WASHINGTON (AFP) – mardi 13 mars 2007 – 10h49 – Les politiques et les actions du FMI en Afrique sub-saharienne sont ambiguës et confuses, selon un rapport de l”organe de contrôle interne du Fonds monétaire international publié lundi.
"Le principal message de cette évaluation est que le Fonds doit être plus clair et plus impartial au sujet de ce qu”il a entrepris de faire, et plus assidu, transparent et responsable dans la mise en oeuvre de ses engagements", résume cet organe, baptisé Bureau d”évaluation indépendante (IEO), dans un communiqué.
L”IEO est indépendant de la direction du FMI mais responsable devant le conseil d”administration.
"Le rapport conclut à une somme d”ambiguité et de confusion s”agissant des politiques et des actions du FMI en matière d”aide et de lutte contre la pauvreté", détaille-t-il.
L”étude porte sur 29 pays bénéficiant de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (PRGF/FRPC) et couvre la période 1999/2005.
Elle stigmatise notamment le rôle du Fonds dans la mobilisation de l”aide, l”analyse des scénarios alternatifs et l”évaluation de l”impact social des politiques macro-économiques, explique l”IEO.
"Le rapport met également au jour un hiatus entre la communication externe du FMI en matière d”aide et de réduction de la pauvreté, et ses pratiques dans les pays à faibles revenus", souligne-t-il dans le communiqué.
Le Fonds "a survendu" ce qu”il s”était engagé à faire pour lutte contre la pauvreté, en "minorant" ses recommandations pour un renforcement de la stabilité macro-économique, de la politique budgétaire et de la réduction de la dette, estime-t-il.
Le rapport pointe également des "divergences de vues parmi les membres du conseil d”administration au sujet du rôle et des politiques que doit mener le FMI dans les pays à faibles revenus", ajoute-t-il.
C”est la deuxième fois que le FMI se fait rappeler à l”ordre sur ses politiques en matière d”aide aux pays pauvres.
Pedro Malan, ancien ministre des Finances brésilien, nommé à la tête d”une commission chargée d”étudier les relations entre le FMI et la Banque mondiale (BM), avait épinglé fin février dans un rapport la tendance du FMI à s”engager sur le terrain de l”aide aux pays pauvres -théoriquement réservé à la BM. Il y voyait notamment un un risque de dispersion pour le FMI.
"Le comité estime que le travail du Fonds vis-à-vis des pays à faibles revenus est un domaine dans lequel les pressions, notamment les pressions des actionnaires, l”ont conduit à aller au-delà de ses responsabilités fondamentales, et sur le terrain de la banque", indiquait ce rapport.
"Nous reconnaissons que nous devons être prudents et nous concentrer sur notre mandat", avait alors répondu le directeur général du FMI Rodrigo Rato, en concédant que "financer le développement n”est pas notre mandat".
Source: AFP
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