Un accord préliminaire a été signé entre le FMI et les autorités maliennes en ce qui concerne les politiques devant être menées pour que les deuxième et troisième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit puissent être conclues.
Les politiques arrêtées dans la revue visent essentiellement à préparer le terrain en vue d’un rééquilibrage budgétaire de qualité qui préserver les dépenses sociales, de santé et les infrastructures, à mettre en place des réformes structurelles pour atténuer les pressions sur les dépenses, accroître les recettes fiscales et améliorer la gestion des finances publiques, et à instaurer des réformes destinées à renforcer la gouvernance en faveur d’une croissance plus équitable.
Selon le communiqué du FMI, une équipe de l’institution dirigée par Aliona Cebotari a tenu des discussions virtuelles avec les autorités maliennes du 8 au 21 décembre 2020, à propos des deuxième et troisième revues de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). L’équipe a rencontré le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, Konzo Traoré, des hauts fonctionnaires et des partenaires pour le développement.
A l’issue des discussions, affirme le communiqué, Mme Cebotari a fait la déclaration suivante : « La mission du FMI et les autorités maliennes ont eu des discussions fructueuses et ont conclu un accord préliminaire concernant les politiques et les réformes devant être mises en œuvre pour que les deuxième et troisième revues de l’accord au titre de la FEC puissent être conclues. Cet accord est sous réserve d’approbation par la direction du FMI et du Conseil d’administration ». L’examen du dossier par le Conseil d’administration est prévu pendant la deuxième quinzaine de février 2021. Dès que les revues combinées seront approuvées, 40 millions de DTS (environ 58 millions de dollars) seront mis à la disposition du Mali.
« En 2020, le Mali a subi un impact négatif de la Covid-19 et de la crise sociopolitique, alors que les conditions de sécurité et la situation humanitaire sont déjà difficiles. La pandémie, ainsi que les sanctions qui ont été brièvement imposées au pays à la suite du coup d’État d’août 2020, ont ralenti l’activité dans plusieurs secteurs, notamment les transports, l’hôtellerie et la restauration, l’agriculture et le commerce, et ont lourdement pesé sur les moyens de subsistance et les entreprises, compte tenu des taux de pauvreté élevés et des faiblesses des dispositifs de protection sociale », affirme le Fonds. Selon des estimations, l’économie s’est contractée de 2 % en 2020 et devrait se redresser progressivement pour connaître une croissance d’environ 4 % en 2021. La diminution de la demande contribue à juguler l’inflation globale, mais les hausses des prix des denrées alimentaires dues aux perturbations dans l’approvisionnement toucheront les plus démunis de manière disproportionnée.
« La mise en œuvre du programme a été affectée par les chocs, mais un accord a été conclu afin de le remettre sur la bonne voie. Le déficit budgétaire devrait se creuser, atteignant 5½ pourcent du PIB en 2020 et en 2021, du fait des mesures nécessaires pour lutter contre la pandémie et de la dégradation de la conjoncture, mais les pressions découlant de revendications salariales plus fortes, de l’augmentation des effectifs de la fonction publique, des faibles performances de quelques entreprises publiques et le resserrement des conditions de financements extérieurs obligent à réduire les dépenses d’investissement public.
Les finances publiques doivent être progressivement consolidées afin que leur viabilité soit assurée. Les services du FMI et les autorités ont convenu que les finances publiques commenceront à être rééquilibrées en 2022, l’objectif étant de ramener le déficit à 4½ pourcent du PIB cette année-là, puis à 3 pourcents du PIB, soit le plafond fixé par l’UEMOA, d’ici à 2024. Pour que le rééquilibrage s’inscrive dans la durée, qu’il soit propice à la croissance et qu’il contribue au recul de la pauvreté, l’augmentation permanente des dépenses courantes doit être contrebalancée par une augmentation permanente des sources de recettes fiscales grâce à des mesures fiscales, qui devront être mises en place dans le cadre de la loi de finances 2022.
« Par ailleurs, les autorités doivent mener des réformes plus profondes pour limiter les pressions sur les dépenses courantes non prioritaires. Pour faire face aux pressions venant des entreprises publiques telles que la compagnie d’électricité (EDM SA) et la société cotonnière (CMDT), les Autorités doivent mettre en place des politiques globales destinées à améliorer leur situation financière, notamment en imposant des contrôles plus rigoureux et le respect plus strict des règles de passation des marchés publics afin de réduire les coûts. Elles doivent également adopter des politiques de fixation des salaires plus durables, d’une part pour éviter des augmentations non viables de la masse salariale et, d’autre part, préserver des dépenses prioritaires sociales et les investissements publics. Les mesures à prendre pour lancer ces réformes ont été définies dans le cadre du programme.
La mission a encouragé les Autorités à redoubler d’efforts pour améliorer la transparence et la gouvernance, qui ont été élevées en piliers du Plan d’action de la Transition et qui sont essentielles à une croissance plus forte et plus inclusive. Les services du FMI ont salué les modifications à la législation envisagées en vue d’élargir la liste des hauts fonctionnaires assujettis à la déclaration de patrimoine et de saisir automatiquement la justice des irrégularités constatées sur le plan de la gouvernance, tout en préconisant une mise en œuvre et un suivi rigoureux de ces mesures dans la pratique.
Amadou Sidibé
Le FMI ce machin visite encore le Mali!
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