Malgré un démarrage très difficile, dû surtout à un déficit pluviométrique et à une mauvaise répartition des pluies dans Ie temps et dans l’espace pendant les mois de mai et juin, les cotonculteurs maliens se sont bien tirés d’affaire durant la campagne écoulée. Bien qu’en deçà des attentes, la production cotonnière est encourageante, avec une production totale de 440 027 tonnes, contre une réalisation de 480 541 ha (dont 15 177 ha en zone OHVN) sur les 540 000 ha prévus, soit 89%.
Elle avait entre autres pour objectifs de faire une analyse critique des réalisations de la campagne 2013 / 2014, de la production à l’achat en passant par l’égrenage et le financement, d’évaluer la mise en œuvre des mesures d’amélioration des rendements, de présenter les projets de calendriers d’achats et le plan de transport et d’égrenage du coton graine 2014 / 2015 et de présenter les nouvelles instructions de commercialisation et les perspectives du marché du coton.
Caractérisée par le retour de la confiance entre les différents acteurs de la filière coton et marquée par le début de mise en œuvre du Programme Stratégique de Développement de la Filière de 2013 à 2018, qui reste la référence pour les programmes de production agricole et industrielle durant les cinq années à venir, la campagne prévoyait la production de 522 000 tonnes de coton graine et d’environ 2 000 000 de tonnes de céréales sèches.
Cette ambition reposait notamment sur le paiement dans leur intégralité des recettes coton de la campagne 2012 / 2013 avant la fin du mois d’avril 2013, la fixation du prix coton graine aux producteurs à 250 F/kg de coton de 1er choix, le maintien de la subvention des engrais coton et maïs par l’Etat et la satisfaction des besoins des producteurs en intrants agricoles.
Pour le PDG de la CMDT, le lancement en août des appels d’offres par le GIE a permis de satisfaire les besoins initiaux exprimés par les producteurs en engrais, pesticides et appareils de traitement dans un délai raisonnable. Il a expliqué que l’Etat avait consenti une subvention de plus de 19 326 599 512 FCFA sur la valeur des quantités d’engrais coton et maïs en faveur des producteurs.
De cette rencontre traditionnelle, il ressort au plan pluviométrique qu’un déficit et une mauvaise répartition des pluies dans Ie temps et dans l’espace pendant les mois de mai et juin ont eu comme conséquences la concentration des semis en fin juin et, pendant les deux premières décades de juillet, un retard dans la fertilisation des parcelles semées et la non-atteinte des intentions d’emblavures.
S’agissant du plan de campagne coton, qui prévoyait 540 000 ha, il a été réalisé à 89%, soit 480 541 ha (dont 15 177 ha en zone OHVN), contre 521 436 ha réalisés durant la campagne précédente. Quant à la production totale de coton graine, elle s’est élevée à 440 027 tonnes, dont 11 997 en zone OHVN. Une production totalement transportée, égrenée et payée dans un délai record, avant le 20 avril 2014, selon les responsables de la CMDT.
Pourtant, les poches de sécheresse qui ont persisté tout au long de la campagne ont créé les conditions favorables à la pullulation des ravageurs du cotonnier. Sur Ie plan qualité du coton graine et de la fibre, on note que les objectifs n’ont pas été atteints. Les écarts entre le classement des équipes mixtes et celui de l’industrie s’élèvent à 164 774 605 FCFA, ce qui est inférieur à la campagne précédente, mais supérieur à 2011 / 2012, soit 95 934 680 FCFA.
Quant à la production des céréales sèches, elle a été évaluée à 1 697 900 tonnes, dont 822 800 en maïs. Cette production, à croire les responsables de la CMDT, suffira pour couvrir les besoins des populations de la zone CMDT en céréales sèches. Prenant la parole au nom des producteurs, Bakary Togola a remercié et les autorités et la direction de la CMDT pour les efforts consentis en faveur du monde paysan pour cette campagne. Il a évoqué les remous en cours chez les producteurs, avant d’inviter les uns et les autres à l’union.
Yaya Samaké