Blocage budgétaire : Le chaos financier est là

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F CFATam-tam pour le Mali ! Jusqu’à ce jour, les lignes de crédits budgétaires pour le troisième trimestre et le deuxième semestre 2014 ne sont pas ouvertes. Pour la raison évidente que les caisses de l’Etat sont vides. Parce que le FMI a bloqué son appui budgétaire au Mali et n’entend pas fléchir tant que la lumière n’aura pas été faite sur l’achat de l’avion présidentiel d’IBK (17-20 milliards de FCFA) et le contrat d’armement et autres matériels de l’armée (plus de 100 milliards de FCFA). C’est dire que notre pays s’apprête à vivre la plus grave crise financière de son histoire, avec comme conséquences inévitables l’arrêt des investissements, le licenciement des agents payés sur le Budget spécial d’investissement, le retard des salaires, et leur corollaire de remous sociaux. De la perfusion, le pays et le peuple risquent, dans les jours ou heures à venir, de sombrer dans le coma. Sauf si le président IBK s’amende, se confesse et concède à « Bretton Woods » les malversations édictées, et s’engage à les réparer. Pour l’honneur du Mali ! Pour le bonheur des Maliens !

 

 

« Apocalypse Now » est un film américain réalisé par Francis Ford Coppola et sorti en 1979. Ce film est une adaptation libre du roman de Joseph Conrad, « Au cœur des ténèbres ». L’apocalypse adaptée aux ténèbres, cela veut tout dire. Au Mali, ce n’est certes pas encore l’apocalypse. Et, pour le moment, le pays n’a pas non plus sombré totalement dans les ténèbres. Mais, nous tirons la sonnette d’alarme pour dire qu’on n’en est plus loin. Et pour cause : le pays connait une diète financière en passe de s’installer dans la durée. Un véritable chaos financier qui découle du fait que les caisses du trésor public sont totalement vides.

 

C’est pourquoi, les lignes de crédits ne sont jusque-là ouvertes ni pour le troisième trimestre au compte du budget ordinaire, ni pour le deuxième semestre au compte du budget spécial d’investissement (BSI).

 

 

Pour mieux édifier nos lecteurs, rappelons qu’il y a deux sortes de budgets : le budget ordinaire et le BSI. Le budget ordinaire n’est pas soumis à condition : les lignes de crédits sont ouvertes chaque trimestre par un arrêté du ministre des finances. Cet argent sert au fonctionnement des départements et tous les services publics. Et couvre tous les frais de salaires, de carburant, d’entretien des bâtiments et des véhicules, d’appels téléphoniques, d’indemnités de déplacement etc.

 

Quant au budget spécial d’investissement, il est semestriel et suit un processus bien déterminé. Les services techniques écrivent à leurs DFM (directions des finances et du matériel) pour demander l’ouverture des crédits. Les DFM transmettent le dossier à DNPD (direction nationale de la planification et du développement) qui consacre le principe et envoie les ordres à la direction générale du budget pour exécution à travers le PRED (Programme pour la relance du Mali). L’argent du BSI est injecté dans tout ce qui concerne les projets et programmes d’investissements et de développement, tels que les grands travaux, les constructions, les aménagements etc.

 

 

Des ponctions sur les fonds BSI

Comme on le constate, ces deux budgets fondent l’existence même de l’Etat, le premier conditionnant la bonne marche de l’administration et le second consacrant le développement du pays. Or, il se trouve que jusqu’à ce mois d’août 2014, les fonds du troisième trimestre pour le fonctionnement des départements ministériels et de leurs services rattachés ne sont pas décaissés et que le BSI est bloqué. Conséquences liées à l’achat de l’avion présidentiel, le Boeing 737 d’Ibrahim Boubacar Kéïta et au sulfureux contrat d’armement. Dans ce dernier cas précis, un fait gravissime aurait attiré l’attention du FMI. En effet, cette institution de Bretton Woods a appris que l’Etat malien aurait payé la caution du fournisseur à sa place. Une première dans l’histoire des passations des marchés publics au Mali, selon des témoins avisés.

 

Pour l’avion présidentiel, l’Etat aurait fait des ponctions sur les BSI des départements ministériels jusqu’à concurrence de 14 milliards de FCFA.

 

Mis au parfum de ces pratiques, d’une autre époque, le FMI a alors décidé de retirer le dossier du Mali à 48 heures de son Conseil d’Administration qui statue sur les appuis budgétaires alloués aux pays en développement.

 

L’institution a donc épinglé l’Etat malien en lui demandant des explications à propos des deux dossiers. Le Mali a écrit d’abord, puis envoyé à Washington son ministre des finances. Ni la correspondance, ni Bouaré Fily Sissoko n’ont convaincu le FMI. Qui commande l’audit de notre pays par un bureau international. Mais, la ministre Sissoko use de toutes les voies possibles pour convaincre l’institution monétaire de l’humiliation qu’il y a à faire auditer un Etat souverain par un bureau international. Fily plaide pour la confiance mutuelle entre un Etat et son bailleur.

 

Sensible à ce plaidoyer, le FMI accède à la requête malienne de commettre un auditeur interne, mais exige que ce soit une structure indépendante. C’est ainsi que le Bureau du Vérificateur général a été jugé crédible pour mener à bien cette mission.

Concrètement, l’audit concerne trois dossiers : l’achat de l’avion présidentiel, le contrat d’armement, et autres matériels de l’armée.

 

Le Bureau du Vérificateur général aura-t-il les coudées franches pour travailler ? Si oui, va-t-il « arranger » pour sauver le pays ou dire toute la vérité avec les conséquences qui en découlent ? On ne peut rien prédire.

 

Mais, l’Etat aurait pris les devants en demandant à la section des comptes de la Cour suprême de faire un audit parallèle. Pourquoi ?

 

Toujours est-il que la situation financière actuelle du pays est catastrophique, tout comme l’avenir immédiat. Parce que même en septembre, il n’est pas évident que le FMI ouvre les vannes, à fortiori la Banque mondiale et l’Union européenne qui semblent collées comme un timbre sur une enveloppe aux décisions prises par le FMI contre le Mali.

 

Sékou Tamboura

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12 COMMENTAIRES

  1. foutre nous la paix journaliste charlatant,nous avons vecu pendant la transition de Cheik Modibo Diarra sans ces bailleurs de fond.

  2. Le feu est à la case, mais le sursaut aura lieu. L’Etat mettra à contribution ses obligés (miniers, opérateurs économiques, opérateurs de télécommunication)pour renfluer ses caisses.
    C’est mal ce que nous avons fait mais tjrs est il que ce sont les communautés d’en bas qui payeront les pots cassés

  3. Tongui
    “la dignité c’est au moins se faire resprcter avec un appareil volant pour le pays”

    C’est EXACTEMENT ce qu’a dû penser IBK en achetant en douce son Boeing et son hélico-salon (toujours parqué au Sénégal en attendant!) :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

    D’où le fait qu’il en est même acheté 2 d’un coup! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

  4. Merci le Malien pour ces précisions. Ce sont des gens qui prennent leurs désirs diaboliques comme la réalité. Leurs combats sont perdus d’avance car le département de l’Economie et des Finances est truffé de bons cadres qui sauront gérer la période de l’après crise avec beaucoup de professionnalisme. Le problème de ce pays c’est que les gens sont très méchants et prêts à tout critiquer, à diffamer alors qu’eux memes ne font rien de bons.

  5. Pour les ouvertures de crédits on attend à ce que le projet de loi de finances rectificative soit adopté à l’assemblée nationale.En tout état de cause si les recettes prévues ne sont pas sûres il faut procéder à la régulation budgétaire pour éviter l’accumulation d’arriérés de paiement au niveau du Trésor. Le budget même voté demeure un acte de prévision. Il faut aussi auditer tous les projets qui révèlent du BSI parce que la plupart ne servent à rien si ce n’est de détourner les maigres fonds de l’Etat donc l’annulation de leurs dotations ne fera que du bien au Trésor Public. Ne surestimons pas l’apport des Bailleurs de fonds c’est juste un appoint eux mêmes ont d’énormes problèmes dans leurs pays. Réjouissons nous la dette extérieure et intérieure sont remboursées, les salaires, les bourses, les dépenses militaires et de souveraineté sont réglées, les subventions aux intrants, au gaz, à l’EDM sont payées. On ne sent même pas qu’il y’à un problème dans ce pays. Soyons des patriotes.

  6. Je suis un responsable de service public qui a reçu ses crédits de fonctionnement pour les 1er et 2e trimestre et a reçu la lettre d’ouverture des crédits pour le 3e trimestre sur le financement du budget d’Etat. je me permet aussi de signaler que ces crédits ont connus une augmentation de 49% par rapport à 2013. Il en est de même pour l’administration, les collectivités et les services régionaux.

    Je suggère aux journaliers de l’AUbe et du républicain d’attendre un peu pour fêter la destruction du Mali. Pour le moment il n’en est rien.

  7. Pour dire vrai, je ne suis pas pour une aide en provenance du FMI et de la B.M. C’est la chaîne de colonisation et aucun pays ne s’est développé avec Brettonwoods. Il faut nous foudre la paix avec votre alarmisme politicienne. Je connais des pays qui ont toujours refusé l’assistance FMI et B.M., ils n’en sont pas morts pour autant. Je préfère un développement endogène même si c’est lent mais responsable et libre de toute pression. Comment peut-on financer un pays sans sécurité et sans dignité?La sécurité c’est aujourd’hui une armée à la taille de notre pays, la dignité c’est au moins se faire resprcter avec un appareil volant pour le pays. Si vous construisez sans sécurité, vous assisterez à la destruction le lendemain. De grâce ayez pitié de ce pauvre Mali que vous êtes en train de médire aux gens parce que vous n’êtes pas au pouvoir. Je préfère un Mali sans FMI, sans B.M. pour une pleine souveraineté. Un Peuple-Un But-Une Foi

    • Tongui

      “Je connais des pays qui ont toujours refusé l’assistance FMI et B.M., ils n’en sont pas morts pour autant”

      Tu peux les citer nommément s’il te plait, qu’on puisse au moins comparer?

  8. Je propose qu’on mette maintenant sur l’aéroport de Senou un immense panneau à l’usage des étrangers:

    BIENVENUE AU GONDWANA, REPUBLIQUE TRES TRES IRRESPONSABLE D’IBK 1ER!

    PS: Enfin, ne soyons pas si effondrés, il nous reste quand même quelques alliés de taille!

    Si si si, il nous reste Michel Tomi, patron de la Mafia Corse actuellement mis en examen en France!

    Alors…

  9. Le sérénessime “Mandé mansa-index dressé-qu’on-ne-trimballe-pas” est en train de prendre sa toute première leçon de REAL POLITIK! (Niveau 1, première année).

    Il est en train d’apprendre simultanément que:

    UN: Au 21ème siècle, on ne s’avise pas de prendre les bailleurs internationaux pour des cons!

    DEUX: On se risque ENCORE MOINS à le faire quand on est un pays dont la simple SURVIE dépend justement d’eux! 🙄 🙄 🙄

    TROIS: Au 21ème siècle et en 2014, les médias existent et fonctionnent en TEMPS REEL, et le peuple Maliens n’est plus UNIQUEMENT constitué d’illétrés naïfs et crédules, qu’on peut “trimballer” comme des enfants en se contentant des bobards les plus gros!…

    En bref, Ibk est en train d’apprendre que le bon vieux temps des “rois nègres”, à savoir: “Plein les poches/Famille placée/Caprices mégalos/ et…pays en crise”, est terminé!

    En attendant, NOUS avons “laissé faire” ce balourd présomptueux, et c’est NOUS TOUS qui allons en supporter les conséquences! 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥

  10. Le réveil sera très très dur pour les gouvernants qui semble dans l’insouciance total au regard des voyages inutiles qui se multiplient toujours avec l’avion de malheur.
    Le peuple est toujours dans la stupéfaction, on est dans Kabazana. On reviendra à Ségou.

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