A l’heure où l’Etat doit plutôt chercher à réduire son train de vie, il choisit le chemin le plus court en liquidant les dernières sociétés nationales, montrant ainsi son incapacité de gestion. La question de cession des sociétés et entreprises d’Etat n’a jamais fait l’objet d’un débat public, clair et transparent. Malgré la cession de la Sotelma, de la Régie des chemins de fer, et de la Bim- SA, le budget d’Etat reste toujours déficitaire parce que les fonds issues desdites privatisation ont pris une autre destination en lieu et place du Trésor public. Le débat, organisé autour de ce sujet au Palais de Koulouba, a fait plus de suspicions que d’éclairages. Politiquement périlleux. Ainsi, le budget d’Etat 2011, qui s’élève à 1 184 milliards F CFA, est réparti entre les différentes Institutions et les départements ministériels.
15,268 milliards alimentent les fonds de la République, 9,797 milliards F CFA pour les honorables de l’Assemblée nationale ; et 5,838 milliards FCFA reviennent à la primature.
Une démocratie moderne peut –elle continuer à dépenser une telle somme à l’abri de tous les regards et sans avoir à livrer aux citoyens la moindre justification quant à son utilisation ? Dernière illustration en date des aberrations de ce système : les rapports du Bureau du Vérificateur général épinglent la gestion de plusieurs directeurs administratifs et financiers (DAF).
Résultat : plus de 250 milliards de francs CFA volés des caisses de l’Etat dans l’un des pays les plus pauvres de la planète.
Fatou