Le président du Groupe de suivi budgétaire (GSB), Tiémoko Souleymane Sangaré, a présidé le mercredi dernier au Centre Aoua Keïta, la journée d’information et d’échanges sur le budget citoyen 2017. On notait la présence du représentant de la direction générale du budget, Alassane Samaké et du directeur d’Oxfam, Aboubacar Coulibaly.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du prolongement des activités de contrôle du citoyen que l’organisation exerce depuis 2011 sur le processus d’élaboration du Budget de l’Etat. C’est un modèle simplifié et réduit de la Loi des finances qui informe les citoyens sur le processus et la collecte des ressources budgétaires et leur utilisation pour la production des biens et services publics. Le document est partagé chaque année par le Groupe de suivi budgétaire (GSB), au profit des Organisations de la société, des chambres consulaires, des partenaires techniques et financiers, des Institutions de la Républiques et des médias.
Ainsi, conformément à l’idée de la rencontre, la direction générale du budget a présenté aux participants le budget citoyen 2017 qu’elle a produit. Ce livret de 32 pages donne une explication chiffrée et détaillée du budget d’Etat 2017. Un document prévisionnel qui autorise et retrace l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat pour une année civile. Les dépenses en 2017 se chiffrent à 2 270 milliards 6 00 millions de F cfa, contre 2 058 milliards de F cfa pour 2016. Les ressources prévisionnelles sont évaluées à 2 013 milliards 6 00 millions de F cfa en 2017, contre un montant de 1 802 milliards de F cfa dans le budget rectifié de 2016. Ce qui équivaut, selon le présentateur, à une augmentation de 211 milliards 500 millions de F cfa, soit 11,7%. Selon Tiémoko Souleymane Sangaré, il importe de retenir que trois éléments fondamentaux entrent dans la formation des recettes. Il s’agit des derniers chiffres connus des recettes fiscales, l’accroissement probable du produit intérieur brut (PIB) au cours de l’année à venir et les effets de modification de la législation fiscale intervenue en cours d’année. Les recettes sont ensuite reparties en recettes extérieures et intérieures. Ces dernières s’élèvent à 1 563 milliards 800 millions de F cfa en 2017 contre 1 387 milliards 4 millions de F cfa en 2016. Ce qui correspond à une progression de 176 milliards 4 millions de F cfa, soit un taux de croissement de 12,7%. Quant aux recettes extérieures (emprunts, dons et annulations de dette), elles sont estimées à 449 milliards 800 millions de F cfa en 2017, contre un montant de 414 milliards 600 millions de F cfa dans le budget rectifié de 2016, soit une hausse de 35 milliards 200 millions de F cfa ou 8,5%.
Et c’est en fonction de ces ressources (internes et externes) que sont déterminées les dépenses du budget d’Etat. Celles-ci sont, au titre de 2017, chiffrées pour 2 270 milliards 600 millions de F cfa, contre 2 058 milliards de F cfa dans la Loi de finances de 2016. Elles sont en hausse de 212 milliards 600 millions de F cfa, soit 10,3%.
Les dépenses, faut-il le préciser, comprennent les dépenses courantes (fonctionnement de l’administration publique), pour le paiement du service de la dette et les dépenses d’investissements pour la réalisation des infrastructures socioéconomiques. La différence entre les recettes et les dépenses prévisionnelles constitue le déficit budgétaire. Qui est, cette année, évaluée à 257 milliards de F cfa, contre 256 milliards de F cfa dans le budget rectifié de 2016. Ce gap est en légère augmentation de 0,4%. Intervenant à la fin de la présentation, Tiémoko Souleymane Sangaré saluera les efforts accomplis par le Conseil national de la société civile et le Groupe de suivi budgétaire pour rendre transparents et inclusifs les processus budgétaires. Par leur implication, ils offrent l’occasion aux citoyens de se prononcer sur le budget national. Abordant dans le même sens, le représentant de la DGB dira que le budget citoyen est un exercice qui facilite l’implication des citoyens dans le débat en matière de gestion publique. « Il informe le grand public des orientations stratégiques du gouvernement dans un langage simplifié et accessible » a-t-il ajouté. Aussi, au nom d’Oxfam, Aboubacar Coulibaly s’est réjoui d’être partenaire à l’élaboration de ce présent budget citoyen, qui en est le dernier sous la forme «budget de moyen» avant le basculement en 2018 au «budget-programmes», conformément aux directives du cadre harmonisé de la gestion des finances publiques de l’UEMOA et à la Loi N°2013- 028 du 11 juillet 2013, modifiée, portant Lois de finances.
Mamadou Dolo
Ça annonce le temps à l’austérité budgétaire?
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