Dans une déclaration qu’il nous a fait parvenir, le BEN-URD explique que lors de sa réunion ordinaire du mardi 30 septembre 2014, il a analysé les conclusions de la mission du Fonds monétaire international (FMI) au Mali du 11 au 25 septembre 2014 ainsi que ses recommandations. Il estime que lesdites que ces conclusions sont un désaveu cinglant infligé aux autorités de notre pays et jettent ainsi l’opprobre sur tout le peuple malien.
«A l’URD, nous ne sommes ni surpris ni étonnés de ce qui vient d’être révélé car nous n’avons jamais cessé, depuis le début de la présente législature, d’attirer l’attention du président de la République et du gouvernement sur les graves dérives et les manquements multiples aux règles de saine gestion des ressources publiques», déclare le BEN-URD.
Les responsables de l’URD déclaré avoir tiré sur la sonnette d’alarme lors de la Déclaration de Politique Générale du Premier ministre en avril 2014 en lui refusant la confiance.
«Nous avons, avec notre groupe parlementaire VRD, déposé une motion de censure contre le Gouvernement en juin 2014. Nous avons refusé de voter le collectif budgétaire présenté par le gouvernement pour ses nombreuses insuffisances et incohérences en août 2014 et avons, à cette occasion, publiquement fait part de nos extrêmes réserves sur le budget qui était proposé».
Et le BEN-URD de rappeler que le 7 septembre 2014, à l’occasion de l’anniversaire de l’investiture du président de la République, lors du meeting de l’opposition, celle-ci avait dressé «le bilan catastrophique des douze mois de la gestion approximative du régime» et avait rendu publique une déclaration dans laquelle elle exhortait IBK à imposer une gestion rigoureuse, transparente et efficace des finances publiques, à arrêter d’utiliser le budget de l’Etat dans des «dépenses somptuaires….»
L’opposition avait aussi appelé à rétablir la confiance, une confiance durable estimable envers son peuple et envers la communauté africaine et internationale, afin de mettre fin aux souffrances qui perdurent, aux colères qui grondent, aux suspicions qui s’installent et aux blocages financiers qui se multipliaient….
Le BEN-URD rappelle aussi avoir exhorté, avec d’autres partis de l’opposition, le président de la République à promouvoir la morale publique qui privilégie l’intérêt supérieur de l’Etat au détriment du profit personnel.
Il précise qu’après la mission, le FMI a instruit au gouvernement de : “appliquer sans délai les dispositions de l’article 18 de la loi 96-060 portant loi des finances qui prévoit des sanctions dans le cadre de l’engagement irrégulier des finances publiques ou toute autre procédure de sanction contre les infractions constatées; publier les rapports d’audit des marchés incriminés sur le site de la primature; enregistrer l’avion présidentiel dans la comptabilité matière de l’Etat et démanteler le montage financier douteux qui a fait immatriculer cet avion au nom d’une société sur le registre de l’aviation civile d’Aruba (Antilles néerlandaises) avec un contrat de bail pour son exploitation; annuler la garantie de 100 milliards F CFA consentie par le ministère de l’Economie et des Finances liée à des contrats du ministère de la Défense; éliminer du contrat de 69 milliards d’armement la part surfacturée de 29 milliards et réexaminer l’utilité des biens commandés; ramener le niveau des contrats passés par le ministère de la Défense de 133 milliards à 57 milliards en annulant totalement ou partiellement des contrats; produire un nouveau collectif budgétaire.”
Et les responsables du parti de la poignée de mains de conclure que le FMI donne ainsi raison à l’opposition et démontre la pertinence de leurs appréhensions et de leurs alertes.
Le BEN-URD espère que le chef de l’Etat saura tirer toutes les conséquences de cette «historique admonestation de nos partenaires».
Bruno D S