Au sortir de la 44ème session de son conseil d’administration tenue le 12 juin à Marrakech (Maroc) : : La BDM-SA en voie de devenir une holding avec la création de trois nouvelles filiales à Abidjan, Ouagadougou et Paris et d’une compagnie d’assurance

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Réunis le 12 juin dernier dans la ville touristique de Marrakech, à l’invitation de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE-Bank) qui détient 27, 38% du capital de la BDM-SA, les administrateurs de la première banque du Mali ont enjoint au PDG Abdoulaye Daffé d’accélérer l’implantation de filiales à Abidjan (Côte d’Ivoire) à Ouagadougou (Burkina Faso) et à Paris. Dans ce dernier cas, il s’agira  d’un établissement de paiement. Ils lui ont, en outre, renouvelé leur confiance pour un nouveau mandat de six ans à cause des performances que la banque n’a cessé d’accumuler depuis qu’il en assume la direction, voici près de 18 ans.

Les administrateurs de la BDM SA au Maroc

D’ici à la fin de l’année en cours, la BDM-SA devrait recevoir des autorités bancaires françaises l’agrément pour l’ouverture d’un établissement de paiement à Paris. Celle-ci permettra à la première banque du Mali, tant par le total bilan (420 milliards de FCFA en 2011) que par le résultat d’exploitation (8, 918 milliards de FCFA) de faire évoluer son activité dans la capitale française de la simple collecte des fonds des expatriés à un champ plus élargi, intégrant les opérations de guichet, les virements voire les prêts. En fait, nous confie un spécialiste, ” c’est une nouvelle banque ” qui va s’installer, ” sortir dans la rue ” pour utiliser un jargon du métier, faire rayonner l’enseigne de la BDM-SA, sous le parrainage de la CBIP, une banque française de premier plan.

Outre la prise en charge des besoins bancaires de nos compatriotes de l’hexagone, la création de cet établissement de paiement ouvre à la BDM-SA la possibilité de mettre en place un réseau d’agences dans tous les pays membres de l’Union européenne. “Les Maliens, où qu’ils se trouvent, pourront travailler avec une banque malienne, sans avoir à se déplacer jusqu’à Bamako” commente notre interlocuteur. Dans cette perspective, le Bureau BDM-SA d’Almeira, en Espagne, pourrait être transformé en agence de la filiale parisienne.

Les filiales projetées en Côte d’Ivoire, pays qui abrite le plus grand nombre de Maliens expatriés en Afrique et au Burkina Faso devraient ouvrir leurs portes courant 2013. Elles seront de véritables banques à part puisque leurs capitaux, qui seront détenus majoritairement par la BDM-SA, seront ouverts aux ressortissants ivoiriens et burkinabé. Le but recherché étant d’instaurer la confiance et de susciter une forte motivation chez la clientèle originaire de ces deux Etats pour aller vers la banque. ” Nous sommes dans une dynamique de filialisation pour prendre toute notre part dans le marché bancaire sous-régional ” révèle notre expert. Qui rappelle que la BDM-SA a été sans doute encouragée dans ce projet par la belle réussite qu’a été sa participation à la création de la Banco da Uniao (BDU) de la Guinée Bissau.

Cette banque a été initiée par l’UEMOA pour accompagner l’adhésion de l’ancienne colonie portugaise dans la zone CFA. La BDM-SA a été sélectionnée pour prendre part à son capital (elle en contrôle les 70%) et apporter à son fonctionnement une expertise reconnue. Le résultat, au bout de cinq ans, est appréciable : un bénéfice net d’impôts d’un milliard de FCFA.

Avec la création des filiales bancaires de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et de la France et celle d’une filiale dans le secteur de l’assurance destinée à capter une partie des sommes colossales générées par l’activité croissante de la banque, celle-ci est en bonne voie de se transformer en holding. Ce sera la troisième grande mutation qu’elle aura subie depuis qu’elle est sortie du giron de l’Etat en 1983. Notre interlocuteur n’hésite pas à affirmer qu’en fait ” ce sont trois banques qui se sont succédées sous la même dénomination “.

La première a vécu de 1989 à 2000 et a été marquée par le bicéphalisme dans la gouvernance avec le ministre des Finances comme Président du Conseil d’Administration (PCA) et un Directeur général marocain d’abord, malien ensuite.

La deuxième a duré de 2001 à 2012. Elle a vu la banque grandir et se renforcer de la ” fusion-absorption ” avec la BMCD, la fin du bicéphalisme avec la suppression du poste de PCA au profit de celui de PDG désigné pour six ans, entrainant une atténuation considérable de l’implication de l’Etat dans la gestion de la banque.

La troisième banque est en gestation avec l’érection en cours de la Holding. Un nouveau défi pour Abdoulaye Daffé dont la carrière se confond avec l’évolution de la BDM-SA au cours des deux dernières décennies et qui vient de contracter un nouveau bail de six ans pour conduire à bon port les chantiers ouverts.

Saouti Labass HAIDARA

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