Accusation de détournement de 10 milliards de FCFA à la CCIM : .Place à une tentative de régularisation

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.Le Directeur de cabinet du PM cité dans l’affaire

Rebondissement dans l’affaire des fonds mis à la disposition de la Chambre d’Industrie et du Commerce (CCIM) par l’Etat dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.  Ce sont 10 milliards de marchés frauduleux qui sont concernés.

Au cours du premier trimestre 2022, se basant sur le rapport du vérificateur général, la presse en a fait ses choux gras : « près de 10 milliards transférés illégalement dans les comptes de la BMS à Abidjan (Sphinx) ; des patates chaudes sur la table des juges (Aujourd’hui –Mali) ; l’UNTM invite l’Etat à faire toute la lumière sur les fonds dédiés à la lutte contre la COVID-19 (L’Indépendant) ; le président Youssouf Bathily et sa bande défilent au pôle économique (l’Eveil) ; la justice attendue pour sévir (Le Prétoire)… ».

De quoi s’agit ? Selon nos recoupements, l’Etat avait mis à la disposition de beaucoup de structures notamment la CCIM de fonds pour lutter contre la COVID-19. L’organisation des opérateurs économiques dirigée par Youssouf Bathily s’est vue octroyer 10 milliards de nos francs pour les besoins de la cause.

Rapidement, une société AZ a été créée en Côte d’Ivoire et un compte bancaire a été ouvert en son nom dans les livres de la BMS Côte d’Ivoire. Les 10 milliards accordés à la CCIM sont rapidement virés de la BMS- Mali à la BMS- Côte d’Ivoire avec les références suivantes : CI188 (CB) 01301 (CG) 010059002001 (N° de compte) 46 (RIB). Allez savoir le bénéficiaire (nous y reviendrons).

Le principal problème réside dans le fait qu’il a été entièrement payé, sans livraison définitive du matériel. Il a été entièrement payé contre l’avis des financiers, lesquels ont notifié que le groupe AZ, bénéficiaire du marché n’a pas de numéro d’identification fiscale. Le dossier présenté n’a aucun PV de négociation, encore moins de bordereau de livraison. En un mot, il n’y avait aucune pièce fiscale relative à AZ. C’est bien cette société qui est bénéficiaire du marché, lequel marché n’a même pas fait respecter la procédure de passation. Les griefs sont nombreux.

Seulement voilà : au moment des arrestations ont commencé dans la lutte contre la corruption et des mandats d’arrêt lancés contre des anciens ministres, Youssouf Bathily et ses alliés avaient été convoqués, puis rapidement libérés.

Depuis, c’est silence radio sur ce dossier dont l’enquêteur principal, parti pour le pèlerinage 2022, tarde à dépoussiérer les paperasses y afférents.

Aujourd’hui, il nous revient de sources concordantes, avec de pièces à conviction, que le dossier est dans une tentative de régularisation, après avoir commis le crime, et failli à maintes endroits. Avec cette tactique personne n’irait en prison.

Cette tentative de régularisation, refusée par les financiers du fait que le dossier est déjà devant la justice, et que c’est à ce niveau seulement que tout devrait se régler, a joyeusement été acceptée par le Directeur de cabinet du Premier ministre (PM), le Pr Issiaka Ahmadou Singaré. En effet, celui-ci a, dans une correspondance datée du 10 octobre, demandé au ministre de la Santé et du Développement social la vérification et l’enlèvement de trois millions de masques de protection contre la COVID- 19.

Le ministre, à son tour, a sollicité la direction de la pharmacie et du médicament  pour réceptionner les masques. C’est un certain Aliou Ascofaré qui en a fait la décharge le 26 octobre dernier, loin  du regard de la commission technique chargée des réceptions.

La justice acceptera t- elle cette procédure de régularisation ? Serait-elle aussi complice de la méthodologie ? En tout cas, si elle passait, beaucoup de dossiers dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière devraient bénéficier des mêmes largesses.

A suivre

Wa- Salam !

El Hadj Chahana Takiou     

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