler, de réaliser et tout est visible par les ségoviens. C’est compte tenu de tout cela que je tiens à m’investir pour que Ségou reprenne sa place et son rang au Mali et que tous les operateurs économiques s’entendent et parlent d’une même voix. Je ne veux pas et cela m’a fait honte que les opérateurs économiques de Ségou pour une histoire de place en appellent au tribunal pour gérer leurs problèmes, leur litige. IL est temps que l’animosité, la haine, la méchanceté gratuite disparaissent de notre espace. Si je veux être le prochain candidat à la présidence, c’est parce que je me crois être investi de cette mission. Je veux être l’homme du dialogue, du consensus et du renouveau. Encore une fois, je demande l’union, la cohésion, l’entente pour que Ségou arrête d’embourber et remonte à la surface.
S.T : Avez-vous pris déjà des contacts pour avoir une assise solide ?
Y.H : Soyez certain, je n’entreprendrai aucune démarche pour corrompre qui que ce soit parce que c’est la pire des choses. Mais je vous dirai que j’ai pris suffisamment de contacts, et j’ai eu à informer de nombreux commerçants de mes intentions. Généralement, ce sont des opérateurs économiques de ma génération. Les contacts continueront encore avec sérénité, diplomatie et de façon très méthodique et pédagogique. L’un de mes objectifs majeurs d’abord, c’est de réunir tous les opérateurs économiques de Ségou, laver le linge sale en famille et par consensus, choisir le candidat le mieux apte à servir nos intérêts. Imaginons-nous les temps de feu Sory Ibrahima Konandji qui par consensus, par entente cordiale entre les commerçants a fait 5mandats à la tête de la chambre de commerce de Ségou. Je regrette, les temps ont changé. Avant, après l’élection du président, une vraie fête était organisée à la mairie et tous les opérateurs économiques quels qu’ils soient fraternisaient, échangeaient, mangeaient ensemble ce festin organisé à la mairie. Dommage qu’aujourd’hui, après les élections, on se quitte sur des menaces, des injures. C’est la discorde, la désunion. Cela doit cesser à cause de l’amour que nous avons tous pour Ségou. Personnellement, je ne ferai de guerre à personne pour une affaire de place et s’il se trouvait qu’on n’opte pas pour moi, je saurai me retirer sans souffler dans une trompette. Je crois un homme posé, disponible, regardant de l’avant, soucieux du bien de tous, disponible pour l’intérêt de tous et de Ségou. Le ridicule pour moi, c’est d’aller à la guerre pour gagner la présidence de la chambre de commerce et d’industrie de Ségou. Ça n’en vaut pas le coup.
S.T : A supposer que vous soyez élu président, quels seront vos projets ?
Y.H : Mettre en place un bureau consensuel, travailler à la réconciliation, cultiver la transparence, collaborer avec tous. Le reste, au moment opportun, je détaillerai tout ce qu’il y aura lieu de faire.
S.T : Monsieur Hanne, le mot de la fin.
Y.H : IL faut que les ségoviens aient confiance en eux-mêmes, à leurs capacités, à leurs talents. IL ne faut pas baisser les bras et il faut s’armer de courage car Ségou ne sera que ce que nous en ferons. IL faut travailler dur car notre cité doit se bâtir, se construire par le travail, l’union, le sacrifice de tous ses enfants. IL faut que les commerçants de Ségou soient ambitieux, qu’ils rompent avec le petit commerce et aspirent à devenir plus grands. Soyons meilleurs que nos devanciers pour laisser un plus à ceux qui viendront après nous. En 1960, quand le Mali partait à l’indépendance, les plus gros commerçants du Mali étaient à Ségou mais aujourd’hui hélas, où sont-ils ? Donnons-nous la main pour regarder dans la même direction.
Je vous remercie. Que Dieu bénisse Ségou.
Propos recueillis par
A. YERELE