CAR/NORD : 588 projets pour un montant total de 849 658 000 F CFA

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A l’effet d’assurer cette consolidation, de corriger les lacunes constatées et de combler les insuffisances relevées, un atelier a été organisé les 22, 23 et 24 janvier 1998 aux fins de définir les orientations, le contenu et l’encrage institutionnel du Programme de Consolidation du Acquis de la Réinsertion (CAR/NORD). Au terme des travaux de l’atelier il a été retenu que le CAR/NORD s’articulera autour de deux axes principaux :
1.                 Le financement des projets bancables par le micro-crédit plafonné à            2 000 000 FCFA par projet contrairement au PAREM qui a financé les projets par subventions ;
2.                  La formation des bénéficiaires des projets et du personnel d’encadrement.
 
             Le CAR/NORD est financé pour une durée de 24 mois pour un besoin de financement de 4 532 000 $ US sur lesquels la Norvège, le Canada et le Mali ont contribué respectivement pour 1 000 000 dollars US ; 1 000 000 dollars canadiens et 500 000 000 F CFA en 1998 et en 1999. Le Mali a également contribué pour le même montant en 2 000.
            Le CAR/NORD a octroyé des prêts remboursables sur 6 à 10 mois à 588 projets pour un montant total de 544 658 Millions F CFA.
 
            Ces prêts ont varié dans la fourchette de 0 à 2 Millions F CFA et ont concerné tous les secteurs d’activité, entre autres : le commerce, l’élevage, le transport et les services. Le CAR/NORD a aussi financé trente un (31) projets pour des montants variant entre 5 et 30 Millions F CFA par le biais de la Cellule FARE (Fonds Auto-Renouvelable pour l’Emploi) de l’Office de la Main d’Œuvre pour près de 305 Millions F CFA.
 
            Ce qui porte le montant total des fonds prêtés par le CAR/NORD aux ex-combattants promoteurs de projets à 849 658 000 F CFA.
 
            Environ 4 101 ex –combattants sur 9 361 démobilisés ont été touchés.
 
            Le volet financement de micro projets s’est doublé d’un programme de formation en auto gestion et de formations professionnelles des promoteurs et gestionnaires de projets pour 383 Millions F CFA. Environ 1 000 promoteurs et gestionnaires de projets ont bénéficié d’une formation.
 
Les conflits au Mali
Le conflit est inhérent à la vie. Bien géré il est porteur d’innovation. Mal géré il devient destructeur et son évolution reste difficile à maîtriser.
Plus de 500 conflits ont été identifiés au Mali : au Sahel occidental (en 1er région), dans le delta central du Niger, au plateau dogon, au septentrion, et à nos 7 frontières.
 
Quelques conflits majeurs et leur gestion :
         Le conflit foncier de konio région de Mopti : étaient opposés les agriculteurs de Noïna et les éleveurs de Sirabougou. Dans la nuit du 26 au 27 Juillet 1994, éclata un conflit sanglant entre les deux communautés. Bilan 8 morts et 21 blessés. Il a été relevé une maladresse initiale de l’administration.
 
         Le conflit de terre de Kagnoumé: ayant opposé Dialloubé (secteur de Kagnoumé, commune de Djaptodji, cercle de Douentza) à celle de Bambara Maoudé (cercle de Gourma Rharous). Le conflit tourne autour de l’exploitation des champs de décrues situés dans le lac Niangaye, toutes les parties se réclamant propriétaires. L’affaire est pendante au tribunal de Douentza depuis 1996.
 
 
         Le conflit inter communautaire de Kiro-Dempari (cercle de Douentza) : il oppose le village de Dempari (commune de Borkho, cercle de Bandiagara) au village de Kiro (cercle de Douentza). Il concerne l’application d’une convention signée en 1961. Le conflit est présentement pendant à la cour suprême.
 
         Le conflit agriculteurs et éleveurs au Sahel occidental (région de Kayes et le nord de la région de Koulikoro) : de 1993 à 1999 la zone a été le théâtre d’affrontements très violents ayant eu comme conséquences des pertes en vie humaine et une tenace haine ethnique entre les communautés.
 
 
         Le conflit de pêcherie entre Koro et Touné (cercle de San) : le conflit dure plus de 22 ans, et aucune autorité administrative n’ose réveiller le dossier. La justice a emprisonné les protagonistes, mais l’administration a été incapable de trouver une solution de médiation.
 
         Le conflit de succession de Dioro à Koubi (Mopti) : Situé dans la commune de Konna, zone agro-pastorale riche en « bourgou », devenue zone de conflit entre membre d’une même famille de la 4e génération. Depuis Sékou Amadou au temps de la Dîna, deux frères étaient propriétaires des pâturages de Koubi ; mais l’aîné détenait le contrôle. Quand ils eurent des enfants, ceux de l’aîné, toujours plus âgés, se succédaient au trône du Dioro. A la 4è génération, un descendant du jeune frère se trouvait être le plus âgé et a voulu devenir Dioro. Ceux de l’aîné moins âgés refusèrent. Le conflit éclata. L’affaire dure depuis 1983. Elle fut portée devant les juridictions à plusieurs reprises, sans solution.
 
 
          Le conflit foncier entre les villages de Seyna et de Goléa (cercle d’Ansongo, Gao) : Le conflit a engendré plusieurs fois des affrontements, qui a causé plusieurs morts et des blessés. Le dossier parvenu à la justice, y traîne depuis longtemps, avec des décisions contradictoires d’un juge à un autre.
         Le conflit de terre entre les villages de Derou et Ogodourou (Mopti) : deux familles se disputent un lopin de terre. Chaque village se met derrière son cultivateur. Les élus, les autorités locales traditionnelles, l’administration ont anticipé et un protocole d’accord a été signé entre les deux villages.
 
         Le conflit foncier entre les arabes Oulad Bouhanda et Oulad Amran et les Tamasheqs Kel Antessan à Tagaft (Tombouctou) : la communauté arabe Ouladbahanda a fait une requête de forage de puits. Au démarrage des travaux, la communauté arabe Oulad Amran est intervenue et a détruit l’infrastructure encore inachevée. A partir de cet instant les procédures policières et judiciaires ont commencé auprès des trois communautés.
 
 
         Le conflit religieux à Yéréré (Région de Kayes) : dix morts dont une femme et dix blessés, 75 arrestations dont 15 femmes, 8 mosquées fermées dont celle en construction.
 
         Le conflit religieux de Ty (arrondissement de Fatoma, cercle de Mopti) : Depuis 4 ans le problème demeure. Une même famille a occupé le poste d’imam titulaire. A la mort de l’imam, il a laissé des enfants dont le plus âgé avait 25 ans. Ce dernier voulait succéder à son père. Le chef de village et ses partisans s’opposent. Les velléités continuent encore.
 
 
         Conflit de chefferie à Daran-Sobala (San) : le conflit de chefferie du village fut géré par les communautés locales elles-mêmes, suite à une forte pression de la majeur partie des populations. Un des chefs a démissionné mais l’administration à le considérer toujours comme chef et reconnaît pas le nouveau.
 
         Conflit de chefferie à Yimbéré (Mopti): Aujourd’hui à Yimbéré il y a deux chefs : celui que l’administration reconnaît, mais qui a très peu d’autorité dans le village, et un jeune qui dirige l’opposition villageoise, dont l’autorité est reconnue par une majorité écrasante de la population. Aucune tentative de solution n’a encore réussi à réconcilier ces deux clans.
 
 

Le conflit Touareg au Nord qui a eu pour conséquences une véritable division sociale entre populations du Nord-Mali. Il est remis à l’ordre du jour après les attaques du 23 mai 2006 et constitue aujourd’hui une actualité brûlante malgré les multiples règlements, dont le dernier date de ce 04 juillet 2006, jour de signature de l’Accord dit d’Alger.“

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