Budget 2026 : Vers une politique budgétaire responsable

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A la conférence des travaux du processus budgétaire, tenue ce jeudi 27 février à Bamako, le gouvernement et ses partenaires ont porté en débat les orientations de la politique budgétaire de 2025 et le cadrage budgétaire 2026, de même que les contraintes qui ont marqué les exercices écoulés. Le Mali vise un objectif de déficit budgétaire prévisionnel de 3 % du PIB en 2026 contre 3,5 % attendu en 2025.

Au cours de l’exécution du budget 2024, la direction générale du budget a relevé plusieurs difficultés et contraintes dont le resserrement de la politique monétaire par la Bcéao.

Selon le directeur général du budget, Ahmadou Tijani Haïdara, les ressources du financement extérieur du budget spécial d’investissement ont été faiblement mobilisées, ce qui a impacté, soulignera-t-il, “l’exécution des dépenses en capital et a conduit à financer le déficit budgétaire essentiellement avec les fonds mobilisés sur les marchés financiers. Cette situation explique en partie les mesures de régulation budgétaires intervenues en cours d’exécution”. A ces difficultés, s’ajoute la gestion des  contrats de baux en lien avec les inscriptions budgétaires.

La gestion des baux administratifs et d’autres problèmes liés à la gestion saine du budget ont fait l’objet des échanges entre le gouvernement et ses partenaires à la conférence des travaux du processus budgétaire 2026, tenue fin février à Bamako.

Assurance

En dépit des effets négatifs des différentes crises qui secouent les circuits économiques et commerciaux, le contexte macro-économique au plan national qui prévaut à l’élaboration du budget 2026 est “plutôt rassurant”, aux dires  le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou

“Le taux de croissance réelle du PIB estimé à 5,0 % en 2024 devrait s’accélérer pour atteindre 5,9 % et 6,1 % respectivement en 2025 et 2026. L’inflation, bien maîtrisée, devrait se maintenir en dessous de la norme communautaire de 3 % grâce à une politique monétaire prudente de la Banque centrale combinée aux efforts conjugués du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole”, a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances.

Concernant les estimations provisoires de l’exécution budgétaire 2024, M. Sanou indiquera que “la mobilisation des recettes fiscales ressort très satisfaisante avec un taux de pression fiscale qui se situe à 15,6 % du PIB contre une prévision de 14,8 %”.

Et d’ajouter : “L’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues, soit 24,4 % du PIB contre une prévision de 25,6 %. Le déficit budgétaire est ressorti à 2,6 % du PIB, un niveau nettement meilleur que la prévision de 4,4 %”. Le ministre a rappelé que ces résultats ont été obtenus grâce à l’audit et aux réformes intervenus dans le secteur minier.

Maintien des efforts

La conférence annuelle du budget 2026 s’est également penchée sur le renforcement des capacités des acteurs comme levier d’appropriation des outils du budget-programme au Mali, l’expérience des ministères sectoriels et organismes de formation.

Les panélistes ont porté en peigne les orientations de la politique budgétaire de 2025 et le cadrage budgétaire 2026, le projet de calendrier de la préparation du budget 2026. En ce qui concerne l’année budgétaire 2025, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, a signalé que le gouvernement maintiendra les efforts.

Des efforts qui vont être basés sur précisément sur : la poursuite les efforts d’amélioration de la collecte des recettes en s’appuyant sur la digitalisation et la rationalisation des dépenses des administrations publiques.

Mieux orienter les dépenses

Dans sa politique budgétaire, le Mali vise un objectif de déficit budgétaire prévisionnel de 3 % du PIB en 2026 contre 3,5 % attendu en 2025.

Se disant conscient des priorités actuelles, le co-coordonnateur général du budget du Groupe de dialogue économie, finances, développement du secteur privé et de la statistique, Sie Tioye Antoine Marie  a, au nom des partenaires, encouragé le gouvernement à tenir compte dans le processus budgétaire, les secteurs clés des résultats et des analyses récentes du Recensement général de la population afin de mieux cibler et orienter les dépenses du Mali.

Il a salué l’augmentation des recettes fiscales dans le budget de 2025. Le représentant du Groupe de dialogue des réformes majeures a incité les autorités de la Transition à poursuivre et à intensifier leurs efforts de soutien à l’économie, spécialement, dira-t-il, aux secteurs informels et au monde rural où vivent 70 % des Maliens.

Kadiatou Mouyi Doumbia

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