Banque Mondiale et pays en développement : Vers une sortie de crise et une croissance globale régulière

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La banque Mondiale estime que le taux de croissance du PIB mondial qui a atteint 3,9% en 2010, redescendra à 3,3% en 2011 avant de s’établir à 3,6% en 2012. Le Mali continue sur la voie d’une expansion soutenue, avec une croissance du PIB de 5% en 2010, selon les estimations, contre 4,3% en crise. L’expansion enregistrée en 2010 s’explique par la remontée des prix des produits de base, en particulier, l’or et le coton, qui sont deux principaux produits d’exportation du Mali. Cependant, dans de nombreuses économies, la dépréciation du dollar, l’amélioration des conditions locales et le renchérissement des biens et services ont eu pour conséquence de maintenir la hausse des prix réels des denrées alimentaires à un niveau inférieur à celle des prix en dollars des produits alimentaires faisant l’objet d’échanges internationaux.

L’information a été donné, le mardi dernier au cours d’une vidéo conférence organisée par les responsables en charge de la structure, en direct de Washington et du Sénégal.

En effet, après le rebond opéré à la fin de la crise, l’économie mondiale entre dans une nouvelle phase caractérisée par une croissance plus lente, bien que toujours solide, cette année et l’année prochaine, imputable pour presque la moitié aux pays en développement, selon la derrière publication de la Banque mondiale intitulée Global Economic Prospect 2011.

La banque Mondiale estime en effet que le taux de croissance du PIB mondial qui a atteint 3,9% en 2010, redescendra à 3,3% en 2011 avant de s’établir à 3,6% en 2012. Les pays en développement devraient afficher des taux de croissance de 7% en 2010, 6% en 2011 et 6,1% en 2012. Ils continueront d’enregistrer une expansion plus rapide que les pays à revenu plus élevé pour lesquels les taux indiqués par les projections sont de 2,8% pour 2010, de 2,4% pour 2011 et de 2,7% pour 2012.

Dans la plupart des pays en développement, le PIB a retrouvé le niveau auquel il aurait été si le cycle «boom and bust » ne s’était pas produit. Bien que les projections indiquent une croissance régulière jusqu’à la fin de 2012, la reprise dans plusieurs économies  des régions émergentes d’Europe et d’Asie centrale et dans certains pays à revenu élevé reste hésitante. En l’absence de politiques intérieures de redressement, il est probable que l’ampleur de l’endettement des ménages et du chômage, ainsi que la faiblesse du secteur et celui du logement freineront la reprise.

Sur le plan positif, la forte expansion de la demande intérieure dans les pays en développement tire l’économie mondiale ; toutefois les difficultés qui persistent dans le secteur financier de certains pays à revenu élevé continuent  de menacer la croissance et nécessitent l’adoption immédiate de mesures gouvernementales, explique M. Justin Yifu Lin économiste en chef de la Banque Mondiale et premier vice président de l’économie du développement

Les entrées nettes de fonds propres et de titres obligataires internationaux dans les pays en développement ont fait un bond en 2010, puisqu’elles ont augmenté, respectivement de 42% et 30%, avec neuf pays recevant la plupart des ces flux. Les investissements étrangers directs dans les pays en développement ont progressé plus lentement, au rythme de 16% en 2010, pour s’établir à 410 milliards de dollars après avoir chuté de 40% en 2009. Cette reprise est due en grande partie à l’augmentation des investissements Sud – Sud, et en particulier en provenance d’Asie.

Aux dires de M. Hans Timmer, Directeur du Groupe des perspectives de développement à la banque mondiale, la reprise des flux de capitaux a conforté la reprise dans la plupart des pays en développement. Toutefois, les importantes entrées de fonds dans certaines grandes économies à revenu intermédiaire peuvent être sources de risques et compromettre la reprise à moyen terme en particulier si la valeur des monnaies augmente brusquement ou si une bulle des actifs se forme.

La plupart des pays à faible revenu affichent des gains commerciaux en 2010 et globalement, leur PIB a augmenté de 5,3% en 2010. Ces résultats ont tenu grâce au redressement des prix des produits de base et dans une certaine mesure, au gonflement des entrées des transferts de fonds des migrants et à la reprise du tourisme. Les perspectives en ce domaine devraient encore se raffermir puisque les projections font état de taux de croissance de 6,5% pour 2011 et pour 2012.

Selon le rapport, le niveau relativement élevé des prix alimentaires a eu des effets mitigés. Dans de nombreuses économies, la dépréciation du dollar, l’amélioration des conditions locales et le renchérissement des biens et services ont eu pour conséquence de maintenir la hausse des prix réels des denrées alimentaires à un niveau inférieur à celle des prix en dollars des produits alimentaires faisant l’objet d’échanges internationaux.

D’après la remarque de M. Andrew Burns, responsable de l’équipe chargée de l’analyse des impacts macroéconomiques mondiaux au sein du groupe des perspectives de développement à la Banque Mondiale, la hausse de plus de 10% des prix des denrées de base observée au cours des quelques derniers mois impose une lourde charge aux ménages de pays ou règnent déjà une grande pauvreté et la malnutrition.

Par ailleurs, si les prix mondiaux des aliments continuent d’augmenter parallèlement à ceux d’autres produits de base essentiels, il  n’est pas exclu que la situation observée en 2008 se reproduise.

Cependant, le Mali continue sur la voie d’une expansion soutenue, avec une croissance du PIB de 5% en 2010, selon les estimations, contre 4,3% en crise. L’expansion enregistrée en 2010 s’explique par la remontée des prix des produits de base, en particulier, l’or et le coton, qui sont deux principaux produits d’exportation du Mali. Les nouveaux investissements publics dans les secteurs de l’électricité et des transports témoignent également de la volonté de l’état de promouvoir les infrastructures. En 2010, le pays s’est ainsi doté d’une capacité supplémentaire de production électrique de 55MW soit quelque 30% de la demande. Le secteur agricole n’est pas resté en marge, car il a également bénéficié de plusieurs projets de large envergure.

Mah Traoré


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