Chambre de commerce et d’industrie du Mali : L’ombre de Bittar plane sur les prochaines élections

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Bittar jeamille
Jeamille Bittar, président CSEC

Tout se passe comme si, du côté de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (ccim), on n’est pas en train de préparer les élections consulaires, à cause du peu d’intérêt accordé par les opérateurs économiques à ce scrutin 2015.  En effet, trois mois après l’ouverture des inscriptions sur les listes électorales consulaires,  les opérateurs économiques ne se bousculent pas et l’on se demande même si les élections pourront se tenir à bonne date, à cause d’une carence notoire au niveau du fichier électoral. En plus, au rythme où vont les choses, aucun des candidats ne sera en mesure de proposer une liste complète de candidats pour l’assemblée consulaire dans chacune des trois sections prévues, notamment en commerce, industrie et services.

Les réformes introduites dans le processus électoral sont pointées du doigt. D’abord, l’isolement des opérateurs économiques «assujettis au régime forfaitaire de déclaration fiscale» tel que le précise l’article 6 du décret N° 2014 – 0641/P-RM du 21 août 2014 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Ccim. En effet, il a été décidé, toujours aux termes de ce décret, de les regrouper au sein d’un collège électoral à part, sans tenir compte des trois sections précitées et prévues par la loi. En plus, selon les dispositions du même décret, ils ne devront pas représenter plus de 10% des membres consulaires.

C’est une disposition taillée sur mesure et visant au départ la disqualification des commerçants détaillants, considérés comme le principal soutien de Jeamille Bittar, dans un monde des affaires qui en était arrivé à se scinder de plus en plus en pro et anti Bittar. Pour mieux anéantir toute influence ou représentativité de Bittar déjà fragilisé par ses positions politiques, il fallait donc réduire la présence et le poids électoral des détaillants au strict minimum.

En perdant de vue que nombre d’opérateurs économiques non commerçants se retrouvent dans le régime forfaitaire encore appelé régime d’impôt synthétique. En effet, de grosses légumes des affaires ne payent pas leurs impôts selon le régime de déclaration réelle. Ils sont assujettis à l’impôt synthétique et se trouvent rattrapés par cette mesure inspirée au ministère du commerce par les milieux d’affaires eux-mêmes. Comme en témoignent les nombreuses contributions et félicitations  reçues en son temps par le ministre du commerce, au sujet de la modification de l’organisation et du fonctionnement de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.

Dès lors, on se retrouve avec un deuxième collège regroupant des opérateurs des trois sections dans un même collège électoral. Reste à voir maintenant comment les faire voter le jour du scrutin, au sujet duquel, l’arrêté n°2015 – 0613/MC-SG du 9 avril 2015 relatif au report des élections jusqu’au 26 juillet 2015, indique clairement que dans chaque bureau de vote sera mis « une urne par section». Quid alors du traitement réservé au deuxième collège ? Mystère et boule de gomme !

En attendant que le ministère du commerce se prononce sur cette question organisationnelle, il y a lieu de relever d’autres innovations introduites dans le processus et qui constituent des blocages à l’inscription de la majorité des opérateurs économiques. Parmi elles, celle qui soulève un tollé général dans le monde des affaires, c’est l’attestation prouvant une régularité vis-à-vis de l’Inps sur les trois dernières années pour ceux qui s’inscrivent sur le fichier électoral consulaire comme électeurs, et sur les cinq dernières années pour ceux qui sont éligibles au poste de membre consulaire titulaire ou suppléant.

Le ministère de tutelle a été à plusieurs reprises sollicité par des groupements professionnels afin de faire preuve de beaucoup plus de souplesse dans la production des pièces nécessaires à l’inscription sur le fichier électoral et surtout concernant l’Inps. Un arrêté est attendu à ce sujet.

Le souci du «tri positif», comme nous le disait un homme d’affaires il y a si peu, a produit des effets inattendus. Mais le ministère de tutelle a beau jeu de mettre les opérateurs économiques devant leurs responsabilités car ces réformes, quoique l’on puisse en dire, émane des opérateurs économiques eux-mêmes, suite à une large consultation menée par le Département.

A vrai dire, l’ombre de Bittar continue de planer sur ces élections car même les candidats déclarés ou supposés, sont très souvent jugés par rapport à Jeamille Bittar. «Ce sont les amis de Bittar qui tentent de revenir», laisse-t-on entendre lors de cette campagne discrète, de la part de ceux qui cherchent à positionner Ousmane Guittèye ou Djadjé Sangaré. Comme arguments, ils rappellent que Tahirou Sy était le 1er vice-président de bureau de la Ccim dirigé par Jeamille Bittar. Au même moment, Boubacar Tandia en était le trésorier général. Quant à Mamadou Tiéni Konaté, il était le conseiller le plus actif de Bittar lors de son premier mandat (2002-2006) et par conséquent, a eu droit à tous les honneurs et avantages relevant de son rang.

Est-ce suffisant pour mettre en valeur la candidature de Djadjé Sangaré et Ousmane Guittèye ? Si Djadjé est nouveau dans la course à la présidence de la Ccim, l’une des grandes références pour Guittèye, c’est d’avoir perdu face à Jeamille Bittar au point de s’être positionné par la suite comme tête de file du camp du refus opposé à Bittar.

Le profil d’un candidat, à vrai dire, ne saurait se suffire à une collaboration ou non avec Jeamille Bittar. Ce serait trop facile et d’ailleurs cette collaboration loyale et sur une base légale, pourrait aussi constituer un atout dans la compréhension des problèmes de la ccim afin d’y apporter les meilleures réponses possibles. Mais quelles propositions des candidats ? De ce côté, c’est encore le silence de cimetière et une sorte d’entente semble se dessiner entre les différents candidats pour faciliter la campagne électorale dans le cadre d’un consensus en mesure de produire des listes unitaires de candidature. Le Groupement des commerçants y travaille, mais déjà il y a les premières lézardes. Nous y reviendrons.

Comme on le voit donc, l’ombre du président sortant de la Ccim et candidat malheureux à la présidentielle passée, Jeamille Bittar, hante ces élections consulaires.

Ibrahim M.GUEYE

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Le Battar, ooops Bittar, n’est plus a la chambre des commerces.
    Tres bonne nouvelle!!!
    J’ai toujours dit qu’une personne ne doit pas occuper aussi longtemps un poste non-productif, a haut salaire, sans election!!!

    Quel est son bilan? Reponse: toujours pas le debut d’une industrie!!!

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