La Chambre de Commerce et de l’Industrie du Mali (CCIM), en partenariat avec son département de tutelle à savoir, le ministère du Commerce et de l’Industrie, a initié du 2 juin au 7 juillet 2016 la première édition de la foire dédiée au mois de ramadan, dénommée «Foire Commerciale Ramadan» au Parc des Expositions de Bamako. Selon les organisateurs, cette foire doit permettre aux musulmans, en ce mois béni, de pouvoir accéder à divers produits de première nécessité à des prix promotionnels. Pour en savoir davantage sur comment se passe cette 1ière édition de la foire du Ramadan, nous nous sommes rendu le mardi 21 juin 2016 sur les lieux. De notre constat, il ressort que le seul grand produit absent reste le client, sans lequel aucun marché ne peut fonctionner.
Il était 11 heures passées de quelques minutes en ce mardi 21 juin 2016, nous sommes à l’entrée du Parc des Expositions de Bamako, lieu où se déroule du 2 juin au 7 juillet 2016 la première édition de la Foire commerciale Ramadan de la CCIM. A notre grande surprise et contrairement aux autres foires, comme celles de fin d’année ou d’autres événements organisé ici, le parking était totalement vide. Nous franchissons ainsi sans contrôle, malgré la présence des agents de sécurité, la porte et voyons des deux côtés une dizaine de motos garées. L’atmosphère de la foire nous a été donnée par le responsable du parking. En réponse à notre question de savoir comment allaient les affaires ici, il nous fait savoir que c’était toute une équipe qui était prévue pour ce travail mais que «vue l’affluence très moindre, je suis seul ici». Comme pour dire que les clients sont très rares.
Après avoir garé notre moto dans un parking presque vide et improvisé dans la cour, nous rentrons dans le chapiteau des exposants sans contrôle, mais pas par faute d’agents de sécurité car ils étaient nombreux ce jour en service à la foire. Ainsi, nous sommes à l’intérieur et devant un stand où on peut trouver des habits traditionnels marocains. Le responsable ici s’appelle Mohamed Asnaina, venu uniquement du Maroc pour la foire. «Je ne sais pas le problème mais la foire est vide. Il y a trop de chapiteaux, peu d’exposants et pas de clients», explique notre exposant. Il invite les organisateurs à trouver des solutions pour que les clients viennent en nombre. Car, explique M. Mohamed Asnaina, nous n’avons actuellement qu’un ou deux clients par jour. En face de lui, un autre exposant marocain, M. Mohamed El Amrani, venu aussi du pays avec ses articles en cuir, nous indique que la foire manque énormément de publicité et que «foire égale à publicité ». Pour lui, le fait que les clients ne soient pas au rendez-vous, s’expliquerait par un manque de publicité. Même son de cloche chez cet autre marocain, Cheikh Hicham exposant d’articles en cuir, il nous lance qu’ils sont à la recherche du marché introuvable. Aussi, pour Moctar Dramé de la société d’alimentation TopSaho, la foire est bien organisée mais, ce sont les clients qui manquent le plus. Même atmosphère chez Mahamadou Cissé, installé à la foire depuis le 9 juin 2016 avec ses médicaments traditionnels.
Quant à Mohamed Guindo de la SODRAF, il explique la rareté des clients par le fait que la foire a débuté en retard. Pour lui, «l’événement devait commencer bien avant le Carême pour permettre aux fidèles musulmans d’acheter leurs provisions du mois à la foire».
Ibrahim Ouattara de la Jama’at Islamique Ahmadiyya, exposant des livres islamiques, qui trouve aussi que le moment est mal choisi, avoue qu’il peut rentrer souvent à la maison sans avoir rien vendu durant toute la journée. Chez lui, on trouve beaucoup de livres sur la littérature islamique, des livres de prières, le Saint Coran traduit en plusieurs langues.
Un peu plus loin de chez M. Ouattara, au milieu d’autres stands vides, se trouve celui de Moussa Diaby, vendeur de prêt-à-porter pour les enfants de moins de 5 ans, avec un air déçu et inquiet. Il nous explique que les produits sont là mais pas de clients. M. Diaby impute cela au mauvais marketing des organisateurs qui n’ont pas fait assez de publicité pour l’événement. Il déplore aussi la cherté des stands qui vont de 500.000 à 700.000 F CFA. «J’ai le regret d’avoir fait le déplacement» a-t-il asséné.
Fatou Dionkoye, vendeuse de bijoux venue du Sénégal avec sa fille, avoue n’avoir pas eu une cliente depuis qu’elles sont arrivées le 8 juin 2016. Même situation chez Salif Traoré, cet autre exposant de pagnes et de prêt-à-porter. Il dénonce le manque d’intérêt des autorités qui jusque-là (NDLR : le 21 juin 2016) n’ont pas procédé à l’ouverture officielle de la foire.
Le seul client que nous avons rencontré au cours de notre reportage, M. Simpara, commerçant de son état, avoue être très découragé. «Je ne vois personne à part les quelques exposants. C’est la première fois que je vois une foire aussi vide de clients» lance-t-il avec un paquet de Thé à la main qu’il venait juste d’acheter sur les lieux.
En somme, il ressort de notre passage que la foire est bien fournie en produits électroménagers, agroalimentaires, d’habillement, de décoration intérieure et en des produits de la filière bétail, viande et volaille. Mais, parmi ses exposants aucun de ce que nous avons rencontré ne frotte les mains. Alors, il revient aux organisateurs pour les quelques jours de foire qui restent, d’intensifier la communication sur l’événement.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com
Moi je ne comprend pas comment organiser une grande foire de cettte envergure et ne pas faite de PUB que c'est domage vraiment du gachit pour les commercant
Comments are closed.