Arrêté en recettes à 2 023,150 milliards de FCFA en termes de prévisions de recouvrement et à 2 410,400 milliards de FCFA en dépenses, le projet de budget 2019 présente un déficit budgétaire global de 387,250 milliards de FCFA contre 373,153 milliards de FCFA en 2018, soit une augmentation de 14,097 milliards de FCFA ou un taux de 3,78%. La première partie du projet de loi de finance 2019 « Les conditions générales de l’équilibre budgétaire et financier » a été adopté hier, jeudi 06 décembre 2018 par les députés à hauteur de 103 voix pour, 15 contre et 10 abstentions. L’opposition a voté contre tout en faisant savoir que les prévisions de recettes ne sont pas réalistes. Les travaux de la séance plénière étaient présidés par le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issaka Sidibé, en présence du ministre de l’économie et des finances, Dr Boubou Cissé qui défendait le projet de loi de finance 2019.
Dès l’entame de l’adoption du projet de loi de finance 2018, le président de l’hémicycle, l’Honorable Issaka Sidibé a invité les honorables députés à examiner ledit projet de loi avec sérieux car, dit-il, le projet en question constitue l’ossature de la session d’octobre. Le président de la commission des Finances, de l’Economie, du Plan et de la Promotion du Secteur Privé saisie pour l’étude au fond du projet de loi portant Loi de Finances pour l’exercice 2019, l’honorable Abdine Koumaré abonde dans le même sens en demandant aux députés d’appuyer la commission dans le cadre de l’adoption dudit projet de loi. A sa suite, le rapporteur de la commission saisie au fond, Yacouba Michel Koné a fait savoir que le projet de loi de finances de 2019 comprend les deux parties. La première partie consacrée aux conditions générales de l’équilibre budgétaire et financier concerne les articles 1 à 21 et la deuxième partie consacrée aux moyens de politiques publiques concerne les articles 22 à 48. Selon le projet de loi de Finances 2019, dit-il, les perspectives macroéconomiques s’annoncent favorables. « Le taux de croissance économique restera robuste, soit 4,8%, nonobstant un recul de 0,3 point de pourcentage par rapport à 2018. Le taux de croissance prévisionnel sera soutenu grâce aux investissements publics et aux secteurs agricole et tertiaire», a-t-il dit. Concernant les charges budgétaires, Yacouba M Koné a signalé que le plafond des dépenses budgétaires de l’Etat est de 2 410 399 755 000 FCFA. Et d’ajouter que le plafond de dépenses du budget général est fixé à 2 283 813.065 000 FCFA. En outre, il dira que le plafond des dépenses des Budgets Annexes est fixé à 7 857 978 000 FCA. Le rapporteur a aussi parlé du plafond des dépenses des Comptes Spéciaux du Trésor qui est fixé à 118 728 712 000 FCFA. A l’en croire, le plafond d’autorisation des emplois rémunérés par l’Etat est fixé au nombre de 110 054 agents et ne prend pas en compte les effectifs de l’armée. « Arrêté en recettes à 2 023,150 milliards de FCFA en termes de prévisions de recouvrement et à 2 410,400 milliards de FCFA en dépenses, le projet de budget 2019 présente un déficit budgétaire global de 387,250 milliards de FCFA contre 373,153 milliards de FCFA en 2018, soit une augmentation de 14,097 milliards de FCFA ou un taux de 3,78%. Ce déficit sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunts émis par le Trésor », a souligné le rapporteur de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Yacouba Michel Koné. Ainsi, il ressort des écoutes des personnes ressources qu’à la date du 30 septembre 2018, les ressources du budget d’Etat ont été exécutées à 52,66%. Pour le rapporteur, les recettes budgétaires ont été réalisées à hauteur de 53,65% tandis que les ressources de trésorerie l’ont été à 46,13%. Ce qui fait penser la commission saisie au fond d’un gap financier probable et même certain au niveau de tous les services d’assiettes et de recouvrement. « La mise en œuvre des politiques publiques (deuxième partie) dépend de la capacité des différents services d’assiettes et de recouvrement à réaliser les objectifs de recettes qui leur ont été assignés et qu’ils se sont engagés à atteindre au terme des écoutes. C’est pourquoi la Commission des Finances, de l’Economie, du Plan et de la Promotion du Secteur Privé recommande au Gouvernement : un suivi rigoureux et concerté des services d’assiettes et de recouvrement dans la recherche de l’atteinte des objectifs qui leur sont assignés », a conclu Yacouba M Koné. Au cours de l’adoption de cette première partie du projet de loi de finances 2019, l’opposition parlementaire a émis des réserves. « Notre principal grief en ce qui concerne cette première partie du projet de loi de finance de 2019 est le fait que les prévisions de recettes ne sont pas réalistes. Les prévisions de recettes n’ont pas été élaborées dans un esprit de prudence », a déclaré le président du groupe parlementaire VRD (Vigilance Républicaine Démocratique), l’honorable Mody N’Diaye. Selon lui, il y a la crise économique et les prévisions de recettes ont été faites comme si on était dans une situation normale. « On a voté contre parce que les prévisions de recettes ne sont pas réalistes », a conclu l’honorable Mody N’Diaye. Selon le Ministre de l’Economie et des Finances, les principales conditions de l’équilibre budgétaire et financier de 2019 portent d’une part, sur le respect du déficit imputable à l’atteinte des objectifs de mobilisation des recettes et la maîtrise des dépenses, et, d’autre part sur la mobilisation des émissions des emprunts. Après les débats, la première partie du projet de loi de finance 2019 a été adoptée par les députés à hauteur de 103 voix pour, 15 contre et 10 abstentions.
Aguibou Sogodogo