Une mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Boriana Yontcheva, a séjourné dans notre capitale du 2 au 12 mai 2017 dans le cadre des consultations relatives à la septième revue du programme économique et social du gouvernement appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI approuvé en décembre 2013. A l’issue de la mission, Madame Yontcheva a fait la déclaration suivante :
« La mission du FMI et les autorités sont parvenues à un accord préliminaire qui permettra de recommander au Conseil d’administration la conclusion de la septième revue du programme appuyé par la FEC et la prorogation d’une année du programme. Suivant le calendrier actuel, la septième revue du programme FEC devrait être conclue en Juillet 2017, avec l’examen du dossier par le Conseil d’Administration. »
« La mission se réjouit des performances macroéconomiques soutenues de l’économie malienne. D’après les estimations préliminaires pour l’année 2016, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est situé à 5.8%, et l’inflation a été contenue à moins de 1%, reflétant des prix du pétrole bas. Le déficit budgétaire s’est situé à 4% du PIB en en ligne avec les objectifs du programme, certaines recettes supplémentaires ayant permis de compenser les dépenses additionnelles engagées pour faire face aux élections et aux besoins sécuritaires. En revanche, le déficit du solde global de la balance des paiements s’est creusé de 2,3 points de pourcentage pour atteindre 3,9 % du PIB».
« La mission et les autorités ont examiné l’exécution budgétaire pour 2016 et le début 2017. Tous les critères de performances du programme à fin décembre 2016 ont été atteints. Des retards ont été toutefois enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles prévues à fin Décembre, même si des progrès encourageants ont été notés.»
« La croissance économique devrait rester forte en 2017 mais les risques sont baissiers, notamment en raison des conditions d’insécurité et du renchérissement des conditions de financement du marché. Des revendications sociales en ce début d’année ont donné lieu à des dépenses budgétaires non prévues en 2017. L’équipe du FMI et les autorités se sont accordées sur la nécessité de maintenir les dépenses en ligne avec les ressources budgétaires, tout en protégeant les dépenses sociales et en stimulant l’investissement public à moyen terme. L’équipe du FMI et les autorités se sont accordées sur l’importance de la mobilisation des recettes nationales et d’une trajectoire budgétaire qui maintienne la discipline budgétaire. A cet égard, la mission du FMI soutient l’objectif des autorités d’atteindre un déficit budgétaire global de 3% du PIB en 2019, un des critères de convergence de l’UEMOA. La mission a également encouragé l’achèvement des réformes en cours visant à limiter les dépenses fiscales par le contrôle des exonérations discrétionnaires. La mission a souligné l’importance d’améliorer la mobilisation des recettes, y compris par la fixation de prix des produits pétroliers à la pompe reflétant l’évolution des cours mondiaux de ces produits tout en limitant l’impact sur les populations les plus vulnérables. »
Tout ça c’est de la littérature. Elle est carrément en déphasage avec la réalité du pays profond, la réalité du quotidien du malien lambda.
Macro-économique ou micro-économique, effectivement des termes copier-coller d’un autre continent. C’est inquiétant ! Que voit-on du niveau de vie du malien lambda? Comment se porte le secteur de la santé, de l’éducation de base au Mali, devenue du commerce ? Comment se porte l’agriculture et l’élevage dans les campagnes à l’intérieure du Mali ainsi que dans les villages. Que sont devenus les maliens aujourd’hui ? Que deviendront-ils avec cette façon de voir l’économie de notre pays ? Le Mali pourrait-il décoller comme ça ? Non ! Nous sommes pessimistes là-dessus, de toutes les façons.
Nous proposons aux responsables du FMI de venir passer au moins une nuit dans un village d’une quelconque préfecture ou sous-préfecture du Mali, ils verront que le développement vu par eux n’est pas celui des populations locales qui ne comprennent rien des termes tels que : « le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est situé à 5.8%, et l’inflation a été contenue à moins de 1%, reflétant des prix du pétrole bas. Le déficit budgétaire s’est situé à 4% du PIB en en ligne avec les objectifs du programme… », Et ne le sera jamais tant qu’ils le voient sous cet angle de comparaison macro-économique. Tant que nous ne cesserons pas de compter sur les ressources financières des PTF seulement, tant que nous ne développerons pas nous-mêmes nos produits locaux, tant que nous ne gérerons pas bien les ressources financières du pays il n’y aura pas de décollage économique véritable avec ses effets sur la vie des populations : accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’école digne de ce nom, aux routes, aux pistes rurales indispensables au désenclavement intérieur et extérieur du pays, au développement des unités industrielles sources d’emplois pour de nombreux jeunes désœuvrés. C’est à partir de ce moment que l’on peut parler d’une amorce du développement.
Oumar Traoré
MR LE JOURNALISTE VOUS AVEZ DIT LA VERITE FRANCHEMENT
MERCIE BEAUCOUP
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