« Mes impressions sont très bonnes. C’est une initiative heureuse. Il faut continuer avec cette concertation qui permet de rapprocher davantage les banques avec la presse, de faire en sorte que la presse soit mieux informée et que la presse puisse vulgariser les produits bancaires à l’intention du public. C’est important si le client est mieux informé. Cela peut fondamentalement contribuer à l’amélioration de la banque pour le développement dans notre pays.
A mon avis, après tout ce que j’ai entendu, je ne suis pas sûr qu’il y’a un problème de survie de cette concertation parce que au niveau de la presse, des banques et de tous ceux qui ont participé à cette concertation, tout le monde a relevé sa pertinence. A mon avis, peut-être après six ans, il faut faire un bilan et ce bilan a été fait. Et on a tiré toutes les conclusions. Je crois que cela nous permet d’aller de l’avant. Je pense aussi qu’il ya des choses qu’on pourra corriger et des choses aussi qu’on pourra apporter. Je suis à ma troisième participation. Et à ma première participation en tant que dirigeant de banque, je l’ai apprécié et je l’apprécie toujours.
Le thème choisi cette année était un thème d’actualité, un thème qui vient à point nommé. Effectivement, du côté des banques, nous estimons que nous finançons énormément les entreprises et de l’autre côté, les entreprises pensent qu’elles ne sont beaucoup financées. Je pense que l’exposé qui a été fait parle des défis auxquels les uns et les autres sont confrontées et les opportunités qui s’offrent aux uns et autres. Avec les conclusions qu’on pourrait tirer de ces éléments, nous pourrons faire avancer les choses. Notre objectif est de mieux financer l’économie et notre rôle c’est de le faire. Je pense que c’est une excellente chose parce qu’aujourd’hui peut être si les entreprises ne sont pas financées à hauteur de souhait, c’est probablement parce que de leur coté, il y’a des contraintes. Et parmi ses contraintes, il ya l’absence de fonds à adapter. Je pense que la création d’un tel fonds peu contribuer à l’amélioration du financement bancaire. ».
M.A.Diakité
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Bréhima Amadou Haidara, Directeur Général de la BDM SA: « Le financement bancaire constitue un levier pour la croissance économique… »
« Le thème retenu par le président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers est : ‘’le financement des entreprises au Mali : défis et opportunités’’. Le financement bancaire constitue un levier pour la croissance économique. En participant au financement, à la création d’entreprises, on participe aussi à la création d’emplois. C’est un thème vraiment d’actualité dans le contexte actuel que nous vivons.
Nous avons, dans le document que nous avons présenté d’abord fait l’état des lieux. Nous avons fait observer que contrairement à l’idée qui est répandue, les banques font beaucoup de choses, font des crédits. Entre 2012 et 2016, les crédits ont évolué de 1174 milliards à 2240 milliards FCFA, soit une augmentation de plus de 88%. Pratiquement, cela a concerné tous les secteurs. Ce qui est réconfortant c’est que 40% des investissements a concerné les financements des industries. Nous avons fait aussi dans une deuxième partie, le point des difficultés que nous rencontrons. Il ya des difficultés classiques. Nous avons le problème de la non-tenue ou la mauvaise tenue de la comptabilité par les entreprises, la mauvaise qualité du plan d’affaires. Ce qui ne nous permet pas de voir la rentabilité ou la capacité de remboursement des entreprises. Et ceci est un système de blocage pour l’octroi de crédit.
Nous avons aussi abordé les difficultés relatives à l’environnement. Car quand nous faisons du crédit, nous avons du mal à le recouvrer. Nous avons plus de 380 milliards FCFA dans cette masse de crédit de 2000 milliards FCFA. Nous avons 380 milliards FCFA de crédit totalement perdu et impayé. C’est une source de préoccupation. Quand tu fais du crédit et tu n’es pas remboursé, cela crée une espèce de doute chez le banquier quant à la distribution du crédit. Or, le crédit est indispensable aujourd’hui. Tous les pays du monde s’organisent pour se doter d’instruments de financement. C’est pour cela que nous apprécions les dispositifs mis en place par le gouvernement qui a amélioré le code des investissements à travers le guichet unique. Aussi, le gouvernement à créé des instruments comme le fonds de garantie du secteur privé destiné à garantir les PME pour des montants importants jusqu’à 500 millions FCFA. Ceci participe aussi à la promotion de l’emploi. Le gouvernement a renforcé aussi les structures comme le FARE, l’APEJ. Tout cela dans le but de promouvoir d’abord la création d’entreprises et favoriser l’auto-emploi. Mais aussi de favoriser et réduire le chômage. Ce que nous recommandons est que tous ces dispositifs soient non seulement revus et améliorés. Mais aussi, que le gouvernement les mette en place dans les régions pour que tout ne se foisonne pas vers Bamako. Il ya un dispositif pour le financement des PME à Mopti et il ya de force chance que les populations de Mopti restent sur place et en bénéficient pour exercer leurs activités. S’il y’a ce même dispositif à Gao ou à Kidal, au lieu de prendre des armes ou de faire du racket, les auteurs de ces pratiques peuvent monter leurs activités.
Quand les gens ont leurs activités, ont du boulot et trouvent à manger, il ya de force chance qu’ils refusent de prendre des armes pour aller faire du mal à autrui.
Nous pensons que beaucoup de choses sont en train d’être faites. Mais elles devraient être améliorées et répandues à l’intérieur du pays. Cette année, on a vraiment abordé un thème important. C’est le thème le plus vivant qui concerne plus d’activités ».
M.A.Diakité