La salle de conférence du siège de la Banque mondiale a servi de cadre le mercredi 20 juin à une séance de vidéoconférence sur la présentation du rapport semestriel « Bilan économique » dont le dossier spécial porte sur « les défis de l’urbanisation en Afrique de l’ouest ». C’était sous l’égide de la directrice pays pour le Mali, la Guinée Conakry, le Niger et le Tchad Soukeyna Kane.
Cinquième du nom, le rapport a pour objectif de susciter un débat public autour des questions macro-économiques et sociales qui tendent à soutenir les efforts de réduction de la pauvreté. Le présent rapport se penche en particulier sur Bamako, Niamey et Conakry et réfléchit à la manière dont les villes pourraient exploiter leur potentiel en matière de productivité et de croissance inclusive. Ces trois villes contribuent significativement à l’économie nationale, Bamako contribuant à 34% du PIB du Mali, Conakry et Niamey à environ 27% du PIB de la Guinée et du Niger.
Pourtant malgré leur importance pour l’économie nationale, Bamako, Conakry et Niamey ne sont pas de véritables moteurs de croissance. « Dans les trois villes, la productivité du travail, calculée en tant que valeur ajoutée brute par habitant est faible et n’a pas évolué au cours des quinze dernière années, contrairement à la moyenne brute de quinze autres villes de l’Afrique subsaharienne » a souligné MeskeremBerhane, responsable des programmes d’urbanisation de la Banque mondiale dans les trois pays.
Aussi, le document relève les insuffisances dans la fourniture des services publics urbains (accès à l’eau potable, à l’électricité et à l’assainissement). Les trois capitales accusent un retard par rapport à la moyenne des villes subsahariennes et montrent de faibles signes de redressement.
Selon la directrice pays pour le Mali, la Guinée Conakry, le Niger et le Tchad Soukeyna Kane, pour devenir des vecteurs de croissance et fournir des services publics adaptés, Bamako, Conakry et Niamey doivent se concentrer sur leur urbanisation et leur organisation spatiale. D’autant qu’elles ne disposent pas actuellement de marché foncier suffisamment efficace. Ce qui a entrainé des investissements dans des bâtiments et infrastructures éloignés des centres-villes, a-t-elle expliqué. « L’insuffisance des investissements dans un réseau d’infrastructures rentables, y compris les infrastructures de transports publics, a aggravé les problèmes d’accessibilité et de mobilité urbaine » note Soukeyna Kane.
Pour pallier à ces insuffisances, la Banque estime qu’il faut miser sur l’atout d’une jeunesse de plus en plus nombreuse et promouvoir une gestion urbaine maitrisée. Laquelle coordonne politique publique et investissements dans les infrastructures.
Abdrahamane Sissoko