Boriana Yontcheva, cheffe de la délégation du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné au Mali du 24 octobre au 3 novembre, a apprécié les performances économiques du Mali. Selon elle, les signaux sont au vert malgré une situation sécuritaire difficile.
« La croissance du PIB de 2018, soutenue par une production agricole solide, devrait rester robuste à environ 5 %. L’inflation est projetée à environ 1.9 %, en dessous du plafond régional», a déclaré Boriana Yontcheva. Du 24 octobre au 3 novembre, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné au Mali. Avec en ligne de mire: la dixième revue du programme économique et financier du Mali appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI.
A la fin de la mission, la cheffe de la délégation du FMI, Boriana Yontcheva et le ministre de l’Économie et des Finances, Dr. Boubou Cissé ont donné une conférence, le samedi 3 novembre pour faire le point du FEC.
« La mise en œuvre du programme au cours du premier semestre 2018 a été globalement satisfaisante. La mission et les autorités ont revu l’exécution budgétaire du premier semestre 2018. La plupart des critères quantitatifs de performance à fin juin 2018 ont été atteints», a déclaré Boriana Yontcheva, cheffe de la mission du FMI.
D’après elle, la moins-value importante au niveau des recettes intérieures a été compensée par une réduction des dépenses. Et les autorités ont fait preuve de «détermination» pour respecter leur objectif de déficit budgétaire.
Selon elle, en plus de la mise en œuvre des mesures correctives d’administration fiscale pour redresser le niveau des recettes, le gouvernement compte resserrer significativement les dépenses d’investissement moins prioritaires financées sur ressources intérieures et les dépenses courantes, hors salaire. Et cela, afin de respecter l’objectif de déficit budgétaire de 2018.
Quant au budget 2019, la cheffe de la mission du FMI a jugé que le projet en ligne respecte le critère de convergence de l’UEMOA. A savoir: limiter le déficit budgétaire à 3 % du PIB.
Cependant pour Boriana Yontcheva, l’atteinte de cet objectif nécessitera plus d’efforts dans le recouvrement des recettes dans un contexte ou le prix du pétrole demeure en hausse et une situation sécuritaire tendue.
« Pour le moyen terme, les autorités doivent accroître leurs efforts afin de créer de l’espace pour les dépenses en infrastructures et sociales», a-t-elle recommandé.
Mais aussi, pour une mise en œuvre efficace des réformes, selon elle, le gouvernement doit «améliorer l’administration fiscale, être plus efficace dans la taxation du secteur minier et des recettes sur les produits pétroliers, ainsi que la gestion des finances publiques.»
À l’en croire, la mission du FMI et les autorités maliennes sont parvenues à un accord préliminaire sur la conclusion de la dixième revue du programme économique et financier du Mali soutenu par la FEC du FMI. Mais, précise-t-elle, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du FMI prévu en décembre.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, a quant à lui, révélé qu’avec le programme de facilité élargie de crédit du FMI, le Mali a obtenu entre 2012 et 2018, 250 millions de dollars, soit près 144 milliards de francs CFA. Cela prouve selon lui, la bonne gestion des finances publiques.
«Le dernier emprunt obligataire, nous avions demandé 70 milliards FCFA. Mais nous avons pu mobiliser 100 milliards FCFA. Cela atteste la crédibilité de la signature du Mali», a déclaré le ministre Boubou Cissé.
À noter que 22% du budget national est consacré aux dépenses militaires qui ne cessent de croître depuis 2012.
Lassina NIANGALY