Le pays transpire, le Gouvernement n’est plus loin d’une crise de trésorerie, et la misère s’installe chez le peuple. tel est ici résumé en quelques mots le chaos qui menace notre pays. Une situation inhérente aux effets néfastes de la crise de 2012 combinés aux couacs constatés dans la gestion des premiers mois de gouvernance du régime en place. La gouvernance telle que prônée par le Fonds Monétaire International (Fmi), lequel a d’ailleurs momentanément suspendu son aide au Mali, ce qui a eu comme conséquence de susciter la méfiance d’autres partenaires à l’égard de notre pays.
Tout n’est cependant pas perdu, car le Fmi envisage, s’il est satisfait du round d’évaluation qu’il tiendra dans notre pays en septembre prochain, de reprendre sa précieuse aide qui aura l’avantage d’amener les bailleurs sceptiques à reprendre langue avec notre Gouvernement. En attendant, ce dernier tente de colmater les brèches, même si la méthode envisagée est décriée par certaines corporations.
En effet, comme solution aux problèmes qui l’assaillent (les services de fourchette peinant à atteindre leurs objectifs), le Gouvernement est en train d’en créer d’autres comme cette décision par exemple de rehausser la taxe douanière assortie d’une amende de 30 % sur des conteneurs appartement aux commerçants détaillants. Objectif officiel : mettre fin aux pratiques frauduleuses. Objectif caché : permettre à la douane de renflouer les caisses de l’État.
Pratiques frauduleuses ? Les détaillants contestent et parlent plutôt d’une pratique qui n’a rien d’illégale. “Compte tenu de la faiblesse de nos moyens, nous nous associons pour importer divers produits, et chacun récupère ses marchandises une fois les conteneurs sortis de la douane après le paiement de tous droits dûs. Vouloir interdire cela revient à créer la surenchère sur le marché national”, nous confie un détaillant?
Selon le président des détaillants, les conteneurs en souffrance au poste de Kati dépassent 600 contre plus de 1.000 conteneurs bloqués à Sikasso. Celui-ci précise que les détaillants ont sollicité du gouvernement la suspension de cette mesure pour les conteneurs en souffrance à Kati et à Sikasso. Toute chose que le gouvernement a refusé. “Nous attendons la réponse du président IBK. S’il n’y a pas d’issue favorable, une grève des détaillants n’est donc pas exclue”, dit-il.
Assane Sy DOLO
On s’évertuera à le dire pendant tout le reste de l’année 2014, les mesures que la douane entend appliquer ne sont pas nouvelles. Il s’agit simplement de revenir aux bonnes pratiques douanières, c’est à dire l’application ni plus, ni moins de la réglementation. Je suis sidéré de voir que même au plus haut niveau de la hiérarchie douanière, on donne l’impression que ce sont surtout les difficultés de trésorerie de l’État qui ont entraîné l’entrée en vigueur de ces mesures. Alors que cette situation était prévisible du fait de la gestion calamiteuse des ressources humaines. Notre pays a souffert et souffre encore du fait que le langage de vérité est devenu une denrée rare et qui n’existe plus dans nos valeurs. La réalité est que l’administration douanière est dans ces deux dernières années au service du pouvoir politique: , inapplication de la réglementation douanière, dilapidation des recettes de l’État au détriment des intérêts sordides d’un clan et le tout dans la mal gouvernance.
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