La Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, en pleine ébullition depuis quelques jours, marque désormais le pas pour une vie transitoire. Conséquence logique d’un arrêté du ministre de l’industrie et du commerce, Abel Karim KONATE, en date du 8 octobre 2012. Dans ledit document, le ministre de tutelle recommandait la mise en place d’un nouveau collège de transition pour de nouvelles destinées. Toute chose qui met fin, à la CCIM, à l’exercice du bureau dirigé par Jeamille Bittar. Et un nouveau bureau est aux affaires depuis le 15 novembre dernier. Il est dirigé par MamadouTiény Konaté, un professionnel du secteur.
Ceux qui étaient présents ce jeudi 15 novembre à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, témoignent ainsi de leur présence, l’intérêt qu’ils accordent à la vie de cette institution qui a pour mission essentielle de gérer les affaires liées au commerce et à l’industrie. Il s’agissait à juste titre d’un événement tant attendu par certains, même s’il n’était pas du goût de tout le monde. On se souvient, depuis le 8 octobre dernier, le ministre du Commerce et de l’Industrie Abdel Karim KONATE Alias Empé, avait exigé la mise en place d’un Collège transitoire à la CCIM.
En effet, la décision du ministre de tutelle (cité dessus), aura apporté de l’eau au moulin de tous ceux qui prenaient Jeamille Bittar comme la source de tous les malheurs qui se sont abattus ces dernières années sur la CCIM. Bien avant le coup d’Etat du 22 mars, le 1er responsable de l’un des leviers économiques les plus importants de notre pays se trouvait dans l’œil du cyclone. En janvier dernier, soit deux mois avant la fin du régime Att, des soupçons de malversations pesaient sur sa gestion au sein de la CCIM. Ainsi, le rapport 2010 du Végal (Sidi Sosso Diarra, aujourd’hui conseiller du PM) reste une illustration parfaite).D’autres rapports, ceux de la CASCA des années 2007,2008 et 2009 indiquent, le détournement à la CCIM d’un montant de 1, 3 milliard. Une facture bien salée.
Les partisans de Bittar n’adhèrent pas à l’idée de la mise en place d’un collège de transition. Pourtant Bittar n’était candidat à sa propre succession, selon nos sources d’informations. Mais, à partir du moment où ils sont, eux-mêmes, conscients de l’épuisement de leur mandat, il était de bon ton que des dispositions soient prises pour le renouvellement du bureau de la CCIM. Par ailleurs, faut-il rappeler que Bittar se trouve dans le collimateur du pôle économique .Sa dernière interpellation remonte au 12 octobre dernier.
Ainsi, l’équipe que Bittar dirigeait à la chambre est remplacée par une nouvelle dont le porte drapeau s’appelle Mamadou Tiény Konaté. Certes, le nouveau président de la CCIM est un cadre de haut niveau, mais qui aura sans nul doute, du pain sur la planche pour reconstituer, la grande famille des entrepreneurs commerçants et industriels. Ainsi, il est question pour lui d’avoir les pieds sur terre pour ne pas se faire passer pour le père fouettard. « Il n’est pas question de procéder à des règlements de compte, ni d’engager une chasse aux sorcières» avait-il affirmé
En tout état de cause, il reste de convaincre les nombreux dubitatifs qui pensent de jour comme de nuit qu’un collège transitoire à la CCIM n’est ni plus ni moins qu’une voie ouverte à la politique de l’arbitraire. Cette thèse, il faut bien la prendre avec prudence même si, elle ne fait pas plaisir. C’est justement celle des partisans de l’ancien bureau.
Pour ramener les acteurs indispensables de la CCIM à de meilleurs sentiments, le nouveau Président qui ne serait pas frappé de cécité intellectuelle,(nous aimerions bien l’espérer) du fait de ses multiples diplômes, doit s’ériger en vrai rassembleur pour le bonheur des Maliens. Enfin, le président de la CCIM doit mettre en activité ses compétences de vrai sociologue de l’entreprise doublé d’une foi musulmane pour faire mieux que ceux qui l’ont précédé.
Moussa Wélé DIALLO