Depuis le 31 octobre dernier, fin de la 6e et dernière revue de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC), le Fonds monétaire international (FMI) n’entretient plus de relations programmatiques avec le Mali. L’information est de son représentant résident au Mali, Abdou Aziz Ouane qui a fait, hier à la presse, le point de cette revue.
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Le FMI se « retire » du Mali avec, au moins, un bon constat de son conseil d’administration qui vient d’approuver la 6e et dernière revue de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC).
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« Les performances macro-économiques du Mali ont été satisfaisantes en termes de croissance, de stabilité et de politique budgétaire. Le taux de croissance est estimé à 5,3 % en 2006 et 4,3 % pour 2007. Pour 2008, il est estimé à 5 %. Le niveau d’inflation est de 1,5 % en 2006 et 2 % en 2007. Le déficit budgétaire a été contenu par le financement domestique… » , a souligné, mercredi, le représentant du FMI au Mali, Abdoul Aziz Ouane.
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Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. M. Ouane a tenu à préciser que notre pays n’a pas pu réaliser trois critères de performance au titre de la dernière revue et pour lesquels il a demandé des dérogations.
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La première porte sur le non-respect du critère de performance relatif à la Banque de l’habitat du Mali, « un projet de loi visant à renforcer les pouvoirs légaux de cette banque pour le recouvrement de ses créances devrait être soumis à l’Assemblée lors de sa session d’avril. C’est en ce mois d’octobre que ce projet a été transmis », a expliqué M. Ouane.
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La 2e dérogation concerne également un projet de loi sur la Caisse des retraites du Mali (CRM) que le gouvernement s’était engagé à soumettre à l’Assemblée nationale. Ce qui n’a pas été fait.
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Nouvelle FRPC ou ISPE ?
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La 3e porte sur un critère de performance quantitatif au niveau de l’endettement extérieur. Le gouvernement, pour ne pas miner la croissance, s’était engagé à ne prendre que des prêts d’un niveau de concessionnalité de moins de 35 %. « Mais avec les problèmes énergétiques, le Mali a conçu un prêt concessionnel auprès de la Banque islamique », a-t-il révélé. Toutes choses qui rendent les performances macro-économiques plus vulnérables au choc extérieur.
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Ainsi, pour réduire la vulnérabilité d’une économie faible comme la nôtre, le conseil d’administration du FMI a exprimé, pour le Mali, le besoin de renforcer les réformes structurelles enclenchées dans les secteurs du coton, des télécommunications, des pensions et à la Banque internationale pour le Mali (BIM-SA).
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Le CA du FMI a, en outre, encouragé les autorités maliennes à renforcer l’analyse de la gestion de la dette, la stabilité et le développement du secteur financier.
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Parlant du futur des relations entre l’institution de Bretton Woods et le Mali, M. Ouane dira que deux options s’offrent à notre pays : soit le Mali s’inscrit dans une nouvelle FRPC ou il adopte l’Instrument de support de politique économique (ISPE), plus contraignant, sans financement et réserve, en général, aux pays matures.
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Si cet Instrument est adopté par des pays comme la Tanzanie, le Mozambique, le Nigeria, le Sénégal, il ne l’est pas encore au Mali, qui n’a jusque-là formulé aucun choix officiel.
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Sidiki Y. Dembélé
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