Mission d’évaluation du FMI au Mali : Des conclusions partagées sur l’exécution du programme commun

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la Banque mondiale et Ministère des finances du Mali ont animé une conference de presseLe Fonds a apprécié de manière positive les efforts déployés par le gouvernement et les résultats obtenus malgré une conjoncture compliquée.

 

Une mission d’évaluation du Fonds monétaire international (FMI) séjournait dans notre pays depuis le 6 mars denier. Mercredi, le ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko et les experts du Fonds ont animé une conférence de presse sur les conclusions de l’évaluation du programme commun entre le pays et l’institution financière internationale. C’était en présence du ministre délégué chargé du Budget, Madani Touré, du représentant résident du FMI, Anton Op De Beke et des experts du département de l’Economie et des finances.
Il faudrait rappeler que le Fonds monétaire international, partenaire technique et financier stratégique de notre pays, joue un rôle de premier plan dans l’accompagnement de notre politique économique. Il convient aussi de souligner qu’en dépit de la crise multidimensionnelle vécue depuis 2012, notre coopération avec le FMI n’a jamais été véritablement interrompue. Trois mois seulement après le coup d’Etat, les deux parties s’étaient rapprochées en vue d’une évaluation de la situation macroéconomique du pays. Les contacts continus ainsi rétablis ont débouché en novembre 2012 sur la conclusion d’un accord au titre de la Facilité rapide de crédit. Cet engagement du FMI aux côtés du Mali a eu un effet catalyseur positif et a favorisé le retour progressif des autres partenaires multilatéraux et bilatéraux. A la faveur de ces soutiens et des efforts déployés au plan interne, notre pays a renoué avec la croissance économique en 2013.
Pour entretenir l’élan de croissance, la mission du Fonds conduite par Christian Josz, expert en charge de l’évaluation des performances économiques de notre pays, était à Bamako afin d’engager des discussions avec les nouvelles autorités sur la première revue du programme économique du gouvernement soutenu par le programme de Facilité élargie de crédit (FEC) approuvé en décembre dernier par le FMI. Le bilan des ces discussions entre les deux parties se trouvait au centre de la rencontre avec la presse.
Dans un exposé liminaire, Christian Josz a fait une analyse succincte de la politique économique du pays. Il retenu tout d’abord la très bonne relation de coopération existant entre son institution et le Mali. Cette relation s’est, selon lui, davantage consolidée depuis l’organisation réussie des élections présidentielle et législatives qui a marqué le retour du Mali dans le concert des nations démocratiques. L’expert du FMI rappellera qu’au cours de la mission, sa délégation a  été reçue en audience par le Premier ministre, Oumar Tatam Ly. Elle a également eu des séances de travail avec plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Economie et des finances et ses collègues de l’Energie et de l’Hydraulique,  du Budget, de la Décentralisation et de l’Investissement. Les experts ont également eu des discussions avec le directeur national de la BCEAO de même qu’avec les députés, les représentants de la société civile, des syndicats, du secteur privé et enfin la communauté des partenaires au développement de notre pays.
LA SORTIE DE CRISE AMORCÉE. Analysant la situation économique du Mali, Christian Josz indiquera en 2013  notre pays a amorcé sa sortie de crise. Les secteurs de l’industrie manufacturière et des services ont rebondi de 6 à 9% respectivement grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire, au succès des élections de même qu’à la reprise du soutien des partenaires. Pour autant, le secteur primaire s’est contracté de 7% sous l’effet de précipitations défavorables et d’une récolte moins bonne que celle record de 2012. C’est pourquoi le produit intérieur brut (PIB) réel n’a progressé que de 1,7% au lieu des 5,1% anticipés il y a six mois. En 2014, sous réserve que la prochaine récolte soit normale, le PIB réel devrait augmenter de 6,5%. Pour 2013, l’inflation moyenne était légèrement négative de -0,6%, mais en 2014, elle pourrait grimper au delà de 3%.
Malgré certains facteurs défavorables, le Mali a respecté ses engagements vis-à-vis du Fonds monétaire international dans le cadre du programme commun. Ces engagements portaient notamment sur la stabilité macroéconomique, c’est-à-dire le maintien de l’inflation à un taux assez bas, ainsi que la bonne tenue du budget (paiement des arriérés internes et externes et veille sur la position d’endettement du gouvernement). « Le gouvernement s’est engagé à poursuivre les réformes des finances publiques (recettes, qualité de dépenses, trésorerie, renforcement du système bancaire et amélioration du climat des affaires). L’important dans ce programme est que le service du FMI revient chaque semestre pour faire une évaluation afin de s’assurer que le programme est mis en œuvre. C’est sur la base de ces évaluations que le Conseil du Fonds approuve le décaissement suivant. Pour les autres partenaires techniques et financiers, ces évaluations constituent de bons indicateurs qui les encouragent à continuer leurs appuis au gouvernement du Mali. C’est ainsi que le FMI aide les PTF (partenaires techniques et financiers) à aider le Mali », a indiqué l’économiste.
En ce qui concerne les performances économiques de notre pays, les experts ont reconnu la qualité globale des résultats engrangés par notre pays. « La performance du Mali dans le cadre du programme économique appuyé par le programme de Facilité élargie de crédit est conforme aux attentes, à l’exception des recettes fiscales qui, en 2013, ont été inférieures de 5% au montant prévu. Cette contreperformance des recettes fiscales s’explique en partie par la baisse des prix de l’or et par les faiblesses administratives au sein de l’administration fiscale. Le déficit de recettes a été compensé par une sous-exécution des dépenses et grâce à une politique de prudence. Cependant, les objectifs de soldes budgétaires pour 2013 ont été atteints. Les réformes de la gestion des finances publiques sont en bonne voie », a expliqué Christian Josz en se réjouissant de la mise en œuvre par le gouvernement de mesures correctrices pour renforcer l’efficacité de l’administration fiscale et le contrôle de l’octroi des exonérations d’impôts.
Reconnaissant les progrès réalisés par l’économie nationale malgré les chocs exogènes, Christian Josz a indiqué que les experts ont apprécié l’intention du gouvernement de présenter très prochainement à l’Assemblée nationale un projet de loi de finances rectificative pour 2014. Celle-ci remplacera la Loi de finances 2014 et formalisera la base de ce qui sera fait au titre du programme de Facilité élargie de crédit. Cette nouvelle loi de finance inclut les aides extérieures supplémentaires ainsi qu’un certain nombre de postes de dépenses.
LES PRIORITÉS DU CHEF DE L’ÉTAT. Tout en réaffirmant l’engagement du FMI au côté de notre pays pour atteindre les objectifs de développement, Christian Josz n’a pas manqué de mettre l’accent sur la situation financière de la société Energie du Mali (EDM S.A.). L’Etat, selon l’expert, doit développer une stratégie dynamique pour faire face à la lourdeur des dépenses énergétiques, en procédant à une « réorientation des dépenses qui s’impose pour assurer l’allocation de crédits suffisants aux secteurs prioritaires (éducation, santé, etc.), apurer les arriérés et réduire les délais de paiement ». Cette réorientation peut être facilitée, a-t-il relevé, par une réforme du secteur énergétique, laquelle passe par une diminution des aides budgétaires dont bénéficie le secteur et qui s’élèvent aujourd’hui à plus de 58 milliards par l’an.
Le ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, a remercié les experts du Fonds monétaire international pour la pertinence de leurs analyses et s’est réjoui de la qualité du partenariat dynamique existant entre les deux parties. Elle a reconnu la justesse des recommandations de la mission du Fonds. En relevant les efforts faits par le pays dans le cadre des réformes macro et micro-économique notamment en matière de développement des infrastructures, de relance des secteurs productifs, de poursuite et de consolidation des réformes structurelles et de renforcement des secteurs sociaux, Mme Bouaré Fily Sissoko rappellera les priorités du Gouvernement que sont la relance de la croissance et du développement.
La patronne du département de l’Economie et des finances indiquera que la Loi de finances rectificative 2014 qui doit être présentée à l’Hémicycle dans les semaines à venir s’appuie sur des prévisions prudentes de recettes. « Ce budget servira de base à un nouveau programme triennal pour lequel le gouvernement a demandé l’appui de la Facilité élargie de crédit (FEC). Les réformes qui sous-tendent le programme ont pour principaux objectifs d’accroitre le recouvrement des impôts, d’améliorer le climat des affaires notamment grâce à un accès plus aisé au financement du secteur bancaire et de garantir un meilleur approvisionnement en électricité », a-t-elle détaillé tout en rappelant les priorités du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita que sont l’amélioration des conditions de vie des Maliens, la relance et le développement des secteurs porteurs, la stabilité de la politique économique du pays et une croissance accélérée. Mme Bouaré a aussi réitéré l’engagement de notre pays à approfondir les réformes en cours pour une relance rapide des chantiers du développement.
D. DJIRÉ

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  1. Fonds monétaire international
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    Fonds monétaire international
    États membres
    États membres
    Carte de l’organisation
    Création Juillet 1944
    Siège Washington, D.C.
    Drapeau des États-Unis États-Unis
    Coordonnées 38° 54′ 00″ N 77° 02′ 39″ O
    Membre(s) 188 États (dernier en date : Soudan du Sud, le 18 avril 2012)
    Effectifs 2 635
    Directrice générale Drapeau de la France Christine Lagarde
    Site web http://www.imf.org

    modifier Consultez la documentation du modèle

    Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale regroupant 188 pays, dont le rôle est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté1 ».

    Le FMI a ainsi pour fonction d’assurer la stabilité du système monétaire international (SMI) et la gestion des crises monétaires et financières. Pour cela, il fournit des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières mettant en péril l’organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier (banques, marchés financiers) ou les flux d’échanges de commerce international avec les autres pays.

    Lors d’une crise financière, pour éviter qu’un pays ne fasse « défaut » (c’est-à-dire que ce pays ne puisse plus rembourser ses créanciers, voire ne plus payer ses dépenses courantes), le FMI lui prête de l’argent le temps que la confiance des agents économiques revienne. Le FMI conditionne l’obtention de prêts à la mise en place de certaines réformes économiques visant de manière générale à améliorer la gestion des finances publiques et une croissance économique équilibrée à long terme.

    L’institution a été créée en 1944 et devait à l’origine garantir la stabilité du système monétaire international, dont l’écroulement après le krach de 1929 avait eu des effets catastrophiques sur l’économie mondiale. Après 1976 et la disparition d’un système de change fixe, le FMI a hérité d’un nouveau rôle face aux problèmes d’endettement des pays en développement et à certaines crises financières.

    Sommaire

    1 Création
    2 Le FMI dans le cadre du système de Bretton Woods
    2.1 Son fonctionnement
    2.2 Premières propositions de réforme
    2.3 Création des droits de tirage spéciaux
    2.4 La fin du système de Bretton Woods
    3 De 1976 à nos jours
    3.1 Objectifs, aujourd’hui
    3.2 Fonctionnement et ressources
    3.3 Politiques préconisées
    3.3.1 L’encouragement à la dérégulation du marché du travail
    3.4 Depuis les années 1980
    3.4.1 Les principales interventions
    4 Critiques du FMI
    4.1 Vote en rapport à la puissance économique et partialité
    4.2 Inadéquation des méthodes d’analyse et faillite de la mission de surveillance
    4.3 Politique considérée néfaste pour les pays en développement
    4.4 Critique des conditionnalités dites d’ajustement structurel
    4.5 Les retraits de pays
    4.6 Le FMI et la Libye
    4.7 Le FMI et l’Égypte
    5 Directeurs généraux
    5.1 Chronologie
    5.2 Succession de Dominique Strauss-Kahn (2011)
    5.3 Principaux pays membres par droits de vote
    5.4 La réforme des droits de vote
    5.5 Rémunération actuelle de la directrice générale
    6 Règlement interne protégeant les personnes
    7 Notes et références
    8 Voir aussi
    8.1 Bibliographie
    8.2 Documentaires
    8.3 Articles connexes
    8.4 Liens externes

    Création
    Le siège no 1 du FMI à Washington D.C.
    Le siège no 2 du FMI à Washington D.C.

    Le FMI est né en juillet 1944 lors de la conférence de Bretton Woods afin d’essayer de garantir la stabilité du système monétaire international de l’après Seconde Guerre mondiale. L’objectif était d’empêcher les grandes économies mondiales de retomber dans la situation des années 1930, où les dévaluations de monnaie et les décisions de politique économique unilatérales avaient aggravé les tensions internationales.

    Le nouvel ordre économique proposé par le représentant américain Harry Dexter White reposait sur trois règles :

    Chaque État devait définir sa monnaie par rapport à l’or, ou au dollar américain lui-même convertible en or. Il en découlait pour chaque monnaie une parité officielle en or ou en dollar (système dit d’« étalon de change-or » ou « gold exchange standard »).
    la valeur des monnaies sur le marché des changes ne devait fluctuer que dans une marge de 1 % par rapport à leur parité officielle.
    chaque État était chargé de défendre cette parité en veillant à équilibrer sa balance des paiements.

    Le rôle du système monétaire international est donc de promouvoir l’orthodoxie monétaire afin de maintenir un contexte favorable à l’essor du commerce mondial, tout en accordant des prêts à certains pays en difficultés dans le contexte de la reconstruction d’après guerre. Le FMI est plus ou moins complémentaire des autres grandes institutions économiques créées à l’époque : la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement, aussi appelée Banque mondiale) qui fut créée en même temps que le FMI, et le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) signé peu de temps après.

    Lors des négociations de Bretton Woods, le représentant britannique, l’économiste John Maynard Keynes, souhaitait la création d’une institution bien plus importante, une véritable Banque centrale mondiale destinée à émettre une monnaie internationale, le « Bancor ». Cette proposition fut rejetée. Elle aurait signifié pour les États-Unis une perte de souveraineté vis-à-vis d’une institution internationale et les aurait empêché de profiter de la position dominante du dollar américain à l’époque.
    Le FMI dans le cadre du système de Bretton Woods
    Son fonctionnement

    Le rôle du FMI a été de tenter de garantir le bon fonctionnement du système monétaire de Bretton Woods. Lorsque certains pays se révélaient incapables de maintenir la valeur de leur monnaie dans la marge des 1 % prévue par les accords de 1944, ils pouvaient recourir à des dévaluations ou à des réévaluations selon les cas. Si leurs réajustements monétaires étaient supérieurs à 10 %, ils devaient alors obtenir l’accord préalable de l’organisation.

    Pour tenter d’éviter ce genre de situation, le FMI joue un rôle d’intermédiaire financier entre États membres. Ainsi chaque État doit verser à l’organisation une certaine somme, nommée « quote-part » et dont le montant est déterminé par sa puissance économique, elle-même mesurée par son PNB et par l’importance de son commerce extérieur. 25 % de cette quote-part doivent être payés en or, le reste en monnaie nationale. En cas de déséquilibre de sa balance des paiements risquant de menacer l’équilibre monétaire sur le marché des changes, chaque pays membre peut obtenir automatiquement 25 % de sa quote-part (« droit de tirage »), lui permettant de soutenir, par l’achat, sa monnaie nationale. Si le FMI le juge nécessaire, il peut prêter à ce pays jusqu’à 125 % de sa quote-part. Ses prêts sont censés permettre aux banques centrales de défendre leur monnaie sur le marché des changes.

    L’octroi de ces crédits est soumis à conditions et le pays demandeur doit s’engager dans une politique d’ajustement conseillée par l’organisation afin de remédier aux causes de la dépréciation de sa monnaie.

    Le FMI fonctionne par ailleurs sur un système d’élection à majorité, où les voix sont pondérées par le montant de la « quote-part ». Ainsi à sa création, les États-Unis à eux seuls détiennent 25 % des voix. Les États-Unis sont par ailleurs les seuls à disposer d’un droit de veto au sein de cette organisation.

    On remarque que dans un tel système, seuls les États-Unis n’ont pas besoin de se soucier, a priori, du cours de leur monnaie vu qu’elle fait office d’étalon. Ainsi les États-Unis pouvaient connaître d’importants déficits sans être soumis aux remarques du FMI.
    Premières propositions de réforme

    Dans le cadre du système de Bretton Woods, chaque banque centrale nationale devait être en mesure d’échanger en or ou en dollar, toute somme de sa monnaie nationale qui lui serait présentée par un détenteur étranger (principe de la convertibilité externe). C’est-à-dire qu’une banque nationale comme la Banque de France devait, si un Allemand possédant des francs lui demandait, lui échanger contre des dollars américains ou de l’or. Dans ce système, le dollar s’était d’abord révélé trop rare pour assurer cette fonction[réf. souhaitée], mais à partir des années 1950, les déficits américains permirent de faire du dollar une monnaie abondante. En 1959, certains pays demandèrent aux États-Unis la conversion de leurs dollars en or, ce qui provoqua une première crise du système. Face à cette crise, l’économiste belge Robert Triffin (L’or et la crise du dollar, 1960) propose une réforme du FMI. Selon lui le système monétaire de Bretton Woods est confronté à un dilemme, aujourd’hui connu sous le nom de dilemme (ou paradoxe) de Triffin car :

    les États-Unis doivent fournir au reste du monde des quantités importantes de dollars afin de permettre l’essor du commerce mondial dont les règlements s’effectuent grâce à cette monnaie ;
    en même temps, ils se doivent de maintenir la valeur du dollar par rapport à l’or, ce qui revient au contraire à limiter l’émission monétaire.

    Pour Robert Triffin, les emprunts concédés par le FMI sont insuffisants pour permettre aux banques centrales en difficulté de maintenir la parité officielle de leur monnaie sur le marché des changes. Il souhaite donc un renforcement du rôle de l’organisation en permettant des prêts plus importants qui seraient octroyés, non en monnaie nationale, mais dans une unité de compte commune et propre au FMI. Dans un tel système tous les pays devraient déposer une proportion uniforme de leurs réserves monétaires. Ses dépôts seraient comptabilisés dans une unité commune qui ne serait pas le dollar mais qui serait aussi convertible en or. Cette nouvelle unité de compte sous le contrôle du FMI permettrait la stabilité du système monétaire international, et résoudrait la contradiction qui découle du rôle prépondérant du dollar américain. Cette proposition célèbre ne sera pas retenue, bien que le diagnostic de Robert Triffin se révélera exact.
    Création des droits de tirage spéciaux

    Une crise similaire à celle de la fin des années 1950 se produit à la fin de la décennie suivante. À nouveau les spéculateurs jouent contre le dollar. Les détenteurs de la monnaie américaine demandent sa conversion en or, ce qui provoque en mars 1968 la suspension de la convertibilité externe du dollar, mesure visant à limiter la sortie d’or des coffres américains. En 1969, face à l’incapacité du dollar à jouer son ancien rôle, le FMI va créer de toute pièce une nouvelle monnaie, toujours existante, le DTS (droit de tirage spécial).

    Le DTS est alors une monnaie définie par une parité en or ; elle fut à plusieurs reprises octroyée aux différents pays membres, selon leur quote-part, afin de créer de nouvelles liquidités internationales (en 1970, 1978 et 1981 puis récemment à certains pays n’étant pas membres de l’organisation aux dates précédentes, et ce dans un souci d’ « équité »). Aujourd’hui défini par rapport à un panier de monnaies (les 4 plus importantes), le DTS est surtout utilisé par les banques centrales (et à des usages très ponctuels : elle sert par exemple de monnaie de compte aux opérateurs téléphoniques pour le règlement des taxes d’interconnexions internationales).
    La fin du système de Bretton Woods

    En janvier 1976, les membres du FMI signent les accords de la Jamaïque qui permettent le flottement des monnaies. Le rôle initial principal du FMI, garantir la stabilité des taux de change dans une marge de 1 %, a disparu.
    De 1976 à nos jours
    Objectifs, aujourd’hui
    Principaux emprunter au FMI.

    Depuis 1976, le rôle du FMI consiste en premier lieu à soutenir les pays connaissant des difficultés financières. Lorsqu’un pays est confronté à une crise financière, le FMI lui octroie des prêts afin de garantir sa solvabilité et d’empêcher l’éclatement d’une crise financière semblable à celle qui frappa les États-Unis en 1929.

    L’article I des statuts du FMI en fixe les buts : « Encourager la coopération monétaire internationale ; faciliter l’expansion et l’accroissement harmonieux du commerce mondial ; promouvoir la stabilité des changes ; aider à établir un système multilatéral de paiements ; mettre temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources générales à la disposition des États membres qui font face à des difficultés de balance des paiements. Plus généralement, et conformément à ses autres buts, le FMI a pour responsabilité d’assurer la stabilité du système financier international. » Le FMI est en ce sens, le responsable de dernier ressort de la liquidité du système financier international, pour éviter le blocage des échanges et la contagion à tout le système (risque systémique) de problèmes momentanés de solvabilité d’un pays ou d’une banque centrale donné. C’est une sorte de « banque centrale des banques centrales et trésors publics ».

    Dans le cadre des prêts qu’il accorde, le FMI se doit de garantir auprès de ses contributeurs la bonne utilisation des fonds alloués à tel ou tel pays. Il ne s’agit pas seulement de retarder la crise par l’octroi d’une aide monétaire temporaire, mais de profiter du répit accordé par le prêt pour corriger les causes structurelles des difficultés économiques. Ainsi le FMI exige des emprunteurs qu’ils mettent en place les politiques économiques qu’il préconise : les « politiques d’ajustement structurel ». Finalement les trois grandes missions du FMI sont :

    d’accorder des prêts aux pays en difficulté financière ;
    de conseiller les États membres quant à leur politique économique ;
    d’apporter une assistance technique et des offres de formation aux États membres dans le besoin.

    Fonctionnement et ressources

    Le FMI est gouverné par ses 188 pays membres, chacun ayant une voix pondérée par sa participation financière à l’organisation (sa « quote-part »). Il prend de nombreuses décisions en concertation avec la Banque mondiale au sein du « Comité de développement ». Sa gestion courante est confiée à un conseil d’administration composé du président de l’organisation et de 24 administrateurs représentant chacun une nation. 8 d’entre elles ont un représentant permanent (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, République populaire de Chine, Russie et Arabie saoudite), les 16 autres sont élus par les pays membres.

    La plupart des décisions sont prises dans les faits à l’unanimité. Cependant, compte tenu des modalités de prise de décision au sein du FMI, qui supposent une majorité qualifiée correspondant à 85 % des droits de vote, les États-Unis, ou l’Union européenne dans son ensemble, disposent de fait d’un droit de veto sur les décisions du FMI puisqu’ils disposent chacun de plus de 15 % des droits de vote. Cependant, les pays de l’UE ne sont pas toujours coordonnés.

    Les ressources du FMI liées aux quotes-parts sont d’environ 210 milliards de DTS (soit 300 milliards de dollars américains), auxquels s’ajoute la possibilité pour le FMI de recourir à des emprunts envers les grandes puissances économiques (ces crédits sont de l’ordre de 50 milliards de dollars). Lors du sommet du G20 de Londres le 2 avril 2009 il a été décidé d’accroître significativement les ressources du FMI à hauteur de 1 000 milliards de dollars pour mieux faire face à la crise mondiale.

    Le FMI compte environ 2 700 employés.

    La seule langue officielle du FMI est l’anglais.
    Politiques préconisées

    Là où il intervient, le FMI, avec l’aide d’autres organisations internationales octroyant des prêts (comme la Banque mondiale), négocie donc des plans dits d’Ajustement structurel. Ils consistent généralement à améliorer les conditions de production et d’offre via la promotion des mécanismes du marché. Parmi les mesures concrètes souvent exigées, on trouve l’ouverture du pays aux capitaux étrangers et au commerce international, la libéralisation du marché du travail et la réduction du poids de l’État, c’est-à-dire la privatisation de nombreuses entreprises. L’économiste américain John Williamson a regroupé l’ensemble de ces idées sous le terme de « consensus de Washington », en soulignant qu’elles sont partagées par la plupart des grandes organisations internationales (Fonds monétaire international, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce…) dont la plupart ont leur siège à Washington.

    Ces plans ne prévoient pas de baisses d’impôts, mais en général des baisses de dépenses conjuguées à des hausses d’impôts afin de rétablir l’équilibre budgétaire des États à problème. Par exemple, au Cameroun, le plan d’ajustement s’est traduit par des hausses de la fiscalité au point que le groupement patronal a dû demander une « pause fiscale » de deux ans pour pouvoir faire face aux nouveaux impôts.

    Les interventions du FMI se sont multipliées dans les pays en développement à partir des années 1980 qui virent éclater la crise de la dette du Tiers Monde, notamment à partir de 1982 et la cessation de paiement du Mexique. Toutefois le FMI est aussi parfois intervenu dans des pays développés, comme en Corée du Sud à la fin des années 1990.
    L’encouragement à la dérégulation du marché du travail

    La déréglementation du marché du travail est une idée fréquemment mise en avant par le FMI pour soutenir la croissance économique. Le FMI utilise ainsi l’« indice de protection de l’emploi » (créé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)), pays par pays, et encourage à sa diminution2.

    Par exemple, le FMI a étudié le cas de la France3,4 et encourage le gouvernement à lutter contre les rigidités sur le marché du travail5. Il encourage le gouvernement à éviter de nouvelles revalorisations du SMIC, et à limiter les phénomènes de « passager clandestin » pour le versement des revenus d’inactivité.
    Depuis les années 1980

    Pour ce qui est des pays en développement, l’analyse des experts du FMI est simple. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les pays ayant choisi d’opter pour une croissance introvertie, comme longtemps la République populaire de Chine et l’Inde, n’ont pas connu de réussite économique, tandis que d’autres, comme les « dragons asiatiques », ont su profiter de leurs avantages, une main-d’œuvre abondante en particulier, pour s’ouvrir au commerce international et prospérer. Le FMI cherche donc généralement à contraindre les pays en développement à s’ouvrir au commerce extérieur.

    Lors des années 1980, le FMI prend un nouveau rôle face à l’éclatement de la crise de la dette du tiers monde et impose ses politiques économiques d’ajustements structurels et de lutte contre la pauvreté à de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine.

    Le début des années 1990 est marqué par l’éclatement du bloc soviétique et la nécessité pour le FMI d’organiser le système monétaire des pays d’Europe de l’Est et de la Russie en vue d’une intégration dans le système financier mondial et d’une meilleure transition de ces économies dirigées vers l’économie de marché.

    Au début des années 1990, les financiers internationaux avaient relancé leurs prêts au Mexique dans un contexte de réforme de marché qui visait à libéraliser l’économie. Toutefois à la fin 1994, les marchés financiers changèrent soudainement leur appréciation de la situation mexicaine, craignant d’avoir prêté davantage que le pays ne pourrait rembourser. La crise financière qui découla de ce soudain changement d’humeur des marchés entraîna un renflouement immédiat des investisseurs par le FMI et la Réserve fédérale des États-Unis (Fed). La crise fut rapidement surmontée. Pour certains analystes, le redressement rapide du Mexique n’est pas imputable au FMI mais au rôle des crédits commerciaux américains et à l’intégration du pays dans la toute nouvelle ALENA (Accord de libre-échange nord-américain).

    La crise financière asiatique touche d’abord l’Indonésie en 1997 où le FMI impose une politique d’austérité monétaire et de rigueur budgétaire, malgré l’instabilité sociale et ethnique du pays. Plusieurs banques furent fermées, ce qui provoqua selon certains analystes une aggravation de la crise. Face à l’expansion de la crise, les pays d’Asie ont adopté des positions différentes vis-à-vis des politiques préconisées par le Fonds monétaire international. Certains pays comme la Chine ont évité la crise en adoptant des politiques d’expansion économique (le contraire des recommandations du FMI). La Malaisie n’a elle non plus pas suivi les conseils de l’institution et a pris des mesures telles que le contrôle des mouvements de capitaux ce qui a suscité des reproches du FMI. Toutefois d’autres pays ont connu un relèvement rapide en adoptant partiellement les mesures préconisées par le FMI. C’est le cas de la Corée du Sud, qui se garda pourtant d’adopter toutes les mesures proposées. Durant la crise asiatique certains pays se sont par ailleurs montrés extrêmement critiques vis-à-vis de la gestion de cette dernière par le FMI. Le Japon, en se gardant de critiques ouvertes vis-à-vis de l’institution, a pourtant proposé la création d’un Fonds monétaire asiatique auquel il se déclarait prêt à contribuer à hauteur de 100 milliards de dollars.

    Selon Joseph Stiglitz (Quand le capitalisme perd la tête), les aides accordées par le Trésor américain et le FMI ont contribué à réunir les conditions d’une crise en Argentine. D’après lui, les emprunts concédés à ce pays ont permis aux créanciers d’accorder des prêts sans se soucier de la condition économique réelle des emprunteurs : ils pensaient qu’ils seraient de toute manière renfloués par le FMI (voir à cet effet l’Aléa moral). De leur côté les emprunteurs ont effectué un raisonnement similaire ce qui au final a déstabilisé la situation financière du pays et alimenté la spéculation. Les États-Unis, via le FMI, avaient aussi imposé une libéralisation des flux de capitaux et une déréglementation du système bancaire. Certains pays d’Amérique latine, en particulier l’Argentine et le Chili ont été montrés comme exemples de la bonne mise en application des principes du « consensus de Washington ». Si les deux pays ont connu en effet une certaine réussite, l’Argentine a fini par voir son économie s’écrouler en 2001. Ensuite, c’est au contraire en n’appliquant pas les recommandations du FMI que l’économie du pays s’est redressée6. Le Chili continue quant à lui son développement sur un très bon rythme de croissance.

    Depuis l’année 2005, les crédits accordés par le FMI se sont réduits drastiquement, du fait de la bonne santé économique du monde et des pays d’Amérique latine en particulier7.

    Selon Daniel Cohen, le FMI qui a préconisé pendant un temps un libéralisme très idéologique (au cours des années 1990), est passé depuis à une situation de « pragmatisme absolu8 ».

    En juillet 2009, le Fonds monétaire international, alors dirigé par Dominique Strauss-Kahn, publie un rapport sur les finances de la France. Si le rapport note que ce pays « résiste mieux que la moyenne des pays européens », grâce, notamment, à son système de protection sociale étendu, il recommande par ailleurs de «limiter la hausse des dépenses liées au vieillissement de la population» (pensions, santé), prône « la poursuite de la modération dans la hausse du salaire minimum, la réforme de la formation professionnelle et le relèvement de l’âge légal de la retraite pour encourager l’emploi des seniors9 ».
    Les principales interventions

    1994 : Drapeau du Mexique Mexique : crise économique mexicaine : 18 milliards de dollars
    1997 : Asie : crise économique asiatique : 36 milliards de dollars
    1998 : Drapeau de la Russie Russie : crise financière russe : 22,6 milliards de dollars
    1998 : Drapeau du Brésil Brésil : 41,5 milliards de dollars
    2000 : Drapeau de la Turquie Turquie : 11 milliards de dollars
    2001 : Drapeau de l’Argentine Argentine : crise économique argentine: 21,6 milliards de dollars
    2010 : Drapeau de la Grèce Grèce : crise grecque : 110 milliards d’euros (139,73 milliards de dollars)
    2011 : Drapeau du Portugal Portugal : crise portugaise : 78 milliards d’euros (99,08 milliards de dollars)

    Critiques du FMI
    Vote en rapport à la puissance économique et partialité

    Les États-Unis sont le contributeur principal du FMI, et possèdent ainsi 16,79 % des droits de vote10,11. L’Union européenne possède 32,1 % des droits de vote10. Les 10 premiers pays, qui représentent plus de 50 % du PIB mondial, ont la majorité des droits de vote alors que le FMI compte 188 pays membres. Ce qui fait dire aux détracteurs du FMI qu’il est un instrument au service des grands pays, qui financeraient le FMI pour imposer les vues économiques de l’organisation sur les pays qui choisissent d’avoir recours aux financements du FMI. Ce système de vote censitaire est critiqué, notamment par les tenants de la « mondialisation démocratique »[réf. souhaitée].

    Selon une règle tacite, le directeur du FMI est un européen12 (l’Europe se choisit un candidat susceptible de recueillir l’approbation du conseil d’administration), alors que le président de la Banque mondiale est un américain12. Certains dirigeants des pays en développement s’insurgent contre cette pratique, tels l’ancien président de la Commission de l’Union africaine Alpha Oumar Konaré qui voudrait y mettre un terme13. Elle est également critiquée par le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, qui estime que ce système de sélection est également injuste envers les autres grands pays du monde tels le Brésil, l’Inde ou la Chine14.

    La répartition des droits de vote pose pour certains la question de l’équité du FMI : dans La Grande Désillusion, l’économiste américain Joseph Stiglitz fait par exemple du FMI une institution au service de son principal actionnaire, les États-Unis. Sa critique met régulièrement en lumière la partialité du FMI qui risque d’entraîner le déclin de cette institution : « si l’analyse des déséquilibres mondiaux par le FMI n’est pas équitable, si le Fonds n’identifie pas les États-Unis comme étant le principal coupable, s’il ne concentre pas son attention sur la nécessité de réduire le déficit budgétaire américain par des impôts plus élevés pour les citoyens les plus riches et de dépenses plus faibles en matière de défense, la pertinence du FMI risque fort de décliner au cours du XXIe siècle15 ».
    Inadéquation des méthodes d’analyse et faillite de la mission de surveillance

    Un rapport indépendant rédigé par une équipe du Bureau indépendant d’évaluation du FMI (BIE) concernant la période (2004-2007) qui a précédé la crise financière et économique mondiale16 a pointé du doigt l’incapacité du FMI à prévoir la crise durant ces années. Le rapport souligne que pendant cette période le « message constamment répété fut celui d’un optimisme permanent » et que le FMI a partagé l’idée alors répandue « qu’une crise majeure dans les grands pays industriels était peu probable ». Jusqu’aux premières heures de la crise et encore en avril 2007, le « message du FMI… présentait un contexte économique international favorable ». Le FMI n’aurait accordé que peu d’attention à la dégradation du bilan des secteurs financiers, aux liens éventuels entre politique monétaire et déséquilibres mondiaux, ainsi qu’à l’expansion du crédit. Le FMI n’a pas perçu les principales composantes sous-jacentes de la crise en gestation. Le président russe Vladimir Poutine a également mis en évidence ce problème, appelant à une réforme du FMI pour que celui-ci soit plus rapide dans la prise de décisions efficaces dans l’ environnement très changeant des finances mondiales17.

    Aux États-Unis, il n’a pas analysé la dégradation des normes d’octroi des financements hypothécaires, ni le risque que cette situation faisait porter aux institutions financières et « resté optimiste quant à la propension de la titrisation à diluer les risques ». En février 2006, le Programme d’évaluation du secteur financier (PESF) traitant du Royaume-Uni affirme que « les portefeuilles de crédit hypothécaire des banques ne semblent pas présenter une source de vulnérabilité directe majeure ». Pour l’Islande, dont la croissance du secteur bancaire passait de 100 % du PIB à 1000 % en 2003, la surveillance du FMI « a notoirement failli à signaler les dangers d’un système bancaire surdimensionné ». En 2007, les rapports du FMI affirment que « les perspectives à moyen terme de l’Islande restent enviables ». Le FMI a au contraire salué les « innovations financières » et a recommandé à d’autres pays avancés d’utiliser les mêmes méthodes que les États-Unis et le Royaume-Uni. Dans cette optique, le FMI critique en 2006 l’Allemagne et le Canada. Pour ce dernier, il précisait que « les stratégies timorées du système bancaire canadien donnent des rendements d’actifs beaucoup plus faibles qu’aux États-Unis ». Les conseils du FMI pour ces pays ont précisément été axées contre les [« entraves structurelles dont certaines ont contribué à protéger ces pays des facteurs qui ont déclenché la crise »18.

    Si l’édition du printemps 2008 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde (GFSR) signalait que de grandes institutions financières pourraient avoir des problèmes de solvabilité, durant l’été 2008, le FMI « affirmait avec plus d’assurance que la crise avait été maîtrisée ». En mai 2008, Dominique Strauss-Kahn affirme depuis Bruxelles, au sujet du secteur financier : « Les pires nouvelles sont derrière nous19 ».

    Le rapport du BIE explique l’incapacité du FMI à identifier les risques et à donner des avertissements par différents facteurs:

    des méthodes d’analyse incomplètes et un « degré élevé de pensée doctrinaire. »
    l’opinion dominante que « l’autorégulation des marchés suffirait à écarter tout problème majeur des institutions financières. »
    le lien insuffisant entre l’analyse macroéconomique et celle du secteur financier.
    les lacunes de la gouvernance interne.

    Politique considérée néfaste pour les pays en développement

    Les critiques adressées au FMI ont pour source la plupart des organisations altermondialistes et proviennent également d’économistes réputés libéraux (tels que Milton Friedman) ou de la Banque mondiale. Elles considèrent que les interventions du FMI, même si elles permettent un dépannage momentané des pays du tiers monde qui les acceptent, aggravent la pauvreté et les dettes en supprimant ou diminuant la capacité d’intervention de ces États, ce qui les empêcherait de mieux régler leurs problèmes. L’argument principal se base sur le fait que le FMI préconise les mêmes recommandations économiques et globalement les mêmes plans d’ajustement structurel (essentiellement des privatisations et des ouvertures du marché intérieur) à tout pays demandeur d’aide, sans analyser en profondeur la structure de chacun. Sur la base du « Consensus de Washington », il préconiserait le plus souvent une plus grande ouverture aux capitaux, aux services et biens mondiaux, la privatisation des entreprises publiques ainsi que l’austérité budgétaire. On peut prendre comme exemple l’Argentine, qui était considérée comme un pays modèle par le FMI (pour avoir suivi à la lettre ses recommandations), mais qui a connu une grave crise économique en 2001, entraînant le chaos (avec cinq présidents en dix jours en 2001).[réf. nécessaire]
    Protestation contre le FMI et la Banque mondiale à Jakarta en 2004

    À ce sujet, l’américain Joseph E. Stiglitz a développé ces critiques, notamment sur la période 1990-2000, dans son livre La Grande Désillusion (2002). Au sujet de l’intervention du FMI dans les pays asiatiques, notamment l’Indonésie, l’économiste libéral Milton Friedman, a même déclaré que « sans le FMI, il n’y aurait pas le problème de l’Asie. Il y aurait peut-être des cas isolés, comme la Thaïlande, mais [qu’]il n’y aurait pas une si grande crise à travers l’Asie »[réf. nécessaire]. La direction de la Banque mondiale s’est également montrée distante par rapport à la position du FMI et a renforcé l’impression que les deux institutions ne parlent plus systématiquement d’une même voix. M. James Wolfensohn neuvième président de la Banque mondiale, dans son discours du 6 octobre 1998, a déclaré « qu’il souhaiterait que les programmes de sauvetage financier attachent plus d’importance aux préoccupations sociales (comme le chômage) et que le FMI insistait trop en revanche sur la stabilisation des monnaies ».

    Dans son livre The Globalisation of Poverty20, Michel Chossudovsky impute au FMI l’éclatement de la fédération yougoslave, qui «est directement relié au programme de restructuration macro-économique imposé au gouvernement de Belgrade par ses créanciers de l’extérieur. Adopté en plusieurs étapes depuis 1980, ce programme a contribué à déclencher l’effondrement de l’économie nationale qui a mené à la désintégration du secteur industriel et au démantèlement graduel de l’État providence. Les tendances séparatistes alimentées par les divisions sociales et ethniques ont justement pris leur élan pendant une période d’appauvrissement brutal de la population yougoslave21. »

    Les populations peuvent être très critiques face aux politiques d’ajustement structurel (PAS). Par exemple, la population sénégalaise ne comprend pas pourquoi ce pays a dû privatiser tant ses chemins de fer, ce qui a abouti à la suppression de la ligne, que son Office national vétérinaire, mesure conduisant à l’élévation des prix des produits vétérinaires, entraînant un développement des épidémies et des parasites et aboutissant à décimer des troupeaux, abaisser la qualité sanitaire des animaux, et empêchant les exportations du bétail.[réf. nécessaire] La situation en Guinée et au Ghana22 est sensiblement la même. En Mauritanie, la suppression de la propriété collective traditionnelle de la terre a entraîné une concentration de la propriété foncière dans les mains de transnationales agroalimentaires.[réf. nécessaire]

    Enfin, le FMI a subi un second revers en Amérique Latine, notamment en Argentine, dont le président Néstor Kirchner a rééchelonné unilatéralement la dette avec les créanciers privés, tout en escamotant 75 % de celle-ci. Après avoir retrouvé dès 2003 d’importants taux de croissance (autour de 9 %), elle a finalement décidé en 2005 le remboursement total de sa dette de façon anticipée prévue normalement en 2007, afin d’éviter l’étranglement de son économie par les intérêts, ce qui avait conduit à la crise financière selon Néstor Kirchner. Avec le remboursement de sa dette de 9,6 milliards de dollars au FMI, « L’Argentine commence à construire son indépendance », a dit M. Kirchner23. Le FMI s’est félicité du remboursement intégral de la dette de l’Argentine.
    Critique des conditionnalités dites d’ajustement structurel

    Les critiques pensent que les conditions négociées avec le FMI, une entité supranationale, sous forme de plans d’ajustement structurel limitent la souveraineté des économies nationales en encadrant certains aspects de la politique de l’État.

    Ils critiquent aussi l’impact de ces plans sur l’économie. De leur point de vue, l’action sur les salaires diminue d’autant le pouvoir d’achat nominal, la privatisation des entreprises publiques réduit la capacité de l’État à intervenir. De plus l’augmentation des importations mettrait souvent à mal les économies locales des systèmes de production traditionnels.

    Selon eux, certains de ces plans, en entravant la réforme des terres agricoles tout en incitant à accroître le commerce des denrées agricoles, seraient parmi les causes des flux migratoires vers les villes, de l’extension des bidonvilles et de la pauvreté et de l’émigration vers les pays du Nord.[réf. nécessaire]

    Ces plans sont aussi tenus pour responsables de la stagnation économique qui a frappé certains des pays qui les ont appliqués. Par exemple, la suppression ou la diminution des aides publiques pour l’éducation aurait dans certains pays handicapé la formation et nuit à la croissance. De même, des suppressions de programmes de santé auraient laissé le SIDA dévaster des populations, ainsi que l’économie en décimant la main-d’œuvre.[réf. nécessaire]
    Les retraits de pays

    La Pologne s’est retirée du FMI en 1950 sous la pression de l’URSS, avant d’y revenir en 1986.
    La Tchécoslovaquie a été forcée de se retirer en 1954, avant d’y revenir en 1990.
    Cuba s’est retiré en 1964.
    L’Indonésie s’est retirée pendant deux ans, de 1965 à 1967.
    Le 1er mai 2007, le président du Venezuela, Hugo Chávez, a annoncé son intention de retirer son pays de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international : « il vaut mieux que nous en sortions avant qu’on nous ait pillé24 », après avoir remboursé la dette contractée auprès du Fonds en 2006. Ses paroles n’ont pas été transcrites par des actes25.

    Les pays non membres du FMI au 1er janvier 2010 sont : Andorre, la Corée du Nord, Cuba, le Liechtenstein, Monaco, Nauru, le Swaziland et le Vatican. Le 18 avril 2012, le Soudan du Sud a adhéré à l’Institution.
    Le FMI et la Libye

    Le 18 novembre 2008, le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, résume sa rencontre avec Mouammar Kadhafi : « les entretiens que nous avons eus ont témoigné de notre unité de vue sur les réalisations de la Libye et sur les principaux défis auxquels elle est confrontée. Les réformes ambitieuses des dernières années ont produit une croissance forte […] Le défi principal est de maintenir le rythme des réformes en cours visant entre autres à réduire la taille de l’État. »26

    Cette analyse économique est confirmée six jours après le début des émeutes de Benghazi qui commencent la révolte du peuple libyen, le 15 février 2011. Un rapport du FMI loue la bonne gestion économique de la Libye par le colonel Kadhafi, l’encourage à « continuer d’améliorer l’économie », mentionnant son « ambitieux programme de réformes »27.
    Le FMI et l’Égypte

    En novembre 2012, en Égypte alors sous la présidence de Mohamed Morsi, un accord technique avec le FMI était en cours pour une aide d’un montant de 4,8 Mds USD : «Les équipes de négociations ont signé le 20 novembre un premier Accord au niveau technique (« staff level agreement ») pour conclure un Accord de Confirmation (« Stand-By Agreement », SBA). Ce prêt visait à soutenir financièrement la mise en place du programme économique et social du gouvernement au cours de l’année fiscale 2013-2014. Selon le FMI, il s’agissait d’une des composantes d’une aide extérieure globale attendue de 14,5 Mds USD. Afin de réduire les dépenses de l’État, il était notamment prévu de rationaliser les subventions (sauf pour les installations de pétrole et de gaz), de mettre en place en avril 2013 un système de coupons pour la distribution de l’essence, d’augmenter le prix de l’octane 95 (mesure rapidement mise en place), de mettre en vigueur la loi sur la taxe foncière de 2010 en janvier 2014 et de créer une taxe sur la valeur ajoutée des services (juillet 2013).» (Cet accord à l’époque devait être approuvé par le Conseil d’Administration du FMI.). Il était également exigé du gouvernement égyptien de ne pas s’engager dans d’autres voie économiques et/ou politiques en dehors de cet accord 28. Le 16 avril 2013, l’agence Reuters annonce la fin des discussions sans qu’un accord ait pu être conclu 29.
    Directeurs généraux
    Christine Lagarde, directrice générale du FMI depuis le 5 juillet 2011.
    Chronologie

    Depuis 1946, le poste de directeur général du FMI a été successivement occupé par :
    Date Nom
    1 6 mai 1946 – 5 mai 1951 Drapeau : Belgique Camille Gutt
    2 3 août 1951 – 3 octobre 1956 Drapeau : Suède Ivar Rooth
    3 21 novembre 1956 – 5 mai 1963 Drapeau : Suède Per Jacobsson
    4 1er septembre 1963 – 31 août 1973 Drapeau : France Pierre-Paul Schweitzer
    5 1er septembre 1973 – 16 juin 1978 Drapeau : Pays-Bas Johan Witteveen
    6 17 juin 1978 – 15 janvier 1987 Drapeau : France Jacques de Larosière
    7 16 janvier 1987 – 14 février 2000 Drapeau : France Michel Camdessus
    14 février – 30 avril 2000 Drapeau : États-UnisDrapeau : Israël Stanley Fischer (par intérim)
    8 1er mai 2000 – 4 mars 2004 Drapeau : Allemagne Horst Köhler
    4 mars – 7 juin 2004 Drapeau : États-Unis Anne Krueger (par intérim)
    9 7 juin 2004 – 1er novembre 2007 Drapeau : Espagne Rodrigo Rato
    10 1er novembre 2007 – 18 mai 2011 Drapeau : France Dominique Strauss-Kahn
    15 mai 2011 – 5 juillet 2011 Drapeau : États-Unis John Lipsky (par intérim)
    11 5 juillet 2011 – Drapeau : France Christine Lagarde
    Succession de Dominique Strauss-Kahn (2011)

    À partir du 15 mai 2011, John Lipsky, premier directeur général adjoint, assume la charge de directeur général du FMI par intérim dans le cadre de l’affaire Dominique Strauss-Kahn30.

    Le Conseil d’administration du FMI établit, le 20 mai 2011, le processus de sélection du prochain directeur général31.

    Plusieurs personnalités font acte de candidature à la direction générale de l’institution financière : Christine Lagarde, ministre française de l’Économie, des Finances et de l’Industrie32, et Agustín Carstens33, gouverneur de la banque du Mexique et ancien directeur général adjoint du FMI34. Le gouverneur de la banque d’Israël, Stanley Fischer, qui s’est également porté candidat, est écarté en raison de la limite d’âge fixée à 65 ans par le règlement intérieur35.

    Le 28 juin 2011, le Conseil d’administration du FMI désigne Christine Lagarde directrice générale pour un mandat de cinq ans36,37. Elle est entrée en fonction le 5 juillet 201138.

    Source Wkipedia!!!

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