Les rideaux sont tombés sur la mission du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des consultations relatives à la 10ème Revue du programme économique et financier du Mali, appuyé par l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. C’est au cours d’une conférence de presse que le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, et la cheffe de mission du FMI, Mme Boriana Yontcheva, ont informé les journalistes sur les progrès réalisés sur la situation macroéconomique du pays.
« C’est un programme triennal depuis décembre 2013 qui se glissait sur 3 ans, mais nous avons convenu de le renouveler pour une année supplémentaire, donc pour 4 ans, et ce programme est soutenu par le Font monétaire international pour faciliter et élargir le crédit. C’est un programme économique et financier pour lequel il y a un message de reforme qui est conclu entre le FMI et le gouvernement du Mali pour une mise en œuvre sur un calendrier bien défini, à une échéance définie et avec des résultats mesurables à atteindre », a, d’entrée, expliqué Boubou Cissé.
Et le ministre de poursuivre : « la contrepartie de ces réformes ou l’atteinte de leurs résultats est un soutien financier ou technique de la part du FMI. Ce soutien se fait sous forme de don ou de prêt… A coté de ce fonds, il y a tout un ensemble d’appuis techniques que nous avons pu bénéficier, comme dans d’autre secteur important dans notre économique comme les mines… Cela a donné des résultats très concrets, très bénéfiques pour notre économie ».
Quant à la cheffe de mission du FMI, elle a donné quelques grands points du bilan au cours des 5 dernières années. Par rapport à la FEC, elle dira que c’est une aide qui est prévue pour les pays qui connaissent des difficultés prolongées de la balance des paiements. Ce sont des pays où les entrées sont inférieures aux sorties. Selon Yontcheva, la mise en œuvre du programme au cours du premier semestre 2018 a été globalement satisfaisante. La mission et les autorités ont revu l’exécution budgétaire du premier semestre 2018 et la plupart des critères ont été atteints. A ses dires, le niveau attendu des recettes à fin décembre 2018 est inférieur à l’objectif du gouvernement de 1 pour cent du PIB. Plusieurs réformes structurelles ont été mises en œuvre, en particulier celle sur la gouvernance ou l’objectif de transmission des déclarations de patrimoine par les hauts fonctionnaires a été largement rempli. Cependant, a-t-elle précisé, la formule de fixation des prix pétroliers n’a pas été constamment mise en œuvre et la réforme relative au relèvement du seuil des investissements bénéficiant d’exonérations fiscales a été retardée.
Par rapport au budget préliminaire de 2019, elle dira que ce budget est en ligne avec le respect du critère de convergence de l’UEMOA limitant le déficit budgétaire à 3% du PIB. Atteindre cet objectif va nécessiter, selon elle, plus d’efforts de recouvrement des recettes dans un contexte de prix pétroliers toujours élevés et une situation sécuritaire difficile. Elle a aussi déclaré que les autorités doivent accroitre leurs efforts afin de créer de l’espace pour les dépenses en infrastructures et sociales; ainsi que l’amélioration de la gestion des finances publiques, en particulier l’augmentation de l’efficacité des investissements publics et le renforcement de la gestion de la dette.
« Nous étions arrivés à 22% de notre budget, c’est énorme ; on pensait que c’est un phénomène temporaire mais ça persiste jusqu’à présent. Ces problèmes sécuritaires vont continuer et ces effets continueront, mais nous nous efforçons de les maîtriser », à-t-elle répondu à une question relative aux dépenses liées à la sécurité.
Et Boriana Yontcheva de poursuivre: «nous ne pourrons pas, dans les deux à trois années à venir, descendre plus bas que les 20-22% que nous avons cités. C’est à travers ces dépenses que nous arrivons à renforcer la présence de l’Etat dans les zones que nous avons du mal à maîtriser jusqu’à présent.
Mamadou NIMAGA