Le gouvernement a décidé, à l’issue du conseil des ministres de mercredi dernier, de désigner un président intérimaire à la tête dela Chambrede Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). Mais aussi, un bureau consensuel, sur proposition des opérateurs économiques.
Le bras de fer, opposant Jeamille Bittar, président de la CCIMdont le mandat est arrivé à expiration depuis 2010, au Groupement des Opérateurs économiques, vient de connaître son épilogue. A l’issue du conseil des ministres du 1er août dernier, le gouvernement a décidé de trancher le différend, en mettant à la tête de l’institution consulaire un président et un bureau, sur proposition des opérateurs économiques. Ils seront chargés de piloterla CCIM durant la période transitoire.
A travers cette décision, le ministre du Commerce, des Mines et de l’Industrie, Me Ahmadou Touré entend prendre ses responsabilités, dans une polémique qui ne finit pas de finir.
Au lendemain du coup d’Etat militaire du 22 mars, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, des opérateurs économiques ont marché surla CCIMpour réclamer, non seulement, le départ de Jeamille Bittar , dont le mandat a expiré courant 2010 ; mais aussi, l’élection d’un nouveau bureau.
Depuis, la polémique enfle. Avec, à sa tête Mr Ousmane Guittéye, Soya Golfa, Cheickna Hamallah Bathily…, le Groupement des opérateurs économiques multiplie les manifestations pour exiger la démission de Jeamille Bittar et de son bureau.
Saisi, le ministre du Commerce, de l’Industrie et des Mines, Me Ahmadou Touré sollicite l’avis dela Coursuprême. C’était le 16 juillet dernier. Quelques jours plus tard, celui –ci tombe, en ces termes : « Considérant que le mandat de l’actuel bureau dela Chambrede Commerce et d’Industrie du Mali et celui de son assemblée consulaire arrivent, respectivement, à terme les 28 et 31 juillet 2012…. Que les membres dudit bureau ont tous été élus par l’assemblée consulaire, regroupant l’ensemble des régions du Mali… qu’en raison de la crise politique et institutionnelle survenue le 22 mars 2012 , aucune élection libre, crédible et transparente ne peut être organisée pendant la situation exceptionnelle dans laquelle le pays se trouve, actuellement, le pays s’agissant de la mise en place du nouveau bureau de la chambre de commerce et d’industrie du Mali…. Considérant que la légitimité des membres de l’actuel bureau leur commande d’assurer la mission de continuité des actions déjà entamées à la tête de la chambre de commerce et d’industrie du Mali, e n attendant la normalisation de la situation sécuritaire du pays…..
Par ces motifs,la Coursuprême du Mali ….dit qu’il échet de reconduire l’actuel bureau dans ses fonctions jusqu’à la fin de la période de crise ».
Mais contrairement à une idée répandue, l’avis dela Coursuprême reste un avis. Et le ministre du Commerce, de l’Industrie et des Mines n’est pas obligé de l’appliquer à la lettre. D’où sa décision de passer outre, en décidant de mettre en place un bureau consensuel avec, à sa tête, un président. Et, sur proposition des opérateurs économiques eux-mêmes.
Le président et le bureau consensuel dela CCIMseront connus dans les jours à venir. Les pourparlers, au sein du Groupement des opérateurs économiques, ont commencé.
La page Bittar est, déjà, tournée – ou presque- àla Chambrede Commerce et d’Industrie du Mali.
Oumar Babi