Bureau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) : Le « représentant des intérêts ivoiriens au Mali » proposé pour diriger la CCIM

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C’est Mamadou Lamine dit Malamine Tounkara, ancien président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, opérateur économique qui aurait, de sources concordantes,  déclaré faillite en 2004, donc de ce fait non éligible comme membre consulaire,  qui a été proposé au ministre Ahmadou Touré, comme candidat du Groupement des commerçants du Mali (GCM) au poste de président de la CCIM au cas où le mandat du bureau sortant ne sera pas prorogé. Mais aujourd’hui, Malamine Tounkara est beaucoup plus connu comme le « représentant des intérêts ivoiriens au Mali ». De ce fait pourra-t-il parler au nom des opérateurs économiques maliens ?   

Mamadou Lamine Tounkara

Le prétendant à la place de Jeamille Bittar qui n’occupe plus depuis longtemps aucune activité commerciale est en tout cas quelqu’un qu’on peut bien identifier comme « l’homme de Alassane Dramane Ouattara au Mali ou le représentant des intérêts ivoiriens au Mali ». Parti en faillite après sa tentative malheureuse de succéder à lui-même à la présidence de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, en 2002, Malamine Tounkara sombra dans un long oubli. Ses affaires ayant périclité, il parti en faillite et ses cars de transport qui circulaient, principalement, dans le District de Bamako furent mis au garage, les uns après les autres. Alors que les Bamakois commençaient à apprécier ces nouveaux moyens de transport qui leur faisaient oublier le calvaire subi dans les « dourou dourouni ». Malheureusement, le transport urbain étant soumis à une forte concurrence, la société de Malamine Tounkara finit par mettre la clé sous le paillasson. Pour ne plus jamais se réveiller. D’où l’absence, depuis des lustres, de cet opérateur économique, autrefois dynamique, du monde des affaires.

A la faveur de l’élection d’Alassane Dramane Ouattara à la tête de l’Etat ivoirien, Malamine Tounkara reprit du service. En effet, grâce en tout cas à ses supposées amitiés avec le nouvel homme fort de la Côte d’Ivoire, il est devenu le consul honoraire de ce pays au Mali, représentant du Port autonome d’Abidjan et de la compagnie aérienne Air Ivoire au Mali, dirigée du temps de Laurent Gbagbo par Fifi Doucouré.

C’est donc cet ancien président de la Chambre (1998-2002), que l’on dit en faillite depuis 2004, que le Groupement des commerçants du Mali, présidé par le doyen Soya Golfa, a proposé comme candidat à la présidence du bureau consensuel que le ministre du commerce Ahmadou Touré prétend vouloir  mettre en place à la fin du mandat de l’équipe actuelle dirigée par Jeamille Bittar.

Seulement voilà, s’il s’avère que le candidat du GCM est toujours déclaré en faillite, ses chances pour diriger cette institution seront presque nulles. Même s’il ne s’agit point d’une élection mais d’une nomination à laquelle le ministre de tutelle envisage de procéder dans les jours à venir, il sera difficile voire impossible pour lui de désigner un « représentant des intérêts ivoiriens au Mali » pour diriger la structure nationale représentative des professions commerciales, industrielles et de service. Une telle personnalité est-elle indiquée pour diriger la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali ? C’est dire que le Groupement des commerçants du Mali s’est trompé dans son choix. Le ministre ne pouvant aucunement, à défaut de se voir désavouer, aller dans le même sens.

Le FDR veut faire entendre sa voix

La fin du mandat le 31 juillet prochain de l’assemblée consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, partant celle du bureau de Jeamille Bittar, est en train d’ausculter les véritables problèmes auxquels la nation est présentement confrontée. Voilà une question qui devait être résolue comme la jurisprudence le recommande désormais, mais qui est petit à petit en passe de devenir un goulot d’étranglement, une véritable affaire d’Etat aux conséquences imprévisibles si elle est mal gérée.

Si la prorogation du mandat du bureau sortant apparait comme la solution la moins couteuse pour une transition apaisée, il y a des gens qui continuent à croire que seul le départ de cette équipe pourrait ramener la cohésion entre les opérateurs économiques du Mali empêtrés dans une querelle de clochers. Cela depuis les dernières élections de 2006 qui ont opposé le camp de Jeamille Bittar aux 7 milliardaires qui avaient pour candidat Ousmane Djittèye (ou Mamadou Lamine Tounkara, une confusion ayant régné à ce niveau). Trois des 7 milliardaires de l’époque ont depuis rejoint le camp de Jeamille Bittar. Il s’agit de Bakorè Sylla des GGB, Modibo Kéïta de GDCM et d’Oumar Niangado dit Petit Barou. Tous ses gros importateurs de riz seraient partant pour une prorogation du bureau de Jeamille Bittar dont est Modibo Kéita de GDCM est, d’ailleurs, l’un des membres les plus influents.

Face à l’offensive déclenchée par le Groupement des commerçants du Mali, auprès notamment du CNRDRE, la Coordination des commerçants détaillants du Mali, dont le président Hama Abba Cissé est également vice-membre du bureau de la CCIM, se propose d’amener la question devant le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) afin qu’il saisisse le président de la transition, Dioncounda Traoré et le Premier ministre pour trancher en faveur d’une transition apaisée à la CCIM. Ce qui passe, de l’avis des observateurs les plus avisés, par la prorogation pure et simple du mandat du bureau sortant. En attendant l’organisation de nouvelles élections quand le pays sera libéré du joug des occupants.

Mamadou FOFANA

 

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