L’avis de la Cour suprême favorable à une prolongation du mandat du bureau de la CCIM n’étant pas parvenu à lever le blocage, l’équipe de Jeamille Bittar sollicite l’arbitrage du Chef de l’Etat pour éviter un nouvel imbroglio économique auquel une grève et autre acte de désobéissance civile de la part des opérateurs économiques pourrait nous conduire. C’est le moins qu’a affirmé hier le vice –président de l’institution, Hama Abba Cissé.
Pour un dénouement heureux du bras de fer entre acteurs du monde économique au sujet du renouvellement du bureau de la CCIM, le bureau sortant sollicite l’arbitrage du président de la République par intérim. A travers une correspondance qu’il compte adresser au Pr. Dioncounda Traoré, le bureau sortant dont le mandat a officiellement expiré, dit compter sur le consensus pour diriger la CCIM pendant la transition. Dans le cas contraire, il menace d’user de tous les moyens légaux et pacifiques pour se faire entendre.
Cette démarche entreprise par le camp Bittar intervient après l’échec de nombreux plans de sortie de crise proposés de part et d’autres y compris celui présenté par les autorités.
A la demande d’élargissement du bureau à 18 membres (soit 9 sièges par tendance) émise par le camp Bittar, le département du Commerce, et le secrétariat de la présidence de la République ont opposé un niet catégorique et exigent un bureau de 13 membres avec un président à désigner par le ministre de l’Industrie et du Commerce. Cette proposition ne semblerait être du goût de l’équipe sortante qui y voit une façon de se voir écarté alors qu’il a encore des solutions de conduire l’institution à bon port avec une équipe consensuelle. Elle induira une perte de place pour certains membres de l’actuel bureau. Le problème de la proposition est pratiquement le même pour le camp adverse car apparemment il y a trop de prétendants pour peu de places. Mais puisque la proposition des autorités annonce un nouvel homme à la tête de la CCIM, il accepte d’avaler la couleuvre. Conséquence : un bras de fer qui risque d’impacter l’économie malienne déjà en proie à des difficultés.
L’avis favorable de la Cour suprême pour une prolongation de mandat de l’équipe de Bittar qui semblait être la méthode la plus pacifique pour traverser la période de transition est elle aussi écartée par un revers de main et par les autorités et par le camp l’autre camp dont Malamine Tounkara en est le chef de file.
Pourtant, cette mesure a fait ses preuves dans d’autres institutions comme le Conseil malien des chargeurs, le Haut conseil des collectivités, l’Assemblée nationale, la présidence de la République. Pourquoi ne pas aller avec même formule à la CCIM ? Une question qui suscite des doutes et des interrogations. Pour certains, le dossier de la CCIM prend une coloration politique visant le président sortant de l’institution, Jeamille Bittar. Celui-ci serait en train de payer pour avoir fait, dans le cadre de la présidentielle avortée de 2012, des milieux des commerçants son terrain de chasse politique.
Cela est une fausse perception des choses, affirme le président Hama Abba Cissé qui précise que le bureau de la CCIM est loin d’avoir des accointances politiques avec son président Bittar.
Pour lui, l’heure n’est pas à un bras de fer alors que le pays risque des menaces de sanction par des organisations consulaires internationales pour absence prolongée à ses assises.
Une grève ou autre acte de désobéissance civile de la part des commerçants pourrait aggraver la crise que vivent les Maliens.
Ce vice-président du bureau sortant qui menace de décréter une journée morte si le gouvernement décide de passer outre la décision de prolongation de la Cour suprême.
Déjà le bureau Bittar fustige les sanctions prises à son encontre. Depuis quelques jours, celui-ci est sevré de tout décaissement et c’est d’ailleurs le secrétariat général de la CCIM qui conduit les affaires courantes.
Pour Hama Aba Cissé seul le sage arbitrage du président de la République par intérim et la vigilance du nouveau ministre du Commerce pourront éviter une offensive, après que l’ancien ministre du Commerce Hammadou Touré -dit-il- se soit laissé influencer dans le traitement du dossier.
Markatié Daou