Bancarisation du paiement des bourses des étudiants : Une éventuelle magouille entre le DG du CNOU et son agent comptable est à craindre

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Lancée en grande pompe, il, y a de cela quelques semaines, la bancarisation des bourses des étudiants, un partenariat entre le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) dirigé par Abdoul Haïdara et Ecobank, cache des zones d’ombre. Il y a beaucoup de non dits. L’initiative en tant que telle est bonne et est à saluer puisqu’il permettra d’alléger la souffrance des étudiants de l’université de Bamako lors du paiement des trousseaux, des bourses et autres allocations.

 

A travers le programme de bancarisation des bourses, Ecobank, après l’ouverture d’un compte, mettra une carte de retrait à la disposition de chaque étudiant pour les besoins de ses opérations bancaires En plus, les étudiants ne paieront pas de frais ou indemnités relatifs à l’entretien du compte, de la carte bancaire et aux opérations effectuées. Ecobank envisage également de prendre en stage de formation pratique certains étudiants. Aussi, il sera mis à leur disposition des services de proximité par l’installation de guichets mobiles ou fixes sur ou aux alentours du campus ainsi que  la gratuité du SMS Banking.

Nul ne doute donc de l’importance de cette nouvelle politique de bancarisation des bourses des étudiants. Cela au regard de toutes les souffrances dont subissent les étudiants au moment du paiement des trousseaux, bourses et autres allocations dans les  différentes facultés.

Mais, car il y a un mais, elle aura des conséquences terribles pour les désormais anciens économes. Lesquels seront en chômage. Le problème de leur redéploiement va se poser avec acuité. Déjà, beaucoup d’entre eux ne dorment plus que d’un seul œil. La deuxième conséquence de la bancarisation des bourses non les moindres est relative à la grande magouille qui sera planifiée et entretenue par le directeur général du CNOU, Abdoul Haïdara et son principal agent comptable. Déjà, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander plus de transparence dans la gestion du dossier de la bancarisation des bourses. Puisque ces deux personnes citées plus haut auront un rôle primordial dans la préparation des dossiers pour le trésor public. Ils joueront, en plus du travail relatif aux formalités administratives, les missions et fonctions qui étaient assignées aux économes. Or, on le sait des économes se sont enrichis sur le dos de l’Etat. Leurs techniques sont nombreuses et connues. Il s’agit entre autres, d’ajouter des noms fictifs sur la liste officielle des étudiants boursiers ; du maintient du nom des centaines d’étudiants, qui ont fini avec les études, qui ont abandonné des études ou décédés. Enfin, la magouille la plus juteuse des économes est la collision entre eux et certains opérateurs économiques de la place. Ils prêtent de l’argent public aux opérateurs économiques avec des intérêts colossaux en attendant que le paiement des bourses ne commence. On se rappelle, une économe de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines avait fait les frais de sa collaboration avec certains commerçants. C’est toute cette pratique douteuse qui sera entre les mains du DG et de son comptable. A la place des économes, le DG et son comptable établiront les dossiers des étudiants devant bénéficier de la bourse. C’est précisément à ce niveau que la gestion sera peu orthodoxe. C’est le champ libre à la surenchère. Il s’agit précisément de l’ajout des noms fictifs sur la liste des étudiants boursiers. D’aucuns diront avec les cartes bancaires en plus des autres dispositifs au niveau de Ecobank, il n’est pas possible de faire certaines tricheries. Le problème ne suit situe pas à ce niveau mais au niveau de l’établissement de la liste des étudiants boursiers.

La direction du CNOU : objet de convoitise

Crée par l’ordonnance N°01-051/P-RM du 25 septembre 2001 et modifié par la loi 066037/AN-RM du 11 Août 2006, le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) a pour mission de gérer de toutes les questions financières, sanitaires, socioculturelles et sportives. Sans oublier, les logistiques et les infrastructures universitaires avec pour finalité l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants de l’université de Bamako.

Le CNOU est, depuis plusieurs années, au centre de la préoccupation des autorités universitaires. Et pour cause, le CNOU mobilise toutes les années des milliards de nos francs pour la cause des étudiants. Il est évident qu’une telle structure soit dans la ligne de mire de certaines catégories du cadre de ministère de l’Economie et des Finances ainsi que celui des enseignements supérieurs. Le CNOU est l’objet de toutes les convoitises. C’est pourquoi, son DG est pratiquement devenu persona grata. Cette fois-ci, c’est la mauvaise gestion de la bancarisation des bourses qui risque de lui coûter son poste si les inquiétudes émises de part et d’autres se confirment. On se rappelle que le CNOU a connu un début en dents de scie, malgré les importantes ressources mises à sa disposition cela à cause de la gestion peu orthodoxe des sous. Dirigé par Abdoul Haïdara, le CNOU, depuis sa création à nos jours malgré les ressources mobilisées,  peine à atteindre les objectifs qui lui sont assignés.

Nous y reviendrons

Moussa Mamadou Bagayoko

 

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