La Banque mondiale a approuvé la semaine dernière une enveloppe de financements d’un montant de 172 millions de dollars, soit près de 86 milliards de F CFA, allouée par l’Association internationale de développement (IDA) au Mali, afin d’améliorer la productivité agricole et la résilience des habitants des zones arides, de promouvoir une croissance sans exclus et d’appuyer la protection sociale.
Ce financement est destiné à plusieurs projets. Il s’agit de la deuxième et dernière opération à l’appui des politiques de développement pour la réduction de la pauvreté et la croissance inclusive au Mali et jette les bases d’une croissance économique sans exclus et améliore la protection des plus vulnérables. Avec des réformes dans le domaine de la propriété foncière, de l’énergie, des subventions agricoles, des télécommunications, de la protection sociale et du micro-financement, cette opération favorisera la lutte contre la pauvreté, renforcera les droits fonciers et améliorera la concurrence dans le secteur des télécommunications. Elle est financée par un don et un crédit de l’IDA d’un montant de 60 millions de dollars au total.
Il y a aussi le Projet de développement des zones arides au Mali regroupe un ensemble d’interventions susceptibles d’atténuer les conséquences de la sécheresse et du changement climatique sur une zone couvrant approximativement la partie septentrionale des régions de Kayes, Koulikoro et Ségou, ainsi que l’intégralité de la région de Mopti. Il se compose à la fois de transferts monétaires directs et d’aides à la production, par la fourniture d’intrants, de services et d’infrastructures agricoles, mais aussi d’un appui aux institutions communautaires et nationales. Cette opération protègera ainsi au moins 20 000 ménages vivant dans des régions parmi les plus pauvres du Mali. Elle est financée par un don et un crédit de l’IDA d’un montant total de 60 millions de dollars.
Le Projet de filets sociaux « Jigisemejiri » bénéficie d’un financement supplémentaire de 52 millions de dollars grâce à un don de l’IDA. Il s’inscrit dans la continuité du Projet d’urgence de filets sociaux, approuvé en 2013. À ce jour, ce projet procure des transferts monétaires trimestriels à 67 845 familles, (90 % de l’objectif visé), soit 390 465 personnes, dont 49 % de femmes, dans les régions de Kayes, Sikasso, Koulikoro, Ségou, Mopti et Gao, ainsi qu’à Bamako. Les interventions qui seront menées au titre du financement supplémentaire contribueront à promouvoir le développement et la sécurité alimentaire des ménages. Ce projet vise à renforcer le système de filets sociaux du pays et à améliorer la résilience des ménages pauvres et vulnérables.
Pour Mme Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, «les projets, qui viennent d’être approuvés par le Conseil d’administration, devront aider le pays à accélérer la réduction de la pauvreté en améliorant les sources de revenus et réduisant la vulnérabilité de certaines des familles les plus démunies. Ils contribueront ainsi à la réalisation du double objectif de la Banque mondiale, à savoir mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Ces projets devront soutenir l’amélioration de la productivité agricole et la résilience des populations rurales ciblées notamment les femmes».
A retenir que l’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.
Dieudonné Tembely