La BMS absorbe la BHM : Babaly Ba reconduit à la tête de la nouvelle entité

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D’aucuns pariaient sur sa perte : une inexorable descente aux enfers. Rien n’y fit. Mieux, il gagne en volume. Puisqu’il prend les commandes d’une entité forte en clientèle.

Beaucoup d’encre a coulé pour barrer la route l’orfèvre de la Banque malienne de solidarité mais au finish les administrateurs ont jugé utile et reconnaissant de laisser Babaly Ba continuer les grandes réformes de la nouvelle entité BMS/BHM. A l’unanimité, ils ont porté leur confiance à l’ancien PDG de la BMS-SA et aujourd’hui devenu Directeur Général de la BMS/BHM selon les règlements en vigueur de l’UEMOA alors que ses détracteurs lui voyaient courir droit devant le poteau d’exécution préparé pour lui.

Babaly Ba n’est plus à présenter, ce banquier rompu à la tâche a en quelques années hisser son établissement au rang des banques les plus solides. Ce succès le pousse en avant dans le sauvetage par absorption de la Banque de l’habitat menacée de disparition.

Un rappel historique sur la BMS SA et quelques performances jusqu’à octobre 2004 vaut son pesant d’or. En lançant la Banque Malienne de solidarité en 2002, les autorités de la 3ème République opéraient d’avoir ainsi « inventé » l’arme la plus efficace contre la pauvreté et le chômage. Aux résultats, elles ne se sont pas trompées. C’est en 2001 que, lors d’une visi¬te en Tunisie, l’ancien Président de la République du Mali, Alpha Oumar Konaré avait été séduit par l’expérience Tunisienne en matière de banque de Solidarité. Au retour de cette mission, un comité technique, présidé par le Ministre du Développement Social a été créé sur instruction du Président Konaré, afin de réaliser l’étude de faisabilité d’une banque à vocation sociale. Le dossier a été vite ficelé et transmis au ministère de l’Economie et des Finances pour examen et approbation. L’agrément est délivré le 9 avril 2002 et la Banque a démarré ses activités quelques mois plus tard. Nous sommes en septembre 2002. Une véritable guerre venait d’être déclarée contre la pauvreté. A travers le financement, la coordination, l’appui et l’accompagnement des actions des différents intervenants en matière de promotion de micro entreprises et de l’auto emploi, la BMS- SA devait donner l’assaut contre la pauvreté. Favoriser le financement des PME/PMI et promouvoir les activités génératrices de revenus initiées par les populations défavorisées, telle était la stratégie originale mise en place par la BMS-SA .

Celle-ci devrait également servir d’instrument approprié aux besoins pressants de micro crédits en faveur des petits promoteurs dépourvus de moyens financiers et ne disposant pas de garantie personnelle ou réelle.

Le décor étant peint, la BMS-SA a ainsi élaboré un champ d’intervention qui détermine le choix de sa population cible.

II s’agit notamment des petits entrepreneurs ou agents économiques (jeunes femmes et hommes) opérant dans tous les secteurs d’activités génératrices de revenus, à l’exception du transport, des associations ou groupements des personnes susvisées, des institutions de micro finance dûment agrées ainsi que des artisans possédant un métier ou une qualification acquise par l’apprentissage.

Une banque pas comme les autres

La BMS-SA se distingue des autres banques par la souplesse de ses conditions et les méthodes d’opération. Le montant de l’apport personnel, les taux d’intérêts qui sont fixés aussi bas, que le permet le niveau du marché de l’argent (actuellement de 70 %) témoignent de l’efficacité recherchée.

Autre particularité, la BMS-SA Collabore de façon systématique avec les SFD (ses principaux actionnaires) pour atteindre les couches les plus démunies de la société. La flexibilité au niveau des garanties requises singularise également la BMS-SA .

Notons au passage que, la BMS-SA intervient aussi auprès de la clientèle classique des banques (salariés et opérateurs économiques). Ces interventions constituent un moyen de faire jouer la solidarité entre les différentes couches sociales. Ainsi, la rentabilité des « gros clients » contribue à amortir le risque pris sur les populations défavorisées.

Ambitions et modernisation, maîtres mots

En six ans d’existence, c’est-à-dire, à la date du 31 décembre 2008, la BMS-SA étalait déjà, et fièrement des résultats largement positifs et s’est affirmée comme une banque de proximité disposant de repères solides lui permettant de s’engager dans des projets ambitieux de modernisation.

Sa vision du futur a été déclinée  dans un plan stratégique actualisé sur la période 2007 _ 2011 tout en tenant compte des mutations récentes intervenues dans l’environnement national et international.

L’utilisation des services de sms banking est devenu  possible courant 2007 et l’année 2008 a vu la concrétisation de la mise en service du système de consultation des comptes par Internet ( E- BANKING ) et le lancement des cartes de paiement bancaires à travers les Guichets Automatiques de Billets ( GAB ). Cette  dernière opération se fait en partenariat avec le Centre de Traitement Monétique  Interbancaire de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (CTMI-UEMOA ).

Dans le cadre de sa politique de proximité, la BMS SA s’est dotée de cinq nouvelles agences dont quatre déjà fonctionnelles ; deux à Bamako, un à Kayes et un à Koro et une agence en chantier à Tombouctou.

L’année 2009 verra l’ouverture des agences de Ségou et de Koulikoro et c’est ce qui fera de la BMS- SA la seule banque présente dans toutes les régions administratives du Mali ainsi que les représentations d’Abidjan et de Paris.

Le grand coup de maître du président Directeur Général de la BMS et son équipe en 2008 fut l’aboutissement d’une œuvre entamée il y a trois ans, la fusion absorption de Crédit Initiative-SA (CI-sa ) par la BMS-SA.

A la même date, le nombre de comptes domiciliés à la Banque de Solidarité était de 6156 dont 683 à Kidal. Au même moment, les ressources collectées par la BMS-SA étaient de 10476 millions de Fcfa, pendant que les dépôts à vue, étaient de 6026 millions de Fcfa, ceux à terme de 4450 millions de Fcfa.

Clin d’œil au social

Au cours de ses 18 premiers mois d’existence, la banque de solidarité s’est illustrée comme un incontournable instrument de lutte en faveur de la demande sociale. Au niveau des PME/¬PMI, le bilan se passe de tout commentaire, avec 108 concours d’un montant total de 1647 millions de Fcfa. 206 Associations regroupant hommes et femmes disséminés pour la plupart en milieu rural, ont bénéficié d’un prêt, dont le montant s’élève à 2358 millions Fcfa. La BMS-SA est intervenue (62) concours) dans vingt SFD pour un montant total de 4553 millions de Fcfa.

Les petits entrepreneurs du BTP disposant de moyens limités ont bénéficié de 9,826 milliards de caution de soumission et d’avances de démarrage à travers 804 dossiers concernant des marchés de l’Etat, gérés par l’AGETIPE, l’AGETIER etc. Au total, la clientèle cible a bénéficié de 77 % de l’ensemble des concours.

Ces chiffres illustrent éloquemment l’attention particulière que la banque porte aux SFD et aux associations et coopératives pour lesquelles les prêts accordés atteignent 40 % des engagements directs clientèle.

Les concours accordés par la BMS-SA aux jeunes diplômés sont transver¬saux et se retrouvent au niveau de toutes les catégories de bénéficiaires, les PME/PMI, les associations, coopératives et programmes.

D’autre part, pour mieux apporter son soutien aux jeunes diplômés, la BMS ¬-SA a signé des conventions de garantie ou de suivi avec des structures dédiées à la promotion de l’emploi des jeunes comme l’APEJ ; le FARE et l’ANPE,

De septembre 2002 à octobre 2004, les femmes ont bénéficié de plus de 2,2 milliards de Fcfa à travers les SFD féminines, les associations et coopératives de femmes et les entreprises industrielles.

En somme, à travers les actions importantes qu’elle mène pour le social; on comprend aisément que la BMS-SA n’ambitionne point de réaliser des profits.

A la différence des autres banques, les préoccupations de la BMS-SA sont plutôt d’ordre économique et social. A son actif aujourd’hui un siège flambant neuf qui attend d’être inauguré par les plus hautes autorités.

Derrière ce résultat, un modeste Babaly Ba débordant d’énergie et d’abnégation. Sa devise : « accomplir une mission ».

Yattara Ibrahim

 

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