Budget 2020 et situation sociale : 13 grèves pour 201 jours sans travail en 2020

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Le ministère de l’Economie et des Finances a organisé un panel de haut niveau, le jeudi 4 mars 2021, pour le lancement officiel du processus budgétaire 2022. A l’ordre du jour, l’étude de l’état des finances publiques du Mali, les perspectives pour relever les nombreux défis économiques liés aux contextes sociopolitiques et à la pandémie de la Covid-19.

 

Une étude menée, présente l’évolution récente de l’économie du Mali. Le ministre a organisé un débat sur ses résolutions. Les discussions ont tourné autour de l’impact de la riposte contre la Covid-19 sur le plan budgétaire et économique ; l’amélioration de la décentralisation budgétaire ; les contraintes et défis de l’opérationnalisation des plans d’engagements dans la gestion budgétaire et la problématique de la mercuriale des prix pour les travaux d’investissements en termes d’enjeux et de défis.

Sidiki Traoré, directeur du budget, présentant l’état des finances publiques du Mali, a indiqué que « les avancées dans la mise en œuvre de l’Accord ont été pris en compte pour 141,906 milliards F CFA ».

En 2020, les syndicats ont déposé au total 32 préavis de grève qui génèrent une incidence financière annuelle de : 2 549 759 272 900 francs CFA. Le gouvernement a conclu 13 procès-verbaux de conciliation pour une incidence financière globale de 9 918 730 031 F CFA. Les 17 préavis de grève non gérés ont occasionné cumulativement 201 jours de grèves.

Le budget rectifié 2020 a été exécuté provisoirement à 1 623,0 milliards de F CFA en recettes contre une prévision de 1930,2 milliards de F CFA et dans le budget rectifié 2020 soit un taux de mobilisation de 84,1 %. Le taux de pression fiscale ressortirait à 14,2 % contre 14,8 % en 2019.

Alhoussein Sanoun, ministre de l’Economie et des Finances dira qu’avec « la Covid-19, la priorité à court terme a été de concevoir et de mettre en œuvre des mesures de riposte à travers une modification de la loi de finances initiale de 2020 ».

En 2022, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente, malgré une reprise de l’activité économique avec un taux de croissance réel estimé à 5,8 % contre 4,4 % en 2021. Quant à l’inflation, elle ressortirait à 2 % contre 1,5 % en 2021.

Cette stabilité macroéconomique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire visant une forte mobilisation des recettes intérieures et une amélioration de la qualité de la dépense en vue de promouvoir une croissance économique durable et inclusive.

La politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 4,5 % du PIB en 2022 contre 5,5 % dans la loi de finances initiale 2021. Cet objectif s’inscrit dans une perspective de retour vers les critères de convergence communautaire de 3 % à moyen terme.

Le taux de transferts de recettes budgétaires est de 26,04 % en 2021 contre 23,1 % en 2020.

En vue d’améliorer la participation des collectivités dans le processus de la décentralisation budgétaire et atteindre l’objectif de 30 % de recettes budgétaires transférées aux collectivités, il s’avère nécessaire de jeter les bases d’une réflexion participative de tous les acteurs de la gestion budgétaire.

S’agissant de l’exécution budgétaire 2020, la mobilisation des recettes serait plus satisfaisante que celle enregistrée en 2019, avec un taux de pression fiscale qui devrait remonter à 14,2 % du PIB contre 14 % du PIB prévu. L’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues soit 22, 8 % du PIB contre 26,8 % du PIB prévue. Le niveau de déficit budgétaire ressortirait maitrisé à 5,5 % contre une prévision de 6,2 % du PIB.

Après une contraction estimée à 3,5 % en 2020, l’économie mondiale devrait connaître une croissance de 5,5 en 2021 puis de 4,2 % en 2022. En Afrique subsaharienne, le taux de croissance économique rebondirait à partir de 2021 et se raffermirait en 2022 pour se fixer à 3,9 %.

Fatoumata Kané

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