Le FMI à Bamako ce jeudi : La relance de l’économie malienne en ligne de mire

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Interview exclusive du ministre de l’Economie et des Finances : IL N’Y A PAS DE RUPTURE AVEC LE FMI
Le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko

Au titre de l’Accord triennal de la Facilité élargie de crédit (FEC) avec le Mali, le Fonds monétaire international (FMI) entame ce jeudi une mission à Bamako. Les enjeux sont capitaux pour le gouvernement. Il entend prouver à ses partenaires financiers que le pays reste plus que jamais engagé sur la voie des réformes économiques et financières destinées à améliorer la qualité et l’efficacité des dépenses publiques.

Annoncée par Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances, à son retour de Washington en juin dernier, la mission du FMI sera effectivement ce 11 septembre dans nos murs. Les experts de l’institution financière internationale, dans un esprit de partenariat, devront entamer avec les nôtres des échanges féconds sur les critères de performance annoncés par le gouvernement en vue de l’amélioration de la gestion publique et de la mobilisation des ressources internes.

Sur les critères de performance, le Mali a fait de grands progrès qui ont été reconnus par les partenaires financiers lors de la dernière mission qu’ils ont effectuée en mars dernier à Bamako. Depuis lors, Mme la ministre de l’Economie et des Finances a pris son bâton de pèlerin pour galvaniser l’ardeur des services de l’assiette dans la réalisation des objectifs de recouvrement à eux assignés.

Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures additionnelles, destinées à renforcer l’efficacité des structures publiques, Mme Bouaré a visité les Douanes et les Impôts dans le but de dynamiser les services de l’assiette en vue de l’atteinte des objectifs de recettes. Tout au long des discussions à Bamako, les experts du FMI constateront que ces mesures sont effectives sur le terrain.

Les deux opérations, à l’origine du refroidissement des relations entre le Mali et le FMI, à savoir l’achat de l’avion de commandement et le contrat de fourniture d’armes pour l’armée ont été mises en œuvre. A ce sujet, de retour d’une mission à Washington, Mme Fily Sissoko avait déclaré à la télévision malienne: «Chaque fois qu’il y a des interrogations sur quelque chose, nous trouvons légitime  que le FMI nous pose des questions et c’est à nous d’y répondre. Je me dis alors, en tant que décideurs, qu’il nous appartient de veiller à ce que nous puissions expliquer chaque décision que nous posons, au regard du cadre réglementaire existant. Maintenant, si dans sa mise en œuvre, on se rend compte qu’il y a un chainon manquant qui, un jour, peut donner lieu à des déviances, en ce moment-là, il est important encadrer celles-ci en vue de les minimiser».

Sur cette question, le chef de l’Etat, IBK, est dans la même logique. Interrogé à cet effet par nos confrères de l’ORTM et d’Africable Télévision, à l’occasion de la commémoration de sa première année à la tête du pays, le président Ibrahim Boubacar Kéïta a estimé que le FMI est dans son rôle, celui de s’assurer qu’une telle acquisition de l’Etat du Mali, un pays partenaire, n’a pas porté atteinte à l’équilibre de ses comptes.

«Si tel est le cas, nous allons rectifier le tir pour un nouveau départ. S’il y a des erreurs, nous allons les corriger. S’il y a des choses à revoir au niveau légal, nous allons saisir le Parlement pour qu’il en soit ainsi», a-t-il précisé. Tout en se disant très optimiste quant à la reprise normale de l’aide budgétaire avec le FMI.

Le ministre de l’Economie et des Finances, pour qui le  programme économique avec le FMI est vital, a été donc bien inspiré de travailler à renouer le fil du dialogue avec l’institution financière de Bretton Woods avec laquelle toutes les questions sensibles ont été passées au peigne fin. La Directrice du département Afrique, assistée de son adjoint Roger Nord, a été reçue en audience par elle. En cette circonstance, la responsable du FMI a fait part de sa satisfaction de voir la partie malienne parvenir à un accord majeur avec le Fonds à l’issue de cette mission hautement capitale pour le gouvernement.

Les partenaires du Mali ont reconnu que le pays, qui sort progressivement d’une crise multidimensionnelle, a fait des bonds qualitatifs depuis la dernière mission qu’ils ont effectuée en mars dernier à Bamako. Ce qui explique la mission de jeudi du FMI à Bamako, à l’issue de laquelle le ministère de l’Economie et des Finances, compte tenu des efforts de performance déployés çà et là, en termes d’amélioration de la gestion des finances publiques, espère dissiper tous les malentendus et poursuivre, dans l’intérêt des Maliens, les efforts du gouvernement dans le sens de la transformation de notre pays en un pays émergent, à moyen terme.

A l’Hôtel des Finances, on se dit serein et ouvert à toute initiative, destinée à améliorer la gestion des finances publiques. Ce qui démontre, une fois de plus, la volonté du gouvernement d’aller plus rapidement vers la transparence dans la gestion des affaires publiques.

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1 commentaire

  1. La Chine sauve IBK pour sa première bêtise!

    Nous avons largement débattu l’acquisition du nouveau Boeing d’IBK.

    Nous avons fait savoir que:

    1. Son prix annoncé de 20 milliards (par Moro Mara devant les députés) était disproportionné par rapport à son modèle, un Boeing 737 occasion se vendant rarement au dessus des 5 milliards de FCFA n’importe qui peut vérifier cela en tapant sur Google :”prix Boeing 737 occasion” et en convertissant les prix affichés en dollars.

    2. La propriété douteuse du Boeing en question car ni son lieu de dédouanement ni les sociétés impliquées dans l’opération d’acquisition ne sont claires dans cette affaire dont le Mali n’a aucune certitude si l’avion en question est loué ou bien acheté et qu’il est bien une propriété malienne.

    Donc au delà du gaspillage des fonds lié à la surfacturation du prix de l’avion et du graissage (illicite) d’intermédiaires ténébreux, il y a un sérieux problème d’identification du vrai propriétaire de l’avion en question.

    Ce qui est clair, dans tout cela ce que le Mali a été endetté pour 20 milliards et 1 milliard supplémentaire a été sorti du trésor malien pour récupérer l’avion au fisc américain que le gouvernement IBK a appelé cela “entretien de l’avion”.

    Il est évident qu’un pays sous assistance financière internationale du FMI, prend des engagements en matière de contrôle des dépenses publiques.

    Ces engagements lient le Mali à ses partenaires financiers qui lui aident à financer son déficit budgétaire (qui s’est creusé de 140 milliards en 2012 sous ATT à plus de 200 milliards sous IBK en 2014) contre des mesures de bonne gouvernance.

    Si les dérapage budgétaires de ce genre peuvent permettre de craquer 21 milliards pour faire plaisir à un président mégalomane, il est évident que l’engagement pris auprès du FMI n’est pas respecté car il nous finance et on le gaspille dans quelque chose qui nous rapporte rien.

    Pour taire les ardeurs du FMI en mission ce mois de septembre 2014 à Bamako, la Chine met sur la table un don de 18 milliards de FCFA.

    Cela finance du coup 86% des 21 milliards gaspillés par IBK dans son avion et pour son unique confort à la tête du Mali.

    Cela répare la première bêtise d’IBK et fait taire du coup les ardeurs du FMI qui se trouve ainsi soulagé car le trou creusé par l’endettement de 20 milliards est comblé à 86% par la Chine.

    Mais la question qu’on se pose est de savoir quelle contrepartie ou quelle promesse, IBK a-t-il faite à la Chine pour financer ainsi sa caprice au sommet de notre État?

    Les chinois qui financent depuis l’indépendance du Mali des projets gigantesques au Mali (hôpital de Kati, hôpital de Markala, comatex de Ségou, CICB de Bamako, Usine malienne de produits pharmaceutique à Bamako, le stade de yirimadjo, l’hôpital du Mali à Yirimadjo, l’autoroute Bamako-Ségou, le troisième pont de bamako à Sotuba, projet de fibre optique, etc) ne fait pas toujours des dons en espaces sonnantes de 18 milliards de FCFA.

    En général les dons de la Chine sont sous forme de travaux (d’entreprises chinoises) ou de biens meubles ou d’immeuble ou pour financer une partie d’un projet concret (exemple de l’autoroute Bamako-Ségou de 180 milliards de FCFA ou la Chine fait un don d’une partie, le reste étant un prêt remboursable).

    IBK doit donc expliquer aux maliens les promesses qu’il a faites en Chine pour sauver sa face auprès du FMI.

    Quel que soit les engagements pris à Pékin, c’est toujours le Mali qui est engagé pour financer un bien (le Boeing 737) dont nous ne sommes pas sûrs qu’il ait la propriété du Mali car beaucoup de zones d’ombres entourent son acquisition et son immatriculation.

    J’aurai aimé voir la Chine faire un don pour construire des hôpitaux et des écoles ou construire des autoroutes chez nous plutôt que lui voir donner des espaces sonnantes à un régime qui finance son luxe au détriment du bien être des maliens.

    Acquérir un avion à 20 milliards alors que tu ne peux pas payer tes fonctionnaires correctement et qui ne demandent que 17 milliards par l’intermédiaire de l’UNTM et qui sont obligés de faire une grève générale de 2 jours pour se faire entendre du pouvoir, est le comble de la mauvaise gouvernance.

    Ce n’est donc pas un don mais une prime à la délinquance financière que la Chine fait au régime IBK.

    Le prix à payer pour cette prime chinoise de l’impunité du gaspillage IBK, n’est pas connu du peuple malien mais c’est bien lui qui le payera d’une manière ou d’une autre et tôt ou tard.

    Oui mes chers compatriotes, vous payerez tôt ou tard soit par une augmentation des taxes, soit par une augmentation des frais de dédouanement, soit par une augmentation des coûts des travaux d’entreprises chinoises au Mali, soit par un renchérissement des projets ultérieurs financés par la Chine au Mali, soit par une diminution des prix des biens que nous vendrons à la Chine (convention d’exploitation d’une mine, d’une matière première; concession d’exploitation d’un secteur d’énergie ou de télécommunication, etc).

    Mais soyez sûr, que la Chine n’engraisse pas gratuitement IBK pour ses beaux yeux du Mandé Machin Truc.

    Wa salam!

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