Cérémonie de passation de service à la Ccim : Le président du Collège transitoire prône l’unité et la cohésion des opérateurs économiques

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Le jeudi 15 novembre dernier, le président du Collège transitoire de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim), Mamadou Tiény Konaté, a signé l’acte de passation sur fond de cohésion et d’unification des opérateurs économiques du Mali.

Pour des raisons que nul n’ignore, l’élection des membres consulaires de la Ccim n’a pas pu être organisée dans les délais statutaires alors que le mandat de l’actuelle assemblée consulaire a pris fin depuis juillet dernier. C’est la raison pour laquelle, le ministre chargé de l’Industrie et du commerce, Abdoul Karim Konaté, a paraphé l’arrêté 2862/MCI-SG du 08 août 2012 portant création d’un Collège transitoire au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Modeste et majestueuse à la fois était cette cérémonie de passation de témoin, qui  a enregistré la présence de ceux que l’on peut considérer comme les plus grandes notabilités du monde des affaires du Mali (Soya Golfa, Salia N’Daou, Amadou Djigué, Ousmane Babalaye Dao, Youssouf Traoré, Madiou Simpara, …). Mais intrigante, elle l’a été pour nous autres journalistes, sans pour autant être surpris,  lorsque nous avons constaté l’absence de celui qui est désormais l’ancien président de la Ccim, Jeamille Bittar, et de plusieurs autres membres du bureau sortant.

Pour atténuer les murmures qui circulaient en crescendo entre la salle de cérémonie et la cour de la Ccim, le maître de cérémonie a expliqué publiquement qu’au Mali, il existe deux modes de passation dans l’Administration. Soit elle est faite en présence des deux présidents, l’ancien et le nouveau, soit un huissier constate la passation, au cas où le président sortant est absent. «Le Collège transitoire va faire recours à la deuxième option», ajoutera-t-il. C’est alors, aux environs de 11h 30, que Maitre Cheick Oumar Sissoko, huissier de justice, après  avoir constaté l’absence du président sortant, Jeamille Bittar, a procédé à la passation sous le regard d’un contrôleur des services publics. L’acte symbolique a eu lieu dans le bureau du premier vice-président sortant de la Ccim au premier étage. Un quart d’heure après, celui qui est actuellement à la destinée du «vestibule de l’économie malienne», l’enfant de Kita, diplômé en sociologie de l’entreprise de la prestigieuse  université belge ‘’Louvain la neuve’’, Mamadou Tiény Konaté, est venu s’adresser au public, après la présentation, par le secrétaire général de la Ccim, des treize membres du Collège transitoire.

Avant toute chose, il a prêché la paix, le consensus et l’unification des «dioulas». Dans son adresse, Mamadou Tiény Konaté a demandé à tous les Maliens «de soutenir le bureau transitoire. Aujourd’hui le bureau a pris fonction dans une situation bien spécifique. Nous demandons l’accompagnement et la bénédiction de tous les commerçants sans distinction». Dans son allocution solennelle, on a pu comprendre que sa plus grande préoccupation, au-delà des aspects pacifiques et unificateurs, est de redonner à la Ccim son prestige d’antan. Au sujet de la mise en place du bureau des délégations régionales, Mamadou Tiény Konaté a déclaré que le Collège n’imposera pas de bureau, que chaque région, en fonction de sa spécificité, installera sa délégation régionale consulaire. «Nous ne sommes pas là pour faire le gendarme, ni chercher des poux sur la tête de personne», poursuit –t-il. Avant d’annoncer que son équipe va se doter d’un programme de travail détaillé d’ici son investiture solennelle, prévue très prochainement. D’ores et déjà, les membres du Collège transitoire ont tenu une première réunion, samedi dernier au siège de la Ccim. De nos constats, loin des spéculations de la rue,  ce bureau semble plus représentatif qu’exclusif, dans la mesure où il regroupe toutes les sensibilités du monde des affaires.

Sur l’absence de Jeamille Bittar à la cérémonie de passation de service, par nos investigations, nous avons appris qu’il aurait saisi la justice pour l’annulation de l’arrêté 2862/MCI-SG du 08 aout 2012 portant création d’un Collège transitoire au niveau de la Ccim. Selon d’autres informations recueillies auprès de ses proches, Jeamille Bittar aurait été moralement empêché de venir à la Ccim, ce jour-là, par certaines personnes membres du Groupement des commerçants détaillants, qui ont abusé des liens «parrain-filleul».

Par prestige d’antan, il faut comprendre que cette institution consulaire à caractère professionnel, dotée d’une autonomie financière, doyenne des organisations commerçantes du Mali (créée en 1906 sous le Soudan français), représentait un véritable havre pour les commerçants maliens à travers la viabilisation du commerce et par son caractère apolitique. Elle est le seul organisme chargé de représenter les intérêts des entreprises commerciales, industrielles et de service à la fois qui durant plusieurs décennies a connu de grandes mutations positives, quant à sa mission et ses ressources, et elle a été un référence dans la sous région.

Rokia Diabaté

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