Bancarisation et utilisation des moyens de paiement de la Bceao dans l’Uemoa : La Bceao lance la campagne

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Les titulaires de compte bancaire dans les huit Etats de l’Uemoa, selon les responsables de la Bceao,  représentent moins de 10% de la population. Au Mali, aux dires d’Oumar Tatam Ly, directeur national de la Bceao Mali,  il n’y a que 4,7% de maliens qui disposent d’un compte bancaire. En prenant en compte  les comptes ouverts auprès des institutions de micro finance, le taux de bancarisation passe  à 11,63%. Des taux insuffisants comparativement à ceux du Maroc, de la Tunisie et de l’Afrique du Sud qui ont respectivement 40%, 60% et 80%. Pour les dirigeants de l’Uemoa, le fait que les citoyens  de l’union  sont moins titulaires de compte bancaire s’explique par plusieurs facteurs. L’on note la méfiance de la population vis-à-vis des instruments de paiement scripturaux, le faible niveau de revenu des populations, les difficultés d’accès aux services bancaires, la méconnaissance du système bancaire et de ses pratiques par une large frange de la population, le long délai d’encaissement et d’exécution des transactions et le coût élevé des transactions et services bancaires.

Consciente qu’il faut redresser la situation de la bancarisation et l’utilisation de moyens de paiement scripturaux afin de stimuler la croissance et sécuriser les avoirs des populations, la Bceao, à travers son gouverneur, Phillipe Henri Dacoury Tabley, a procédé le jeudi dernier au siège de l’institution à Dakar, au lancement officiel de la campagne de communication et de sensibilisation de la promotion de la bancarisation et de l’utilisation des moyens de paiement scripturaux dans l’Uemoa. Elle a été suivie en vidéo conférence par les agents de la Bceao Mali et plusieurs représentants des Banques et institutions de micro finances de la place.

Cette campagne vise plusieurs objectifs : contribuer à porter le taux de bancarisation au cours des cinq prochaines années à 20%, contre actuellement un taux qui se situe entre 3 et 8% selon les pays de l’Union; faire connaître les nouveaux systèmes de paiement mis en place par la Bceao et l’Uemoa et qui respectent les standards modernes et internationaux (système interbancaire de compensation automatisé dans l’Uemoa, système de transfert automatisé et de règlement dans l’Uemoa et le système régional de paiement par carte interbancaire); l’information sur le fonctionnement et les opportunités offertes par les nouveaux systèmes de paiement et l’incitation à leur utilisation, etc.

Pour faire passer le message au sein des populations des pays de l’Uemoa, la campagne s’étendra sur six mois durant lesquels il y aura la diffusion de spots audio-visuels, de sketches, de films documentaires dans plusieurs langues. Il sera procédé aussi à l’organisation d’actions de proximité, d’évènements promotionnels ainsi que le déploiement d’affiches et de prospectus.

L’initiative est appréciée par les banquiers du Mali. «La bancarisation est limitée dans notre pays. Je crois qu’actuellement, il n’y a que 4,7% de Maliens qui disposent d’un compte bancaire. Si l’on retient ceux des institutions, il passe à 11,63%. Des taux insuffisants. C’est pourquoi, au terme de cette campagne, on veut parvenir à un taux de bancarisation de 20% qui constitue un point de départ. Pour atteindre cet objectif, on a besoin de la mobilisation de l’ensemble des acteurs», a dit Oumar Tatam Ly. Et Alou Sidibé, directeur de Kafo Jiginew  d’ajouter : «cette campagne est nécessaire et très utile, parce qu’on ne peut pas arriver à un développement économique, et améliorer aussi la croissance économique tant que la majorité de nos populations n’a pas accès aux services financiers et notamment aux instruments de payement».

Hadama B. Fofana

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