A cause de la brouille avec nos partenaires : 2014, une année de gâchis

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Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République malienne
Ibrahim Boubacar Keïta. REUTERS/Louafi Larbi

Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïtaa été investi officiellement par la Cour Constitutionnelle le 04 septembre dernier. A moins d’un mois de cet anniversaire le moins que l’on puisse dire, c’est que le bilan n’est pas reluisant.

 

 

A bientôt un an de son accession au pouvoir, il est bon de s’arrêter et de faire un petit bilan de l’exercice du pouvoir du président Ibrahim Boubacar Kéïta. Présentement, le pays va mal, c’est le moins que l’on puisse dire. Et 2014 risque d’être une année de gâchis parce que le Mali est en brouille avec les partenaires. Même si ces derniers reprennent en septembre, cette reprise ne sera pas opérationnelle avant la fin de l’année. Donc au mieux décembre. Sinon, ce ne serait qu’en janvier que la coopération véritable reprendra entre notre pays et les institutions de Bretton Woods, sans oublier l’Union Européenne qui est entrée dans la danse, elle aussi.

 

Il faut rappeler que c’est à la suite de l’achat de l’avion présidentielle que ces partenaires ont décidé de suspendre leur coopération avec le Mali, estimant que cette dépense et celle relative à l’achat d’armements et d’équipements militaires ont été entourées d’opacité et effectuées hors budget. A cela s’ajoutent les commissions qui ont été payées et que le Fonds et la Banque trouvaient anormales.

 

 

Si on n’y prend garde donc, cette année pourrait être une année de perdue pour le président de la République sur son premier mandat de cinq ans. Surtout qu’en venant au pouvoir déjà en septembre dernier, il a trouvé les caisses vides à l’issue de la transition chaotique qu’on a connue. Ce qui n’est pas fait pour lui rendre la tâche facile dans ses activités de tous les jours et dans la mise en œuvre de ses politiques. Les difficultés sont donc là et frappent à la porte.

 

 

Ce qu’il faut désormais espérer, c’est que la pluviométrie soit excellente cette année. Or, de ce côté également les choses ne semblent pas très prometteuses avec ce qu’on voit comme pluie pour l’instant. Même si Mali-Météo nous rassure et annonce une fin tardive des pluies. Souhaitons qu’ils aient raison. Sinon, il est à craindre un mécontentement des paysans, et une tentative d’asphyxie du pays par les partenaires qui n’hésiteront pas à faire chanter le régime et lui imposer ses choix politiques, économiques et sécuritaires.

 

 

Disons que ce ne sont pas les seules causes du démarrage difficile, sinon raté (pour l’instant) du premier quinquennat du président de la République. Son vrai souci se trouve au niveau du choix des hommes dès le départ, c’est à dire depuis le premier gouvernement. Déjà l’option Oumar Tatam Ly n’était pas bonne. Maintenant, le laisser partir de cette manière et en cette période était la chose qu’il ne fallait jamais faire. Se hâter également pour nommer Moussa Mara à sa place n’était pas très bien inspiré de la part du président. Trop de couacs à la suite en l’espace de quelques mois seulement.

 

Aujourd’hui, on a l’impression que la direction du pays manque de cap, de vision claire avec des citoyens blasés et des partenaires techniques et financiers attentistes et déboussolés.

 

Madou Kane

 

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