Les ministres des finances et les gouverneurs de banque centrale du monde entier se sont réunissent à Washington, depuis avant hier 20 octobre, à l’occasion de l’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale. Côté malien, le ministre des finances Abou-Bakar Traoré et son homologue de l’économie, de l’industrie et du commerce, Mme Fatoumata Néné Sy sont arrivés dans la capitale fédérale américaine où ils ont eu de nombreux échanges avec les responsables économiques et financiers des institutions de Bretton Woods.
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L’assemblée a lieu quelques jours après l’élection de Dominique Strauss Kahn à la tête du FMI, mais aussi et surtout à un moment où l’économie mondiale émet des signaux contradictoires et où un regain de pressions s’exerce en faveur de la réforme du FMI. À en juger par les niveaux records dont plusieurs marchés boursiers se sont approchés ces derniers jours, les opérateurs semblent avoir chassé l’inquiétude qui prévalait en août face au resserrement du crédit le plus sévère enregistré depuis une décennie à la suite de l’effondrement du marché hypothécaire à risque des États-Unis.
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Toutefois, les cours mondiaux du pétrole sont proches de leurs niveaux records et la baisse du dollar préoccupe les dirigeants de certains pays avancés et émergents. Aussi, les responsables qui participeront aux réunions de Washington voudront-ils débattre des perspectives de l’économie mondiale, assombries par les récentes turbulences financières.
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Comme il fallait donc s’y attendre, après ces récentes secousses économiques et financières, les prévisions de croissance pour l’année prochaine ont été revues à la baisse par le FMI. L”institution, qui vient de publier ses projections semestrielles, a maintenu sa prévision de croissance du PIB mondial pour 2007 à 5,2% formulée en juillet, mais a révisé en baisse son anticipation pour 2008 à +4,8%, contre +5,2% précédemment.
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Pour les experts du FMI, l”économie mondiale est aujourd”hui nettement tirée par la Chine, dont la croissance économique devrait atteindre 11,5% cette année avant de ralentir un peu l”an prochain, à environ 10%. Cette révision en baisse des perspectives 2008 s”explique aussi par le ralentissement attendu aux Etats-Unis et dans les pays affectés – par ricochet – par la crise du crédit hypothécaire, comme le Canada, le Mexique et certains pays asiatiques.
rn Ce ralentissement de la croissance, ne devrait pas avoir d’incidences directes sur les programmes de la banque mondiale. A en croire son président, Robert Zoellick, au cours de l’exercice 2007, le groupe de la banque mondiale a engagé 34,3 milliards de dollars de prêts, de dons, de prises de participations et de garanties en faveur des entités publiques et des entreprises privées. Ce qui représente 7,8% de plus que durant l’exercice précédent, soit près de 1500 milliards de francs CFA.
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Pour Robert Zoellick, le groupe de la banque mondiale peut et doit faire beaucoup plus. C’est ainsi que 7 pays à faible revenu, dont le Mali, ont bénéficié, cette année, de dons totalisant 265 millions de dollars au titre de l’initiative pour la mise en œuvre accélérée du programme éducation pour tous. S’agissant justement du continent africain, les administrateurs de l’institution de Bretton Woods ont dressé le bilan des 18 premiers mois d’application du plan d’action pour l’Afrique.
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Les progrès ont été jugés globalement satisfaisants, les résultats ayant dépassé les prévisions dans plusieurs domaines à savoir le développement du secteur privé, la réduction du déficit infrastructurel et la lutte contre le VIH/Sida et le paludisme. Ici, on estime que, malgré ce bilan positif, le plan aurait pu avoir un impact plus grand encore s’il s’était fixé un plus petit nombre d’objectifs, et avait davantage privilégié l’obtention de résultats.
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A l’avenir, la Banque mondiale fera donc porter ses efforts sur 8 domaines d’intervention privilégiés, entre autres, le développement du secteur privé africain, la démarginalisation des femmes, le renforcement des compétences pour s’assurer une compétitivité accrue, l’accroissement de la productivité agricole, l’accès à l’eau salubre ou encore la lutte contre le VIH/Sida.
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Précisons que les Conseils des Gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale (Banque) et du Fonds monétaire international (FMI) se réunissent normalement une fois par an, à l”automne, pour une séance plénière destinée à passer en revue le travail de leurs institutions respectives. Ces Assemblées annuelles, qui se tiennent en septembre ou octobre et ont habituellement lieu à Washington deux années de suite et dans un autre Etat membre, la troisième année, sont précédées des réunions ministérielles du Comité monétaire et financier international (CMFI), principal organe consultatif du FMI, et du Comité du développement, forum conjoint du FMI et de la Banque mondiale.
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Au programme des Assemblées annuelles figurent deux journées de séances plénières au cours desquelles les Gouverneurs traitent des affaires qui les concernent, se consultent mutuellement et s”adressent aux délégués présents pour exposer le point de vue des pays qu”ils représentent sur les questions d”actualité en matière d”économie et de finance internationale. Durant ces Assemblées, les Conseils des Gouverneurs prennent aussi des décisions sur la façon de traiter les dossiers monétaires internationaux du moment, et approuvent les résolutions correspondantes.
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Réunissant un nombre considérable de responsables des pays membres, les Assemblées annuelles offrent l”occasion de tenir des consultations de grande ou petite ampleur et de nature formelle ou informelle. De nombreux séminaires ont, en outre, eu lieu en marge de ces Assemblées, y compris ceux organisés par les services des deux institutions à l”intention des membres des médias.
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C’est ce qui explique certainement l’importance accordée à ces assises (qui prennent fin aujourd’hui) par le Mali qui y était remarquablement représenté.
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