Dans le cadre des discussions relatives à un nouveau programme économique et financier du Mali, appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI), une mission de l’institution conduite par Boriana Yontcheva a séjourné dans notre capitale du 12 au 25 juin 2019. A l’issue des travaux, la cheffe de mission du FMI a animé, le mardi 25 juin, dans la salle de conférence du Ministère de l’Economie et des Finances, une conférence de presse pour partager avec les hommes de média les conclusions desdits travaux. C’était en présence du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, Barry Aoua Sylla, et de plusieurs cadres de l’Hôtel des Finances.
Après les mots de bienvenue du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, la cheffe de la mission du Fmi, Boriana Yontcheva, a précisé que les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du Fmi et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d’administration.
Selon elle, sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du Fmi établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera soumis à l’examen et à la décision du Conseil d’administration du Fmi. « La mission du Fmi et les autorités maliennes sont parvenues à un accord préalable sur un nouveau programme économique et financier soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) », a-t-elle annoncé.
A l’en croire, le nouveau programme, ancré sur la nouvelle stratégie de développement des autorités maliennes (Credd 2019-23), vise à favoriser une croissance forte et inclusive et la réduction de la pauvreté par des investissements dans les infrastructures et les secteurs sociaux, et à stimuler la création d’emplois, notamment pour les jeunes. Et de poursuivre que les objectifs clés du programme sont de maîtriser les dépenses et renforcer la mobilisation des recettes par la poursuite des réformes d’administration fiscale.
« La mission du Fmi encourage les réformes visant à renforcer la gouvernance et l’efficacité du secteur public et à améliorer le climat des affaires. Nous sommes parvenus à un accord préliminaire sur un nouveau programme économique et financier du Mali soutenu par la FEC du Fmi, pour un montant d’environ 200 millions de dollars soit près de 100 milliards de Fcfa, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du Fmi. L’examen du dossier par le Conseil d’Administration du Fmi est prévu pour fin août 2019 », a ajouté la cheffe de la mission du Fonds monétaire.
A ses dires, le déficit budgétaire de l’Etat devrait respecter le critère de convergence de l’Uemoa de 3% du PIB en 2019. A cet effet, dit-elle, certains des objectifs clés du programme sont de maîtriser les dépenses et de renforcer la mobilisation des recettes par la poursuite des réformes d’administration fiscale.
Elle ajoutera que le gouvernement malien a commencé à mettre en œuvre des mesures correctives pour remédier à la forte détérioration des recettes fiscales enregistrée en 2018. Selon elle, ces efforts de modernisation de l’administration fiscale devront également s’accompagner de mesures d’amélioration de la taxation du secteur minier, du prélèvement de recettes sur les produits pétroliers, de la propriété foncière, d’une rationalisation des exonérations fiscales (dont celles accordées au secteur minier), et d’une accélération de la numérisation des procédures d’acquittement de l’impôt.
« En mettant en œuvre ces politiques, le Mali sera en mesure de créer de l’espace budgétaire pour un meilleur redéploiement de l’Etat dans les régions du centre et du nord du Mali, l’investissement dans les secteurs sociaux et les infrastructures. Les Autorités maliennes s’engagent également à reformer le secteur de l’énergie afin de permettre un retour à l’équilibre financier de la société publique d’électricité l’Edm-sa à moyen terme tout en garantissant un meilleur approvisionnement des populations en électricité», a-t-elle laissé entendre.
Pour finir, elle dira que la mission encourage les réformes visant à renforcer la gouvernance et l’efficacité du secteur public et à améliorer le climat des affaires notamment en améliorant davantage la gestion des finances publiques et en assurant un meilleur suivi des problèmes de gouvernance rapportés par les organes de vérification et de contrôle dont le Contrôle Général des Services et le Bureau du Vérificateur Général ainsi que la poursuite de la réforme de la loi contre la corruption et l’enrichissement illicite afin d’élargir le champ des fonctionnaires soumis à l’obligation de déclaration de patrimoine. « L’équipe des services du Fmi tient à remercier les Autorités, leurs interlocuteurs du secteur privé, et les équipes techniques, de leur chaleureux accueil, leur appui et de leurs entretiens constructifs », a-t-elle conclu.
Boubacar PAÏTAO