Blanchiment de capitaux au Mali : Déjà 22 déclarations de soupçons enregistrées à la CENTIF

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« Nous avons reçu 22 déclarations de soupçons et des dossiers ont été transmis à la justice ». Tel est le bilan succinct que Modibo Sylla, Président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), a fait des activités de sa structure, le 30 juin 2010, à la maison de la presse, à l’occasion de la journée de sensibilisation et de formation de la presse sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali.

Mise en place en 2008, pour bouter le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme en dehors du Mali, la  Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), pour se faire connaître, a décidé de sortir de ses quatre murs. Et, elle ne pouvait pas avoir mieux que la Maison de la Presse. Sur initiative de la CENTIF, une trentaine de journalistes de la presse malienne ont participé, le 30 juin 2010, à une journée de sensibilisation et de formation sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali.

Modibo Sylla, ancien ministre des logements et des affaires foncières et actuellement Président de la CENTIF, a indiqué que le blanchiment de l’argent est un moyen du crime organisé permettant à ceux qui se livrent à des activités criminelles de jouir des produits financiers de leurs crimes. Il a rappelé que historiquement, le phénomène du blanchiment de l’argent a concerné les produits de la vente de la drogue. Mais, de nos jours, le Président de la CENTIF, fera remarquer que les organisations criminelles ont diversifié leurs investissements, en s’orientant vers les activités légitimes, pouvant leur servir de couverture à de nouveaux trafics ou blanchiment d’argent sale et qui génèrent de nouveaux capitaux pour grossir leurs patrimoines déjà substantiels.

« Le blanchiment de l’argent et le financement du terrorisme constituent des menaces pour les économies et la stabilité des pays sous développés. Notre sous région n’échappe pas à ce fléau », a-t-il déclaré. A son avis, notre pays, à l’instar des autres pays de l’UEMOA, pour faire face à ce fléau, a adopté en 2006 la loi uniforme portant lutte contre le blanchiment des capitaux, la loi sur le terrorisme en juillet 2007 et la mise en place de la CENTIF. « Elle est chargée de recevoir des déclarations en provenance des assujetties, de traiter, d’analyser et en cas d’existence de faits avérés de blanchiment, de transmettre le dossier au procureur compétent », a-t-il révélé.

Avant d’insister sur le fait que la réussite de la lutte contre ces crimes est liée à l’implication effective des assujetties, mais aussi à leur connaissance des mécanismes et des instruments utilisés par les blanchisseurs. Après cette introduction, Dr Boubacar Sidiki Diarrah, magistrat et professeur à l’Université de Bamako est intervenu pour présenter le dispositif juridique de la prévention et la répression de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Mali. Pour sa part, Seydou Diawara, inspecteur des douanes, est intervenu pour  présenter la CENTIF. Il a expliqué que la CENTIF est une cellule de renseignements financiers de type administratif, placée sous la tutelle du ministre chargé des finances.

Dotée d’un pouvoir de décision autonome sur les matières relevant de sa compétence et d’une autonomie financière, il dira que la CENTIF est chargée d’analyser et traiter les informations contenues dans les déclarations d’opérations suspectes reçues des personnes assujetties, que sont : Trésor public, BCEAO, Banques et établissements financiers, professions juridiques indépendantes, compagnies et courtiers d’assurances, casinos, agents immobiliers, ONG, marchands de pierres et métaux précieux. Selon son Président Modibo Sylla, la CENTIF a déjà reçu 22 déclarations de soupçons. Toutefois, s’il a admis que des dossiers ont été transmis à la justice, il s’est abstenu de nous dire le nombre.

Assane Koné


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