Dr. Bocari Tréta reste le président du conseil d’administration de la Banque malienne de solidarité (BMS-SA) en l’absence d’une nouvelle décision du ministre de l’Economie et des Finances. Il devrait présider la prochaine session du conseil d’administration d’ici la fin de ce mois. Dans le même temps, le nouveau DG, dont les réformes ne font pas que des heureux, en train de faire taire ses détracteurs.
Depuis le 3 janvier 2019, la Banque malienne de solidarité (BMS-SA) a un nouveau directeur général en la personne d’Alioune Coulibaly, qui occupait le poste de directeur adjoint chargé du support. C’était à l’issue de la 58e session du conseil d’administration de la banque dont les travaux ont été présidés par Dr. Bocari Tréta en sa qualité du président du conseil d’administration. A l’issue de cette rencontre, deux nouveaux directeurs adjoints ont été nommés. Il s’agit de Souleymane Sambou Sylla en qualité de directeur adjoint chargé du support et Soufiana Diarra comme directeur adjoint chargé de l’exploitation.
Depuis sa nomination, le nouveau patron de la BMS-SA (il a remplacé Babaly Bah, admis à faire valoir ses droits à la retraite) s’est mis à la tâche afin de relever le défi. Il s’agira pour lui de maintenir le cap puisque la BMS-SA est réputée être la première banque malienne dans le cadre du financement de l’économie nationale. Et aujourd’hui, c’est la seule banque qui reste également dans le giron de l’Etat malien. Voilà pourquoi, elle est confrontée à un nouveau challenger.
Le hic est que depuis sa nomination, le nouveau patron est accusé à tort ou à raison d’être derrière certaine pratique. Il s’agit là de la nomination de certains cadres, de la non-tenue du conseil d’administration ainsi que la suppression de certains avantages comme les denrées alimentaires pour le personnel.
Nous avons tenté de recouper ces allégations auprès d’un responsable de la banque, qui a catégoriquement démenti ses informations. “D’abord, merci de votre démarche que nous trouvons très salutaire et professionnelle. Vous savez, le nouveau directeur général vient juste de commencer et comment à trois mois de sa prise de fonction, on peut l’accuser comme ça. C’est archi-faux. C’est vrai qu’il ne peut pas être aimé ou apprécié par tout le monde, mais, de grâce, il faut qu’on le laisse travailler. Il est en train de se battre pour que cette banque puisse garder sa première place. Pour cela, il faut chercher de l’argent à travers des partenaires afin de faire bouger l’économie. Voilà son seul souci”, nous a-t-il précisé.
Quid des nominations ? “Je pense que cela n’est pas interdit en tant que nouveau patron d’une structure comme la BMS-SA. Il a le droit de choisir les gens auxquels il a confiance. C’est tout. Sinon dire qu’il est en train de relever tous les cadres proches de Babaly Bah, c’est faux ou encore faire de la promotion des ex-cadres de la BHM (Banque de l’habitat du Mali) parce que lui-même fut un cadre de cette défunte banque, là aussi, ce n’est pas vrai. Il a fait nommer beaucoup de cadres qui sont issus de la BMS”.
Sur la non-tenue du conseil d’administration, notre interlocuteur a été très clair : “Vous savez, nous avons deux conseils d’administration sur un exercice. Il s’agit de la session budgétaire qui se tient généralement à la fin de l’année et une autre session dite session d’arrêté, qui doit se tenir au plus tard fin juin. Pour cela, il faudra les rapports des commissaires qui seront ensuite validés. C’est pour vous dire que nous sommes toujours dans le délai. Et si tout va bien, nous allons tenir cette session d’ici la fin de ce mois”.
A propos de Dr. Bocari Tréta, il précisera : “Tréta est toujours PCA. Et d’ailleurs, il n’a jamais tenté de s’accrocher à ce poste. C’est vrai que les nouvelles dispositions ne lui permettent désormais d’être PCA. C’est pourquoi, lui-même avait souhaité se retirer. Mais, vous savez, la nomination d’un nouveau PCA dépend du ministre de l’Economie et des Finances. En d’autres termes, c’est lui qui a la prérogative de nommer un PCA à la BMS-SA. Voilà pourquoi, Bocari Tréta est toujours à ce poste. D’ailleurs, c’est lui qui doit présider la prochaine session du conseil d’administration. C’est tout”.
Sur la suppression de certains avantages comme les denrées alimentaires, il nous est revenu que celle-ci est effective depuis juin 2018, c’est-à-dire bien avant la nomination d’Alioune Coulibaly comme directeur général.
“En fait, la suppression des denrées alimentaires avait été proposée par lui lorsqu’il fut nommé directeur adjoint chargé du support. C’était une manière de bien contrôler cette affaire, qui était très mal gérée. Il s’agit là d’une règle minimum pour gérer une entreprise. Donc, il fallait trouver une solution à cette situation puisque la BMS compte aujourd’hui 500 agents. Aujourd’hui, un nouveau canevas a été défini. Si tout va bien, les agents bénéficieront désormais de ces avantages”, dira-t-il.
Pour conclure, notre interlocuteur précisera que le nouveau directeur général est tout simplement victime d’une cabale pour ternir son image afin qu’il puisse échouer de ses missions : “Ils sont en train de raconter du n’importe quoi sur cet homme. Pour ternir même sa personnalité, ils sont allés dire qu’il a mis le nom d’une dame pour effectuer une mission sur Paris alors qu’elle n’est qu’un simple agent de guichet. En réalité, c’était une mission purement commerciale pour faire ramener un partenaire pour le bonheur de la banque. Et ce partenaire est attendu à Bamako très bientôt. Sinon, il y a rien entre le directeur et cette dame”.
El Hadj A.B. HAIDARA