Le Groupement des Commerçants du Mali (GCM) a tenu, le samedi 15 octobre, son Assemblée générale statutaire au Centre International de Conférences de Bamako. Le renouvellement du bureau était au menu de cette rencontre. Et c’est le doyen Soya Golfa qui a été confirmé pour un mandat de quatre ans.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le renouvellement du bureau du Groupement des Commerçants du Mali est fort stratégique. En effet, ce Groupement qui se veut la doyenne des Associations apolitiques du Mali est, si l’on se réfère aux slogans et aux contenus des discours prononcés, sur la voie de la reconquête de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). D’ailleurs, le thème de cette Assemblée générale statutaire du Groupement des Commerçants en dit long : «Pour le renouveau du commerce et de l’industrie au Mali». On peut aisément en déduire que le GCM est en train d’adopter une stratégie qui vise sa redynamisation et ses ambitions pour la conquête de la CCIM.
Créé depuis 1947 sous le nom du Syndicat des Commerçants du Soudan Français, le GCM a pour objectif de défendre les intérêts de tous les opérateurs économiques maliens, qu’ils soient commerçants, industriels ou prestataires de service.
Aux dires du président reconduit, le doyen Soya Golfa, le GCM aurait connu sept présidences, dont la dernière remonte à celle de feu Tidiani Tambadou qui avait succédé à Darahmane Hamidou Touré dit Darhat. Avant eux, la présidence du Groupement était assurée par Sidi Koné qui était le premier président. Sidi Koné fut succédé par Daouda Sacko qui avait précédé Lafia Diawara et Dossolo Traoré. Il a terminé son allocution en ajoutant: «Nous comptons sur l’unité de tous les opérateurs pour travailler ensemble, ce qui nous permettra d’avoir une grande autonomie financière».
A titre de rappel, en 1979, le Gouvernement avait attribué un récépissé audit Groupement, en qualité de Syndicat, en plus du récépissé de 1947 et c’était lui (GCM) qui désignait le président de la CCIM. C’est bien après que les bureaux régionaux ont vu le jour. Force est de reconnaître qu’aujourd’hui, le GCM fait face à des réalités différentes de ceux du temps d’antan. Le Groupement a, entre temps, connu des bouleversements tels que le décès de certains membres charismatiques comme Cheick Oumar Bathily. A cela, s’ajoute la négligence qui a provoqué l’arrêt des renouvellements de bureaux.
Mais aujourd’hui, le groupement a décidé de remettre en place toutes les structures et ambitionne de répondre aux attentes du Gouvernement pour relever les défis du développement socio-économique du Mali.
Sorti vaincu des dernières élections consulaires, le GCM a décidé de renforcer ses capacités (si l’on en croit les faits et mots de cette Assemblée générale statutaire) pour affronter la prochaine échéance électorale. Cette défaite a, d’une manière partielle, un peu divisé le secteur privé malien.
Le doyen Soya Golfa qui a été confirmé à la tête d’un bureau composé de près de 150 membres, entend travailler dans le sens de la redynamisation du Groupement. A noter que Soya Golfa a comme premier vice-président, Karamoko Oulalé ; deuxième vice-président, Amadou Djigué ; troisième vice-président, Ousmane Guittèye (celui-là même qui fut leur ancien candidat aux dernières élections consulaires) et comme Secrétaire général, Mamadou Baba Sylla. Cette redynamisation du GCM à laquelle s’ajoute l’adhésion de la SYNACODEM (Syndicat des Commerçants Détaillants du Mali) peut-être bien considérée comme l’annonce d’une ère nouvelle pour le secteur privé malien qui semblait être divisé.
Rokia DIABATE
