Assainissement des finances publiques : Le FMI ne lâchera pas le Mali

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Mali-FMI : Les enjeux de la deuxième revue 2014
La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde avec Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances (photo archives)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Fonds monétaire international tient le Mali par le bout du nez. Après avoir découvert les manœuvres à travers lesquelles nos dirigeants ont presque réussi à casser du sucre sur le dos du peule, Breton Woods a décidé de prendre les choses en main.

C’est en tout cas ce qui ressort de son dernier rapport que le gouvernement tente vaille que vaille de dissimuler. Aujourd’hui, on assiste à une série de reformes au niveau de l’hôtel des finances et à la Primature, notamment dans la procédure de gestion des finances publiques. Ces mesures ne sont autres que les injonctions du FMI, même si, pour camoufler les choses, certains se tapent la poitrine et réclament l’initiative de ces reformes. La relecture de l’article 8 du décret n°8-485/P-RM du 11 août 2008 portant sur les exclusions du champ d’application des procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public pour les achats des services et biens marqués du sceau de «secret en matière de défense» ou «des intérêts essentiels de l’Etat» ; la vérification des comptes de la défense par le Bureau du Vérificateur général et la publication de ce rapport et celui de la section des comptes de la cour suprême entre autres, sont des injonctions que le FMI même à qualifier de préalables dans son rapport.

Mieux, la convocation d’un second collectif budgétaire avant fin octobre est une autre directive que le gouvernement s’est engagé à exécuter. Toute chose qui a valu le Conseil de ministres extraordinaire du jeudi dernier. Le FMI tient à la rectification de la loi des finances 2014 pour inclure des dépenses qui n’y figurent pas. Notamment, l’achat d’équipement sportif à hauteur de 6,1 milliards et 1,3 milliard relatifs à la construction de la salle Afrobasket.

Les exigences du FMI pour 2015

Plus rien ne sera comme avant, c’est ce qu’a décidé le FMI. Pour sa participation au budget 2015, il a élaboré une série de mesures sous forme de programme avec des dates bien précises.

Le programme fera l’objet d’une évaluation périodique sur la base de critères de réalisation en fin décembre 2014 et fin juin et fin décembre 2015, de critères de réalisation continus et d’indicateurs en fin mars et fin septembre 2015, et de repères. Les critères de réalisation et indicateurs sont définis dans le protocole d’accord technique (PAT) qui précise également la nature et la fréquence des informations à fournir pour un bon suivi du programme. Les conclusions des troisième et quatrième revues de l’arrangement sont attendues, respectivement, à partir du 1er mai et du 1er novembre 2015.

Ainsi, dans le cadre de la bonne gouvernance des finances publiques, le renforcement de la stabilité du secteur financier et l’augmentation des recettes fiscales, le FMI exige l’audit, par le Contrôle Général des Services Publics (Cgsp), de la conformité des contrats dérogatoires revêtus des sceaux de «secret en matière de défense» ou «des intérêts essentiels de l’Etat» avec le décret adopté par le Conseil des ministres, le 19 septembre 2014, en la matière, avec comme date d’exécution le 28 février 2015. La présentation du rapport du ministre de l’Economie et des Finances sur les dépenses extrabudgétaires depuis le 25 septembre 2014 au plus tard le 28 février 2015. L’établissement,  en coopération avec la banque centrale, d’un plan d’action visant à mettre en œuvre les recommandations d’une mission d’assistance technique de janvier 2014 du Département des marchés monétaires et de capitaux du FMI afin de renforcer la stabilité et le développement du secteur financier, date d’exécution le 28 février 2015. La  préparation, d’ici cette date, d’une stratégie pour éliminer graduellement les subsides à la consommation identifiés dans la structure des produits pétroliers, au plus tard  le 30 juin 2015.

Il faut croire que le gouvernement n’a d’autre choix que de se plier à ces injonctions de l’argentier. D’ores et déjà, selon le rapport, le gouvernement a accepté ces mesures pour ne pas frustrer le bailleur. Le FMI veille au grain, plus rien ne sera comme avant. Il ne  lâchera pas le Mali d’une semelle.

Harber MAIGA

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2 COMMENTAIRES

  1. Les programmes du FMI fonctionnent comme ça de tout temps et en tout lieu (mesures préalables avant le passage devant le Conseil d’administration, 2 revues par an pour vérifier l’état de mise en oeuvre des repères et critères du programme, une mission en septembre pour préparer le budget, etc…). Au moins les maliens commencent à s’ instruire avec cette histoire, c’est une bonne chose.

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