L’Etat malien tordrait le cou aux gros débiteurs de la Banque de l’Habitat du Mali (BHM). Apparemment la bouffée d’oxygène que l’Etat a donné à cette institution financière n’aurait pas suffi pour la remettre débout.
La Banque de l’Habitat du Mali broie encore du noir. Elle ne semble pas se remettre de son étourdissement financier au point que ses travailleurs se méprennent à appeler des citoyens lambda, qui seraient demandeur de propriété immobilière. Preuve que la clientèle ne se bouscule pas aux portillons. Normal quand on sait qu’une banque qui s’est vue prise dans un tourbillon, ne peut avoir pignon sur rue. À moins qu’elle change d’appellation.
Pour des raisons qu’on connaît, l’Etat malien s’efforce à tirer vers le haut une institution qui a du mal à marcher. Et l’on ne fait pas dans la parcimonie. La BHM, ce gros malade de l’Etat, demeure encore sous perfusion pour rester en vie. Faut-il rappeler que l’Etat malien lui a injecté la bagatelle de 35 milliards FCFA pour lui faire retrouver l’usage de ses membres. Ça ne pouvait pas suffire ; il lui fallait encore 5 milliards FCFA pour insensibiliser ses plaies intra-syndiquées dont le montant s’élèverait à 9 milliards FCFA. Sans être sévère, l’Etat s’active pour remettre débout son gros malade, quand bien même la clientèle n’est pas au rendez-vous. D’où la loi dite spéciale "BHM", qui consisterait à redonner la main à la Banque de l’Habitat du Mali pour frapper ses gros débiteurs. On imagine que cette dernière aura sûrement la main lourde ; mais pour être honnête on est en train de tourner en rond. Et l’Etat sait que cette stratégie ne serait pas payante, selon nos sources. C’est pourquoi, il penserait à relever sa participation actionnariale avant la fin de cette année. Autant dire que le cas BHM, c’est la croix et la bannière.
Ahmed Tounkara