L’argent ne fait pas le bonheur, surtout au Mali. Tout le monde le savait hormis, peut-être les membres du « Club des Milliardaires» On les appelait ainsi sans qu’ils s’en offusquent eux-mêmes au su de la présence des milliers de leurs compatriotes qui vivotent dans la précarité à leurs pieds. Ils ont oublié que le pouvoir de l’argent a ses limites dans notre pays. Pendant toute la période des campagnes, ils se sont nourris d’espoir lequel, on le sait, est un bon déjeuner, mais un très mauvais dîner. Le réveil fut brutal. C’est la revanche des moins riches et des pauvres. Afin de cacher leur honte, ils tentent de faire diversion et procèdent par chantage en menaçant de recourir à la désobéissance civile. Piètre défense pour un milliardaire. Encore heureux que l’Etat malien soit encore magnanime ou peut-être… faible.
C’est seulement à Ségou et Sikasso que les listes favorables au clan Guittèye ont obtenu quelques maigres consolations. Partout ailleurs, ses jockeys et leurs chevaux ont été copieusement laminés. A Bamako, de nombreux incidents dont ils seraient à l’origine profonde, ont émaillé les scrutins. Qu’à cela ne tienne ! Les résultats ont été les suivants :
Section service: Bittar 252 voix contre 122 pour Guittèye
Commerce: Bittar 410 voix contre 397
Industrie: Guittèye 61 voix contre 48 pour Bittar.
C’est donc M Jeamille Bittar qui passe haut la main au grand dam des milliardaires tel Mandjou Simpara, Hamadaou Sylla, Amadou Djigué, Babou Yara, Tidjane Tambadou, Aliou Tomota et Ousmane Guittèye lui même.
QUI A DIT QUE L’ARGENT FAISAIT LE BONHEUR ?
C’est surtout le manque d’humilité et l’ignorance de la nature de l’homme malien qui ont causé la perte de ces milliardaires prétendants. Le Malien n’a pas encore totalement perdu sa dignité et sa foi au point de rester indifférent à certaines flagorneries et injustices sociales. Ils sont milliardaires, oui et après ? Et d’ailleurs, qu’ont-ils réussi a faire jusqu’à ici avec leurs milliardaires si ce n’est de s’enrichir toujours un peu plus et de cultiver davantage le mépris à l’endroit des pauvres. De la part de ces milliardaires, on a jamais entendu parler d’une bonne action sociale au profit des couches démunies. C’est bien de se complaire dans ses milliards, mais impardonnables de croire que les autres sont sans dignité… Messieurs, à vous vos milliards et aux autres leur fierté !
Aujourd’hui, après avoir perturbé les élections, embauché des loubards pour agresser des citoyens libres pour leurs opinions, ils ont aujourd’hui l’audace de lancer des menaces à ciel ouvert! N’ont-il pas publiquement annoncé leur intention d’inciter leurs camarades et partisans à la désobéissance civile à travers le non payement des impôts et taxes dus à l’Etat après avoir empêché des électeurs de jouir de leur droit? Sous d’autres cieux, de telles attitude équivaudraient immédiatement à un séjour en prison. Mais ils ont conscience que le pouvoir central n’osera, hélas ! Le code pénal malien est pourtant clair en la matière: «Lorsque, par attroupements, voies de faits ou menace, un ou plusieurs citoyens auront été empêchés d’exercer leurs droits, chacun des coupables sera puni d’un emprisonnement de six mois au moins et de deux ans au plus et privé de ses droits civiques pendant Cinq ans au moins et dix ans au plus»: Paragraphe IV des Crimes et délits relatifs à l’exercice des droits civiques; Article 56.
B.S Diarra
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