La banque africaine de développement BAD a ouvert le mercredi 26 aout 2020 à Abidjan, sa 55e Assemblée annuelle ainsi que la 46e réunion du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD). Au menu, les dirigeants de cette institution financière ont, parallèlement à l’élection du président du Groupe, tenu des réunions statutaires lors desquelles la BAD a estimé que l’Afrique pourrait perdre au moins 173,1 milliards de dollars de PIB en 2020 et 236,7 milliards de dollars en 2021 en raison de la pandémie.
À cause des contraintes liées à la crise sanitaire de Covid ‑19, les réunions de cette 55e assemblée de la BAD se sont tenues en mode virtuel.
Une initiative saluée par le président de la République de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le président ivoirien a félicité la « grande capacité d’adaptation dont la Banque a su faire preuve en poursuivant ses opérations et en fonctionnant en mode virtuel, depuis le mois de mars 2020 ».
Pour sa part, la ministre ivoirienne du Plan et du Développement non moins, présidente du Conseil des gouverneurs de la Banque, Nialé Kaba estime que la pandémie de covid-19 constituait, malgré tout, une opportunité pour « relever le défi de la digitalisation de nos économies ». Mme Nialé Kaba a encouragé la Direction de la Banque « à apporter un appui substantiel aux pays africains individuellement et collectivement afin de renforcer l’infrastructure numérique nationale et régionale pour une connectivité plus grande. »
Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, le président du pays hôte du siège de la Banque a magnifié le soutien déterminant de la BAD pour son pays ainsi que les autres membres régionaux. Il a indiqué que « C’est l’occasion pour moi de saluer la Banque africaine de développement, son président et son Conseil d’administration, pour le soutien sans faille exprimé en ces moments difficiles aux États africains », a indiqué le président Ouattara avant d’ajouter que « … la facilité de réponse au Covid ‑19 de la Banque a permis de financer et de soutenir les pays africains dans la mise en œuvre rapide des plans de lutte contre la pandémie. »
Par la même occasion, Alassane Dramane Ouattara a également salué l’excellent travail accompli par le président Adesina qui selon lui, « … a su poursuivre avec succès l’œuvre de transformation de la Banque africaine de développement et lui donner une grande crédibilité et une notoriété dont nous pouvons être fiers ».
Au cours de la première journée de l’assemblée, les responsables de cette institution financière ont fait état de l’impact de la Covid-19 sur le PIB de l’Afrique.
Ils ont estimé que la Covid-19 pourrait faire perdre à l’Afrique au moins 173,1 milliards de dollars de PIB en 2020 et 236,7 milliards de dollars en 2021.
Cela, du fait que les restrictions et mesures de confinement strictes imposées au début de la crise, et assouplies progressivement, ont causé la fermeture en masse d’entreprises et des millions de pertes d’emplois.
C’est pourquoi l’objectif recherché par la BAD est d’amortir le choc.
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina a rappelé aux participants qu’ à cause de la pandémie, « l’Afrique a perdu plus d’une décennie des gains réalisés en matière de croissance économique », et d’ajouter que « la reprise sera longue et difficile pour l’Afrique ».
Selon lui, « Nous devons maintenant aider le continent à se relever, avec audace, mais aussi avec intelligence, en accordant une plus grande attention à une croissance de qualité : la santé, le climat et l’environnement », a-t-il ajouté.
Au-delà du financement massif décaissé par la Banque pour renforcer la résilience des pays membres régionaux,les gouverneurs de la Banque africaine de développement, issus des 54 pays membres africains régionaux et des 27 pays membres non régionaux de la Banque, ont mis un accent particulier sur les acquis de la réponse à la pandémie, qui aideront surement à bâtir une Afrique post-Covid ‑19.
A noter que ces assemblées annuelles avaient réuni des délégués, notamment des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales, des décideurs politiques, des organisations de la société civile, des dirigeants d’organisations internationales et des représentants clés de l’industrie et du secteur privé.
Les gouverneurs devaient également élire, dans la journée jeudi 27 août 2020, le huitième président de la Banque.
Sur ce point, Akinwumi Adesina, élu pour une durée de cinq ans le 28 mai 2015, est le candidat unique à sa réélection.
Issa Djiguiba